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Les débats du Tour : Barguil grand favori pour le maillot à pois ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/07/2017 à 08:34 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce mercredi, on parle des étapes dans la plaine, de Warren Barguil, et de la première étape pyrénéenne qui se profile.

Warren Barguil dans le Mont du Chat

Crédit: Getty Images

Warren Barguil grand favori pour le maillot à pois ?

Loris Belin
Avec 60 points, déjà le double de son principal adversaire Primoz Roglic, Warren Barguil a frappé un grand coup dimanche dernier. S'il n'avait pu repartir avec la victoire d'étape, le Breton s'était placé idéalement pour les pois. Le coureur Sunweb est désormais un habitué des grands tours. De là à en faire un favori, cela me semble un peu tôt. Seules deux étapes de montagne ont été disputées.
Rien que l'étape de Peyragudes jeudi pourrait entièrement rebattre les cartes avec 51 points à aller chercher. Il suffit d'une défaillance de Barguil pour voir le classement complètement relancé. Et ce n'est que pour demain ! L'étape suivante vers Foix et ses trois cols de 1re catégorie peut offrir 30 nouveaux points à un audacieux qui aurait gardé de la fraîcheur, qui pourrait faire défaut à Barguil après tous ses efforts de dimanche. Même l'étape accidentée du Puy-en-Velay dimanche (qui devrait être le terrain pour les baroudeurs) et ses 23 points distribués pourrait avoir son importance. Si Barguil parvient à passer les deux étapes pyrénéennes et à conserver les pois, même avec une avance plus fragile, alors la question vaudra d'être reposée. D'ici là, cela me paraît bien prématuré.
Julien Chesnais
Il reste encore les Pyrénées et les Alpes à avaler, mais le Breton fait déjà une belle tête de vainqueur du classement de la montagne. Son numéro lors de l’étape de Chambéry lui a permis de prendre les commandes avec 60 points au compteur, soit le double de son premier concurrent, Primoz Roglic. C’est confortable, même si, évidemment, le plus dur reste à venir, avec 224 points restant à attribuer jusqu’à Paris. Quatre éléments me font dire qu’il sera difficile de déloger Barguil. Premièrement, sa liberté d’action restera totale vu son éloignement relatif au général (21e à 14 minutes). Ce n’est pas le cas de Nairo Quintana, Dan Martin, ou Alberto Contador, candidats potentiels, qui sont encore trop dangereux pour le maillot jaune. Ensuite, avec l’abandon de Rafal Majka (double vainqueur et tenant du titre) et la forme incertaine de Pierre Rolland et Thibaut Pinot, aucun rival sérieux n'apparaît pour contrarier les plans du Breton, désormais focalisé sur cet objectif avec toute l’équipe Sunweb pour le supporter.
Chris Froome a d’autres chats à fouetter. Le maillot jaune compte déjà 44 points de retard et le tracé des étapes de montagne ne lui sied guère pour conquérir le maillot à pois en guise de bonus, comme il l’avait fait en 2015. Il n’y a qu’une seule arrivée au sommet en 1re catégorie ou hors-catégorie, le col de l’Izoard (19e étape), où il sera possible d’engranger 40 points. Les baroudeurs sont clairement privilégiés cette année. Et c’est bien ce costume qu’a endossé Barguil sur ce Tour.
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Warren Barguil (Sunweb)

Crédit: Getty Images

Y a-t-il trop d’étapes de plat sur le Tour ?

