Tour de France 2017 : La Grande Boucle a (encore) fait peau neuve

Pour le 14 juillet, les organisateurs ont décidé d'un coup de folie : un étape de montagne au format ultra-court, de seulement 100 km. Un parcours digne d'une course "espoirs", un jour de fête nationale. Pour autant, si l'on n'avait pas vu ça depuis presque un demi-siècle, une étape en ligne aussi courte est loin d'être inédite (on ne compte ici ni les demi-étapes, ni les courses raccourcies pour raison climatique). On se rappelle ainsi des succès de Cyril Guimard au sommet du Revard (28km) en 1972 ou de José Manuel Fuente à Superbagnères (19,6km) l'an précédente. Et, en 2015, la 20e étape ne faisait elle que 110,5 km vers l'Alpe d'Huez et elle avait vu la victoire de Pinot. De quoi sans doute donner des idées aux Français.

Grand Chelem pour les organisateurs ! Non seulement, ils sont parvenus à offrir un Tour équilibré et passionnant sur le papier de bout en bout mais ils ont réussi l'exploit de mettre en exergue les cinq principaux massif montagneux français. Avec les Vosges puis le Jura, les Pyrénées et enfin les Alpes, après un passage léger par le Massif Central, les coureurs ne sauront plus où donner de la tête dans cette 104e édition. Il fallait remonter un quart de siècle en arrière et l'édition 1992 pour voir pareille exploitation des massifs sur la Grande Boucle.

Comme toujours bien sûr, de nouvelles villes font leur entrée dans la désormais large caste des villes-étapes du Tour de France. En 2017, elles seront neuf à découvrir cet honneur : Düsseldorf (1re et 2e étape), Mondorf-les-Bains (4e étape), Nuits-Saint-Georges (7e étape), Nantua (9e étape), Eymet (11e étape), Laissac-Sévérac l’Église (15e étape), Romans-sur-Isère (16e étape), La Mure (17e étape), et Salon-de-Provence (19e étape). Si, techniquement, l'Izoard en fait partie, c'est que le mythique col alpestre fera office d'arrivée pour la première fois. Mais il est loin d'être inédit, au contraire du Col de la Biche, du Col du Grand Colombier par le versant de Virieux-le-Petit ou du Col de Peyra Taillade. Franchis quant à eux une seule fois sur la Grande Boucle, le Mont du Chat (1974) et le Mur de Péguère (2012) font eux leur réapparition.

Après le Giro, après la Vuelta, voici que le Tour de France s'inscrit dans la catégorie des Grands Tours aux forts pourcentages. Souvent réputée pour ces cols mythiques dont la difficulté réside surtout dans la longueur (à l'exemple du Galibier), la Grande Boucle a décidé de changer les choses en 2017 avec des ascensions aux pentes bien plus sévères. Ainsi, on dépassera les 20% sur le Grand Colombier (22%) et à la Planche des Belles Filles (20%) et on ira au-delà des 10% lors des montées du Col de Peyra Taillade (14%), du Col de la Biche (13%), du Mur de Péguère (18%), du Mont du Chat (15%) ou lors du final à Peyragudes (16%). Moins d'arrivées au sommet pou plus de pourcentages : le Tour varie les plaisirs.

Lors de l'avant-dernière étape, le Tour s'offrira un contre-la-montre individuel dans Marseille, sans doute décisif dans la course au maillot jaune. Et pour rendre le décor encore plus grandiose, les organisateurs ont décidé que le départ et l'arrivée de l'étape se feraient au sein même du stade Vélodrome-Orange, antre du club phocéen de l'Olympique de Marseille. Une situation qui ne s'était plus produite sur le Tour depuis 1979 et un chrono par équipes se finissant au Parc Lescure de Bordeaux.