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Thibaut Pinot doit encore faire de son pari une réussite

Loris Belin

Mis à jour 12/07/2017 à 23:52 GMT+2

TOUR DE FRANCE - En retrait depuis le début du Tour, Thibaut Pinot est encore loin d'un prétendant aux victoires d'étape, son objectif sur cette Grande Boucle. Après avoir échoué au pied du podium sur le Giro, le grimpeur de la FDJ doit retrouver la forme pour faire de sa stratégie 2017 une réussite. Peyragudes et Foix ont tout pour être un tournant, jeudi et vendredi.

French cyclist Thibaut Pinot of FDJ Team rides in a breakaway in the final climb at the end of the 19th stage of 100th Giro d'Italia, Tour of Italy, from San Candido to Piancavallo of 191 km on May 26, 2017 in Piancavallo.

Crédit: Getty Images

On avait quitté Thibaut Pinot défait à la sortie du Tour d'Italie, conclu au pied du podium malgré trois semaines pleines de panache qui l'avait vu soutenir la comparaison face à Quintana, Nibali et Dumoulin jusqu'à la dernière étape. Vainqueur à Asiago la veille de l'arrivée, quatrième à 1'17" du Néerlandais, le coureur de la FDJ avait prouvé à tout le monde que sa décision de privilégier les pentes italiennes au Tour de France cette année était tout sauf irrationnelle. Ne lui reste plus qu'à remplir la deuxième part de son coup de poker : faire mieux que de la figuration sur les routes hexagonales en juillet.
Encore très loin du compte à la moitié de la Grande Boucle, le Franc-Comtois voit les étapes passer sans sentir poindre le retour de la bonne patte. Pire, cette faillite semble avoir atteint petit à petit son moral. Après deux tentatives d'échappées infructueuses samedi et dimanche dans le Jura, Pinot lâchait, fataliste : "J'ai fait illusion pendant deux heures et puis, comme d'habitude, plus rien dans les jambes..."
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Pinot : "J'ai fait illusion pendant deux heures"

"Pas de secret pour briller sur un Grand Tour"

Au lendemain de la journée de repos, il semblait même aller plus loin, évoquant en filigrane la gestion de sa saison, non sans une pointe d'autocritique. En choisissant le contre-la-montre des championnats de France comme unique course entre le Giro et le Tour, le coureur de 27 ans pensait pouvoir se refaire la cerise durant les premières étapes de la Grande Boucle. Peine - pour le moment - perdue.
"J'espère, tous les jours j'espère. C'est un peu compliqué, il faut vraiment être à 100%. Je vois que pour briller sur un Grand Tour, il n'y a pas de secret, il faut une vraie préparation."
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Pinot : "Les deux prochaines étapes vont être un peu longues pour nous"

Poules dérobées et mauvaises jambes comme préparatifs

Sa préparation, Pinot avait préféré la passer loin du peloton racontait Le Monde le 4 juillet dernier. Resté près des siens, à la campagne, le leader de la FDJ y avait vécu un petit drame du quotidien, qu'il affectionne tant. "Une poule nous a quittés. Elle a été attaquée par un renard. J’ai vu les plumes partout, je me suis dit qu’elle avait passé un mauvais quart d’heure." Le cycliste en était même "malade" à en croire son père, Régis. Le genre d'anecdotes qui peuvent prêter à sourire mais qui renforcent tout ce qui séparait Pinot d'une bulle idéale pour rentrer dans son Tour.
Si l'on ne peut pas lui reprocher de tenter sa chance depuis le départ, ses résultats sont finalement conformes à ce qu'il est réellement (et que l'on aurait tendance à oublier eu égard à son statut dans le peloton) : ceux d'un coureur en reprise. Dimanche - contrairement à la veille - il avait réussi à prendre l'échappée, jouant même un temps la lutte pour le maillot à pois en passant au sommet du Col de la Biche en quatrième place. Les efforts furent finalement trop importants puisque le troisième du Tour 2014 explosait au pied du Grand Colombier, à peine à la moitié de l'étape.
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Thibaut Pinot loin du coup à la Planche des Belles Filles

Crédit: Getty Images

Alors, malgré les signaux négatifs que lui envoient son organisme - qui lui a déjà fait défaut d'autres étés -, Pinot fait contre mauvaise fortune, bon cœur. Il veut se tester, encore et encore. "Je vais essayer tous les jours jusqu'à ce que ça passe le jour où j'aurai des bonnes jambes." Les deux étapes vers Peyragudes puis Foix pourraient en être le théâtre. Jeudi, la sélection se fera en deuxième partie d'étape et devrait permettre au coureur de Marc Madiot de ne pas gaspiller d'énergie trop tôt. Le lendemain, la courte étape ariégeoise sera à n'en pas douter nerveuse, mais s'il en garde sous la pédale, Pinot pourra faire la différence dans ces cols de première catégorie tranchants mais pas trop épuisants pour un coureur de sa trempe.
Et même si son entraîneur de frère Julien visait "l’enchaînement Pyrénées-Alpes" comme objectif pour le double vainqueur d'étapes sur le Tour, il y a fort à penser que Thibaut tentera à nouveau sa chance dès les premiers lacets du Sud-Ouest. Dans l'espoir de retrouver les jambes et de faire de sa stratégie de 2017 une incontestable réussite.
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