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Les débats du Tour : A qui le maillot jaune au sommet de la Planche des Belles Filles ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 05/07/2017 à 12:56 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce mardi, le menu est copieux, avec évidemment en point d'orgue l'exclusion de Peter Sagan. Alors, normal ou pas normal ?

Geraint Thomas et Chris Froome

Crédit: Getty Images

L'exclusion de Peter Sagan est-elle justifiée ?

Par Laurent Vergne
Comme on dit, si Sagan pas, ça débarrasse... Dans un sprint, par définition, tout va très vite et chaque prise de décision, en une fraction de seconde, peut avoir des conséquences majeures. Sagan a commis une faute, qui devait appeler sanction. Mais quelle devait être l'ampleur de celle-ci ? Le jury des commissaires s'est appuyé pour prendre sa décision sur le fait que le Slovaque avait "sérieusement mis en danger plusieurs coureurs". Du strict point de vue du règlement, la décision peut sans aucun doute se justifier.
Mais la vraie question, pour moi, est de savoir si le geste de Sagan était intentionnel. Après avoir revu le sprint maintes et maintes fois, j'ai du mal à avoir une certitude sur ce sujet. Le doute aurait-il dès lors dû bénéficier à l'accusé ? Peut-être... Ce qui est certain, c'est que Sagan va manquer. Par son approche de la course, il a une faculté unique à abolir l'ennui, sur à peu près tous les terrains. Et l'ennui, sur le Tour, ne manque pas. Mais ce n'est évidemment pas un argument qui devait peser dans son maintien ou pas sur ce Tour.
Par Loris Belin
On ne va pas se le cacher, nous avons revu les images une bonne dizaine de fois. Et le frisson me parcourt toujours l'échine devant la violence du choc de Mark Cavendish contre les barrières, puis le soleil de John Degenkolb qui s'en suit. Peter Sagan en est indéniablement responsable. Car si le contact avec le Britannique n'est pas des plus violents, le champion du monde ferme clairement la porte et précipite la chute et tendant son bras.
Sagan a assuré ne pas avoir vu le coureur Dimension Data sur sa droite. Je ne doute pas de sa bonne foi mais comment expliquer le mouvement de son bras et sa posture pour tasser Cavendish ? C'est dangereux, d'autant plus que le sprint avait déjà été houleux dix secondes plus tôt avec déjà des coureurs à terre. Même si Sagan n'avait pas de mauvaise intention, un tel geste n'a rien à faire sur un sprint digne de ce nom. Les coureurs qu'il a mis au sol ne souffrent pas de blessures trop graves. Mais il a mis sans doute mis fin au minimum à leurs espoirs d'être compétitifs, au pire à leur Tour. Il n'y a donc rien d'illogique que celui du coureur Bora-Hansgrohe le soit aussi.
L'exclusion de Peter Sagan est-elle justifiée ?

Arnaud Démare est-il le nouveau grand favori pour le maillot vert ?

Par Laurent Vergne
Pour Démare, c'est une journée jackpot. Victoire d'étape, prise de pouvoir au maillot vert, absence de Marcel Kittel dans le sprint (l'Allemand a été pris dans la première chute à 1300 mètres de la ligne d'arrivée), le Français est clairement le grand bénéficiaire du sprint de Vittel. Avec 43 points d'avance sur Kittel, 58 sur Michael Matthews et 81 sur Alexander Kristoff, le voilà en position idéale.
Pour l'installer dans la peau du favori, c'est toutefois un peu tôt. Il faudra attendre de voir s'il peut battre Kittel à la pédale. On en saura sans doute davantage d'ici vendredi soir, après les étapes de Troyes (jeudi) et Nuits-Saint-Georges (vendredi), qui ont de bonnes chances de déboucher sur de nouveaux sprints. Si Démare a toujours la main d'ici là, si possible avec une deuxième victoire en poche, alors, oui, le maillot vert, qui serait le premier pour un Français depuis 1995, sera plus qu'envisageable.
Par Loris Belin
Comme le sprinteur de la FDJ l'a expliqué à raison après l'étape, "le Tour est quand même long." Rien ne sert donc de se précipiter et de miser son PEL sur la présence de Démare sur le podium le dimanche 23 juillet prochain. Mais comment ne pas s'extasier devant son début de Tour presque parfait ? Hormis le chrono initial où le Nordiste n'avait pas grand-chose à espérer, le Tricolore est le meilleur sprinteur de ce début de Tour. Plus que les chiffres (victoire, 2e place à Liège, 6e à Longwy) implacables, ce qui incite à l'optimisme, c'est la méthode dont fait preuve Démare sur cette première semaine.
Un sprint linéaire où la victoire se joue à la pédale ? Il échoue d'un rien derrière Marcel Kittel qui est peut-être la référence actuelle dans le domaine. Un final en côte où les puncheurs doivent se régaler ? Son placement impeccable dans les deux derniers kilomètres lui ont permis de glaner des points précieux sur un registre où on ne l'attendait pas. Une dernière ligne droite électrique ? Il passe entre les gouttes sur la première chute, démarre au bon moment pour ne pas être celui coincé par Sagan et n'hésite pas à se montrer autoritaire devant Bouhanni pour conserver sa place. Une telle palette doit être suffisante pour pouvoir parader sur les Champs tout de vert vêtu.
picture

Deux chutes, un craquage de Sagan et le bonheur de Démare : Folle arrivée à Vittel !

Qui sera en jaune à la Planche des Belles Filles ?

Par Laurent Vergne
Sauf si une échappée va au bout et débouche sur un nouveau leader au général, il est difficile d'imaginer un autre scénario que celui d'une conservation du pouvoir des Sky. Alors, Geraint Thomas ou Chris Froome ? Et c'est sans doute le second qui a la clé. Si Froome déclenche les hostilités, s'il se sent fort, les 12 secondes de marge de Thomas sur son leader pourraient ne plus peser très lourd, même si le Gallois sera compétitif lui aussi mercredi.
Froome ne cherchera pas forcément le maillot jaune. Que la tunique soit chez Sky mais sur d'autres épaules lui va sans doute très bien à ce stade du Tour. Mais sa prise de pouvoir pourrait être une simple conséquence d'un semblant d'offensive dans le final. Si Froome se sent fort, s'il perçoit une opportunité, non de prendre le maillot, mais du temps à ses rivaux, il bougera. Et Geraint Thomas devra faire avec...
Par Loris Belin
Chris Froome. Pas bien sûr, mais pas si loin finalement. La Planche des Belles Filles, c'est le premier chapitre de son histoire d'amour avec le Tour. En 2012, Froomey n'est encore qu'un équipier de Bradley Wiggins, en quête d'un premier Tour dont il est le favori. Alors, c'est "le Kenyan blanc" qui dicte le rythme pour écrémer les favoris, avant d'aller chercher au nez et à la barbe de Cadel Evans la victoire d'étape pour la première sur la côte vosgienne.
Ajoutez à ce beau souvenir les intentions offensives, l'audace qu'a montré le tenant du titre l'an passé et vous obtenez un pronostic presque évident. Même si Froome ne tentera sûrement rien pour mettre à mal le maillot jaune de son coéquipier Geraint Thomas, il aura carte blanche si le Gallois faiblit (il est à nouveau tombé mardi) ou si un des outsiders teste la résistance du leader de la Sky. Douze secondes ne sont pas un écart suffisant pour assurer quoi que ce soit au vainqueur du chrono de Düsseldorf. Surtout avec Christopher Froome dans le rétroviseur.
Le classement du maillot jaune après la disqualification de Peter Sagan
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