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Les débats du Tour : Et si ça bougeait plus ce week-end que dans les Pyrénées ?

François-Xavier Rallet

Mis à jour 15/07/2017 à 09:03 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Vendredi, on souligne la renaissance de Nairo Quintana, on évoque le maillot à pois de Warren Barguil et on espère que le week-end sera plus enlevé que les jours qui l'ont précédé.

Fabio Aru au milieu de la meute

Crédit: Getty Images

Et si ça bougeait plus ce week-end que dans les Pyrénées ?

François-Xavier Rallet
On ne va pas y aller par quatre chemins (et en plus, ça rime) : dans les Pyrénées, on s’est ennuyé ! Pas vous ? Deux étapes, six cols de première ou hors catégorie, et pas la moindre attaque des favoris quand la route prenait de la hauteur, hormis le final àPeyragudes. Soit les 300 derniers mètres du premier acte pyrénéen. C’est un peu faiblard, non ? On va donc espérer qu’il y ait un peu plus de mouvements ce week-end. Samedi, entre Blagnac et Rodez, le peloton devrait se remettre de deux jours éprouvants. Une échappée a de bonnes chances d’aller au bout (Greg Van Avermaet ?). Mais derrière celle-ci, les favoris vont-ils se tirer dans les pattes, comme l'espère Romain Bardet ? Je ne le pense pas. Tout du moins pas avant l’ultime côte de Saint-Pierre, qui juge l’arrivée à Rodez.
Ses mensurations ? 570m à 9,6%. Un terrain propice à une explication entre les cadors. Le quatuor de tête se tient en 35 secondes. L’envie de grignoter une ou deux places, ou pourquoi pas de prendre le maillot jaune, sera peut-être forte chez certains. L’acte de dimanche, entre Laissac-Sévérac L’Eglise et le Puy-en-Velay, ne devrait pas non plus permettre aux sprinters de retrouver le haut de l’affiche. Patience, Marcel. Le sixième bouquet devrait rapidement arriver. Pour autant, la fin de l’étape, avec une succession de montées (Col de Peyra Taillade en 1re catégorie, et la Côte de Saint-Vidal, 4e) et de descentes, pourrait favoriser une première vraie bataille entre les favoris.
Alexandre Coiquil
Non. C’est le Tour de France de la sécurité pour bon nombre de leaders. La 13e étape n’en a été qu’une confirmation grandeur nature de plus, vu que cette fois la formation Sky a laissé aux autres équipes le contrôle des événements en tête du peloton et par conséquent plus de marge de manœuvre. Il semble complètement improbable que les grandes manœuvres aient lieu à Rodez samedi lors du dernier kilomètre en côte ou dimanche en direction du Puy-en-Velay.
Le terrain va s’y prêter dans les deux cas, il y aura probablement un peu de mouvement à chaque fin d’étape, mais pas de révolution. Juste des petites explications. En tous cas, rien de bien plus marquant que dans les Pyrénées. Si aucun prétendant au général n’a rien tenté entre Saint-Girons et Foix - et sa courte distance qui était un appel au désordre - personne ne le fera sur des étapes escarpées. Le Tour se jouera dans les Alpes à la pédale. A défaut de gagner le Tour ce week-end, on peut le perdre à cause d’un excès de zèle. Ce sera un week-end d’observation mouvementé mais pas agité. Les favoris veulent en être dans les Alpes.

Barguil a-t-il déjà assuré son maillot à pois ?

