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Les débats du Tour : Attend-on trop de l’étape de Chambéry ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/07/2017 à 09:25 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce samedi, on discute du Team Sky, des choix récompensés de Jean-René Bernaudeau et de l'étape dantesque (ou non) qui attend le peloton dimanche.

Le Team Sky sur le Tour 2017

Crédit: Getty Images

La victoire de Calmejane valide-t-elle la stratégie de Jean-René Bernaudeau ?

François-Xavier Rallet
Evidemment. Au moment de l’annonce des neuf coureurs retenus pour ce Tour 2017, il y a eu une levée de boucliers. L’absence de Bryan Coquard, qui quittera l’équipe dans quelques mois, a fait parler. Elle en a choqué certains. Elle a plu à d’autres. Jean-René Bernaudeau (bon anniversaire, JR !) a, lui, été attaqué de toutes parts sur ce choix qu’il a jugé "sportif". Au soir de la 8e étape, le triomphe de Calmejane lui donne raison. Cent fois raison. Il valide également aussi la décision d’avoir sélectionné Perrig Quéméneur plutôt que Coquard. Car sans le fidèle équipier de 33 ans, Calmejane n’aurait jamais pu jouer sa chance jusqu’au bout. Je m’explique.
Dans le groupe de 50, le Breton a dû faire de sacrés efforts pour faire revenir l’Albigeois sur les 8 fuyards. Tout comme Romain Sicard. Accompagné du vétéran, Sylvain Chavanel, le duo a d’ailleurs été longuement remercié par Bernaudeau à l’arrivée. Le manager sait à quel point leur travail a été primordial dans la réussite future de Calmejane. La victoire de ce dernier démontre aussi à quel point le Team Direct Energie est à l’aise sur ce genre d’étape. Pas persuadé, au vu de son niveau cette année, que Coquard aurait pu jouer les premiers rôles sur les arrivées au sprint depuis une semaine. Mais ça, on ne le saura jamais.
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L'arrivée de la 8e étape : Calmejane est allé au bout de lui-même

Christophe Gaudot
Jean-René Bernaudeau a fêté ses 61 ans ce samedi 8 juillet. Je ne veux pas mettre un frein à l'enthousiasme général mais, pour moi, non, ce succès, ne valide pas la stratégie de Jean-René Bernaudeau de tout miser sur les baroudeurs aux dépens de Bryan Coquard. Certes, il est difficile d'imaginer que le "Coq'" aurait pu rivaliser avec Marcel Kittel dans les sprints massifs mais la présence de Coquard aurait-elle empêcher Calmejane d'aller dans l'échappée et de gagner aujourd'hui ? De mon point de vue, non.
Lilian Calmejane serait-il rester à la maison si Bryan Coquard avait été sélectionné ? Non plus. Son début de saison (victoire à l'Étoile de Bessèges, à la Semaine internationale Coppi et Bartali et au Circuit de la Sarthe) était le meilleur de la formation vendéenne. Aurait-il eu à participer au train de son sprinteur ? J'en doute. Lilian Calmejane a beaucoup de qualités mais rouler fort en plaine n'en fait pas forcément partie. Aurait-il eu à chasser en tête de peloton derrière les échappées ? La Direct Energie n'est pas assez puissante pour avoir à faire ce travail. Avec ou sans Coquard, le rôle de Calmejane restait le même.

Les Sky en font-ils trop ?

François-Xavier Rallet
Il y a quelques jours, ici-même, nous nous étions demandé si l’équipe de Chris Froome allait conserver le maillot jaune pendant trois semaines et 21 étapes durant. La question avait valeur d’antiphrase. Je pense qu’on a un début de réponse au soir du 8e opus. Le Team Sky a sûrement conscience que la route vers Chambéry, avec trois cols hors catégorie à se farcir, s’annonce très compliquée dimanche.
Pourtant, ce samedi, l’équipe de Dave Brailsford a tout fait pour ne pas céder sa précieuse tunique. Ou alors elle a eu du mal à le cacher. Une tactique avouée à l’arrivée par Froome himself. A écouter le triple vainqueur de l’épreuve, Matthias Frank et Pierre Latour étaient trop dangereux au général dans l’échappée pour les laisser filer. AG2R La Mondiale appréciera. Mais à mes yeux, c’était une erreur. Le Team Sky risque-t-il de payer ce genre de comportement plus tard ? Chris Froome se sent-il si fort au point de faire rouler autant ses boys ? Ou alors, émet-il un doute sur son état de forme pour agir ainsi ? Difficile de faire pencher le curseur. Une chose est sûre : les deux dernières semaines ne seront pas de tout repos. Et avant celles-ci, la 9e étape pourrait réserver son lot de surprises.
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Froome s'est fait une belle frayeur dans la descente de la côte de Viry