Loris Belin
On vous rassure, on s'ennuie tout autant que vous depuis le début du Tour durant ces étapes au scénario écrit sur du papier à musique : échappée dès le kilomètre 0, reprise à 15 bornes de l'arrivée et sprint massif. Même le joli numéro du jour signé Maciej Bodnar n'a pas enlevé cette impression lancinante de déjà-vu. Des sprints, des sprints et encore des sprints au terme des cinq heures mornes, le programme ne fait guère rêver.
Mais après tout, est-ce que cela ne fait partie du jeu sur le Tour. J'ai l'impression d'entendre depuis des années le refrain "sur le plat, je fais la sieste jusqu'à 16h30 pour regarder la fin". Et dans le fond, que ferait-on sans ? Si le Tour réduisait drastiquement le nombre d'étapes de plat, les sprinteurs ne viendraient plus s'escrimer l'été sur les routes françaises. Et les grands sprinteurs font partie de l'ADN de la Grande Boucle. Demandez-vous quels sont vos souvenirs du Tour ? Bien sûr, il y aura la montagne. Mais il y aura aussi des arrivées massives folles, ou même des chutes impressionnantes dans un final entre costauds. Le problème n'est donc pas tant le nombre d'étapes de plat, car elles font partie du jeu. Il tient surtout à l'écrasante (mais répétitive) domination de Kittel face à une concurrence décimée et à la frilosité du peloton.
Julien Chesnais
C’est un constat, cette cuvée 2017 a un penchant très prononcé pour la plaine. Au total, neuf étapes sont dédiées aux purs sprinteurs alors que depuis 2013, le total n’a jamais excédé sept, avec un pic à cinq en 2015. Une belle augmentation. Que les cadors de la vitesse aient cette année une part de gâteau plus importante peut s’entendre. C’est davantage la manière avec laquelle ces mornes journées se sont enchaînées, et ont été tracées, qui semblent avoir posé problème.
Liège, Vittel, Troyes, Nuit-Saints-Georges, Bergerac, Pau… Ses six étapes concentrées en dix jours, avec deux blocs de deux jours interminables, étaient quasiment identiques. Toutes (sauf une) faisaient plus de 200 kilomètres. Et toutes (sauf une) ne comportaient aucune difficulté dans les vingt derniers kilomètres, ce qui aurait ajouté un peu de piment et tenter plus d’audacieux. L’ennui profond qui nous a marqué, et particulièrement ses deux derniers jours, ne relève pas seulement de la responsabilité des organisateurs, dont il faut d’ailleurs saluer un tas de belles idées. Je reste persuadé que trop d’équipes sont enfermées dans des schémas bornés alors que les opportunités ne manquent pas. Repris à 300m de la ligne ce mercredi, Maciej Bodnar a failli en être la preuve éclatante.
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Les Sky mènent le train du peloton du Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Qu’attendre de l’arrivée à Peyragudes ?

Loris Belin
De l'audace, et en dose massive ! Après deux journées sclérosées par les sprints, nombreux sont ceux qui vont avoir des fourmis dans les pattes. Tout d'abord pour la victoire d'étape. La Sky n'aura absolument aucun intérêt à rouler demain derrière une échappée si aucun de ses membres est dans le Top 15 au général. Cela devrait laisser les coudées franches aux attaquants et nombreux sont ceux qui sont venus sur le Tour en pensant avant tout à claquer une étape. Pensez aux Pantano, Chaves, Ulissi, Pinot, Rolland, Cummings, Geschke, Voeckler, Edet, etc… Les prétendants au bouquet sont légion.
Au classement général aussi, je m'attends à voir un sacré ménage. Les écarts actuels sont déjà significatifs mais le Top 10 n'est pas encore parfaitement dessiné. Quant à la lutte pour le podium, je serais particulièrement surpris de ne pas voir Bardet, Aru ou même Uran tenter quelque chose. Et je ne parle même pas de Quintana et Contador, capables de faire exploser une étape en anticipant les scénarios attendus. Peu importe le dénouement, j'imagine bien le Tour se gagner, à la hauteur des objectifs des uns et des autres en tout cas, demain.
Julien Chesnais
Il y aura deux courses, sans nul doute. Celle pour la victoire d’étape, avec des baroudeurs qui auront le temps de prendre leurs distances jusqu’au pied du col de Menté, au kilomètre 132, là où les choses sérieuses devraient normalement débuter. Puis celle pour le général où le final se prête à une vraie course de mouvements.
Je vois bien AG2R La Montagne mettre le feu. Comment ne pas imaginer Romain Bardet sortir dans la descente du Port de Balès, puis s’appuyer dans Peyresourde sur un Alexis Vuillermoz présent dans l’échappée matinale ? Sinon, je mettrais bien une piécette sur Dan Martin si la victoire devait se jouer entre l’un des prétendants au maillot jaune. L’arrivée à Peyragudes, et ses derniers mètres à 16% correspondent parfaitement au profil de l’Irlandais.
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Romain Bardet

Crédit: Getty Images

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