François-Xavier Rallet
Mathématiquement, ce n’est pas encore le cas. Sauf erreur arithmétique de ma part, il reste 143 points à distribuer d’ici Paris et les Champs-Elysées, dans 9 jours (4 points lors de la 14e étape, 23 lors de la 15e, 3 lors de la 16e, 55 lors de la 17e, 52 lors de la 18e et enfin 6 lors de la 19e). Et Warren Barguil, qui en compte 94, ne possède "que" 61 unités de plus que son premier poursuivant, l’Espagnol Mikel Landa (33).
Pour espérer succéder à Rafal Majka, le Français, qui a promis d’attaquer de nouveau la semaine prochaine, devra surtout se montrer vigilant mercredi (La Mure - Serre-Chevalier) et jeudi (Briançon-Izoard). Ce duo d’étapes rassemble 107 points pour le maillot à pois. Mais je ne suis pas inquiet pour le Breton de 25 ans. Entre jeudi et vendredi, il a quelque peu refroidi la concurrence.
Alexandre Coiquil
Non. Il reste quinze ascensions dans ce Tour de France, dont quatre en première catégorie et trois en hors catégorie, donc mathématiquement cela n’est pas fait. Warren Barguil peut très bien avoir un coup de moins bien sur une étape importante et laisser un rival aller faire le plein.
Mais vu les jambes du Français, il est le grand favori pour ce maillot de meilleur grimpeur. Vu qu’il est encore coéquipier de Chris Froome, Mikel Landa, actuel 2e au classement, ne sera pas forcément le rival absolu pour le Breton. Par contre, il faudra se méfier de Thomas De Gendt et Primoz Roglic. Les deux hommes, malgré leur débours (62 et 64 points), ont les capacités pour aller se placer dans une échappée au long cours et aller faire les boutiques dans les Alpes. Barguil devra simplement bien gérer ses efforts et cibler ses moments. Le 17e acte entre La Mure et Serre-Chevalier (deux HC, un 1re catégorie et un 2e catégorie) fait sens pour aller parachever son œuvre. Il lui faut une dernière belle moisson.
picture

Barguil : "Je serais encore d'attaque la semaine prochaine"

Quintana redevient-il un candidat au général ?

François-Xavier Rallet
Il faut rendre à Nairo ce qui appartient à Quintana. Au fond du trou jeudi à Peyragudes, le Colombien a retrouvé des couleurs vendredi à Foix. Et il ne le doit qu’à lui-même (et un peu à Warren Barguil qui l’a bien aidé dans le Mur de Péguère). Jusqu’à maintenant rapidement lâché dès que les pourcentages se faisaient sentir, le leader de Movistar a enfin sorti les griffes. Pointé à plus de 4 minutes au soir de la 12e étape, le voilà revenu à 2’07" de Fabio Aru. En 101 kilomètres, le vainqueur de la Vuelta 2016 et du Giro 2014 a fait la moitié de son retard. C’est énorme. Est-il sur la pente ascendante ?
Sûrement éprouvé par son Tour d’Italie, il a laissé beaucoup d’énergie sur les routes transalpines. Mais ce sursaut ariégeois doit l’encourager à persévérer. Les troisièmes semaines sont souvent les siennes sur les Grands Tours. Le seul nuage que je vois au-dessus de la tête de Quintana est la faiblesse de son équipe. Annoncée surpuissante, la Movistar ne fait pas assez le poids en montagne pour se mettre au niveau de la Sky. Quintana peut encore accrocher le podium (je lui laisse déterminer la place) mais pour y parvenir, il devra se débrouiller très probablement tout seul.
Alexandre Coiquil
Avec 2’07" de retard sur Fabio Aru, Nairo Quintana est redevenu un candidat au podium, pas au maillot jaune. Son bon de sortie, qu’il s’est octroyé lui-même vendredi vu que la formation Astana n’était pas en mesure de diriger le peloton, ne se reproduira pas. Quintana s’est remis dedans psychologiquement, mais il est désormais "pancarté" avec un "attention, danger" sur le dos.
Romain Bardet n’a, par exemple, pas aimé le rapproché du Colombien au général. Il l’a dit haut et fort. Le Français ne laissera plus le leader de la Movistar prendre la poudre d’escampette, même sans train à ses côtés. Sauf situation improbable, ni Fabio Aru, ni Chris Froome, qui aura des arguments pour contrôler si besoin la course, ne laisseront manœuvrer le vainqueur de la dernière Vuelta.
Quintana doit réaliser une performance d’anthologie dans les Alpes pour redevenir un candidat au général. Vendredi, il a juste dit non à une grosse fessée. Elle aurait fait désordre et aurait affaibli son statut chez Movistar. Giro dans les jambes ou non, le Colombien, même avec deux grands Tours au compteur, doit convaincre chaque jour qui passe qu’il est digne de ce statut de leader. C’est son fardeau.
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