Christophe Gaudot
Autant je n'ai vraiment pas compris pourquoi la BMC a passé sa journée en tête de peloton mercredi vers La Planche des Belles Filles, autant j'ai compris pourquoi la Sky roulait ce samedi. Mais je me demande si la stratégie était la bonne. Depuis le départ de Düsseldorf, les hommes de Dave Brailsford ont toujours trouvé des alliés de circonstances pour rouler derrière les échappées. Mais pourquoi vouloir défendre à tout prix le maillot jaune vers La Station des Rousses ?
Qu'il aurait été confortable de le laisser à un homme parti à l'avant aujourd'hui. Le groupe était trop conséquent (50 coureurs) ? Il suffisait de ne pas lui laisser trop d'avance pour éviter de se mettre en difficulté pour la suite du Tour de France. Mais pourquoi avoir exténué Kwiatkowski pour rester à trois minutes du groupe ?
Imaginez simplement si un Roche (BMC) ou un Latour (Ag2r-La Mondiale), finalement repris par le peloton, avait endossé le maillot jaune ce soir... C'était une jolie pierre dans le jardin de deux équipes rivales. Dimanche, l'étape entre Nantua et Chambéry sera terrible à contrôler et coûtera cher en énergie et en équipiers. Dans le pire des cas, Chris Froome peut se retrouver tout seul dans le redoutable Mont du Chat...

Attend-on trop de l’étape de Chambéry ?

François-Xavier Rallet
Quand on a découvert le parcours de cette 104e édition en octobre dernier, cette 9e étape a tout de suite attiré notre attention. Trois cols hors catégorie au programme, imaginez ! Côte de la Biche, Grand Colombier et pour finir le Mont du Chat, déjà emprunté cette année lors du Dauphiné (6e étape). Un sacré programme.
Et puis, on est rentré dans le détail et on a pinaillé. Cherché la petite bête. Les deux premiers grimpeurs arrivent tôt dans l’étape. Les favoris vont-ils en découdre dans ces difficultés majeures ? J’en doute. Et le sommet du 3e col hors catégorie est situé assez loin de l’arrivée finalement (25km). J’attends d’ailleurs plus la descente dangereuse vers le Bourget-du-Lac que l’ascension qui la précède. Mais ne croyez pas que je n’espère que les cocotiers soient secoués. Loin de moi l’idée de dévaloriser cette 9e étape. Je n’ai finalement qu’une crainte : que cet opus montagneux accouche d’une souris. Ça serait bien triste au sortir du Mont du Chat…
Christophe Gaudot
Non, deux fois non ! Combien de cols empruntés par le Tour de France présentent des pourcentages aussi élevés que ceux du Col de la Biche, du Grand Colombier et du Mont du Chat ? La réponse est simple : aucun ! L'enchaînement Biche et Grand Colombier (et ses passages à 22%) va faire très mal aux jambes et pourrait déjà éliminer les plus faibles (et les équipiers ?). Qui ne signerait pas pour une explication entre leaders, les yeux dans les yeux, dans le Mont du Chat et ses 8,7km à plus de 10% de moyenne ?
Mon seul petit regret ? Que la ligne d'arrivée ne soit pas placée juste au bas de la descente du Mont du Chat. Car, si vous attendez avec impatience, et vous avez raison, l'ultime ascension de la journée de dimanche, soyez bien attentifs dans la descente de celle-ci. Les meilleurs descendeurs du peloton, on pense à Chris Froome ou Romain Bardet, pourraient bien utiliser ces routes techniques et un peu dangereuses pour créer l'écart sur leurs adversaires. Il y aura, à coup sûr, du spectacle dimanche !
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