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Romain Bardet va continuer d’attaquer Froome et met la pression sur Astana

Loris Belin

Mis à jour 11/07/2017 à 11:30 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Passé tout proche d'un grand coup à Chambéry dimanche, Romain Bardet ne compte pas s'arrêter là et se contenter du podium. Le leader d’AG2R a assuré qu'il allait encore passer à l'attaque pour faire frémir Chris Froome. Bardet espère aussi que ses autres adversaires, à commencer par les Astana Fabio Aru et Jakob Fulgsang, joueront le jeu pour déstabiliser le maillot jaune.

Romain Bardet (AG2R La Mondiale), lors de la 9e étape du Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Vous avez aimé voir Romain Bardet à fond dans la descente du Mont du Chat ? Vous allez être servis. Car le Tricolore n'est pas rassasié. Le leader de la formation AG2R – La Mondiale a tenté sa chance dimanche vers Chambéry et, s'il a au moins réussi à secouer le groupe des favoris, il n'a finalement pas pu remporter l'étape et empocher les bonifications. La première journée de repos a été l'occasion d'un premier bilan et le deuxième du Tour 2016 reste mitigé sur sa première semaine.
"Ma situation pourrait être meilleure mais elle n'est pas mauvaise. Avec un peu plus de réussite, cela aurait pu être un gros coup dimanche." Bardet n'est pas non plus défaitiste, lui qui avait qualifié de "désespérant" le fait de manquer la victoire dans les rues qui l'ont vu débuter la petite reine. Sa démonstration de force sur ses terres lui a permis de se jauger face à ses principaux concurrents. Notamment Christopher Froome. "J'ai réussi à répondre à toutes les attaques de Froome en montagne, c'est plutôt rassurant. J'espère que la dynamique va se poursuivre sur des terrains qui me conviendront peut-être encore mieux, dans les Alpes."

"On essaye d'attaquer là où on peut"

Face aux tentatives de Aru puis aux coups de boutoir du maillot jaune, le Français se considère dans le coup. Il estime que la différence en montagne entre les prétendants à la victoire finale est particulièrement ténue, ce qui le pousse à passer à l'offensive sur d'autres terrains.
"J'ai constaté qu'il y avait quatre-cinq grimpeurs qui étaient quasiment du même niveau. Entre nous, ça va être maintenant une guerre autant psychologique que tactique, et aussi la faculté de chacun à encaisser les grosses étapes, les gros tempos. Personne n'a pu attaquer en montagne, on essaye d'attaquer là où on peut. Il faut être à l'affût des opportunités, il n'y en a pas à chaque étape de montagne mais, quand elles se présentent, il faut répondre présent. Je vais continuer à être sur un mode très offensif."
Romain Bardet sait qu'il n'a pas le choix. Pour faire vaciller Froome, il doit attaquer encore et toujours. Surtout que l'Auvergnat ne voit pas le double tenant du titre en retrait cette année, même s'il n'a pas encore créé de grandes différences, puisqu’il ne possède que 14 secondes d'avance sur Fabio Aru. "Si Froome avait pu partir seul à La Planche des Belles Filles ou au Mont du Chat, il l'aurait fait. Il est au moins aussi fort que les autres années. On a face à nous quelqu'un qui a gagné trois Tours de France, je vous laisse imaginer l'ampleur de la tâche."

"Si on n'essaye pas d'affaiblir Froome quand il est tout seul…"

Dans son entreprise d'intimidation massive, le leader d’AG2R – La Mondiale n'entend pas devoir faire le sale boulot seul. Bardet espère notamment qu’Astana, qui a mené la chasse derrière lui dimanche et qui l’a sans doute privé de victoire alors que Froome était isolé dans le groupe de poursuivants, va jouer le jeu pour la gagne, et pas seulement pour le podium final.
Avec Fabio Aru et Jakob Fuglsang, la formation kazakhe compte deux coureurs dans le Top 5 du classement général (2e et 5e). Si Bardet n'a pas directement chargé l'Italien et le Danois - "je n'ai pas à émettre de jugement là-dessus, chacun a ses propres intérêts" – il espère tout de même qu’ils seront des alliés de circonstance dans la course au maillot jaune plutôt que des adversaires dans la course au podium. Surtout après une grosse semaine de Tour seulement.
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Romain Bardet

Crédit: Getty Images

"C'est vrai qu'après neuf jours de course, je trouve que c'est un peu prématuré de penser déjà à un éventuel podium, on ne sait jamais ce qui peut se passer en vélo. La Sky est très forte, ils ont plusieurs coureurs dans les dix premiers et ont des temps très élevés en montagne. Si on n'essaye pas d'affaiblir Froome quand il est tout seul, on va avoir du mal à gagner."

"Fidèle à ce qu’on sait faire"

Bardet renchérit : "Aru est un attaquant, c'est plutôt une bonne chose, et surtout Fuglsang est en embuscade derrière. A eux deux, ils se doivent maintenant, et ils le feront j'en suis certain, de faire honneur au Tour de France et de tout tenter pour essayer de battre Chris Froome aussi." "Ils peuvent jouer sur un binôme et je pense qu'ils vont le faire à un moment donné, comme ils ont pu le faire au Dauphiné, pour tenter de renverser les choses", a-t-il ajouté.
Romain Bardet n'est sur le Tour pour se morfondre dans un rôle de suiveur derrière les Sky et se contenter de la troisième place en attendant une inéluctable victoire finale de Froome. "On reste fidèle à ce qu'on sait faire, peut-être en passant par l'attaque, en comptant sur les circonstances, en tout cas on va jouer notre va-tout. En tout cas, ce n'est pas en courant défensivement qu'on va conserver cet accessit." Le Français annonce la couleur et ne cache pas son ambition. Et il prend rendez-vous. S'il visait le podium en 2016, il vise "peut-être plus haut cette année".
Romain Bardet peut-il remporter le Tour ?
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