Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

TOUR DE FRANCE - Non, Quintana n'est pas mort

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 15/07/2017 à 10:02 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Son début de Tour de France inquiétant semblait avoir éliminé Nairo Quintana de la course à la victoire. Mais le Colombien ne pouvait pas en rester là. Échappé vers Foix, le leader de la Movistar a réagi en champion et s'est totalement replacé dans la course au podium. Même s'il lui faudra pour cela retrouver ses meilleures jambes dans les Alpes.

Nairo Quintana lors de la 13e étape

Crédit: Getty Images

On les avait quittés à l'agonie dans la montée vers Peyragudes. Ce vendredi, sur les routes de l'Ariège, Alberto Contador (Trek-Segafredo) et Nairo Quintana (Movistar) ont enflammé la 13e étape du Tour en attaquant de loin. Si la victoire d'étape leur a échappé et si l'Espagnol était trop loin au général (10e à 5'22'' ce soir) pour représenter une réelle menace pour Fabio Aru (Astana), le Colombien réalise, lui, une belle opération dans la course à un éventuel podium. En reprenant 1'55'' au groupe des favoris, le 2e du récent Giro a rappelé à tout le monde qu'il faudrait compter sur lui jusqu'au bout dans la course au podium. Même s'il pointe encore à 2'07'' de Fabio Aru et à 1'42'' de la 3e place occupée par Romain Bardet, Quintana s'est rassuré ce vendredi. Pour trois raisons.

Une attitude enfin positive

C'est évident. Retrouver Nairo Quintana à l'avant de la course et plus encore à l'attaque loin de l'arrivée, c'est avant tout le signe que le Colombien s'est remis - au moins sur le plan mental - de la déception lié aux minutes perdues depuis le départ de Düsseldörf. Pour la première fois, le Colombien a décidé de ne pas subir la course mais d'en être acteur. Qu'importe son état physique. "Le Giro m’a demandé trop d’efforts, avait-il avoué jeudi, après l'arrivée à Peyragudes. C’était une course très difficile et nous avons laissé beaucoup d’énergie là-bas."
picture

Nairo Quintana (Movistar) à l'attaque lors de la 13e étape du Tour de France 2017, devant Warren Barguil (Sunweb) et Michal Kwiatkowski (Sky

Crédit: Getty Images

S'il a réagi à contre-temps à l'attaque d'Alberto Contador, parti dès le Col de Latrape, le leader de la Movistar s'est enfin montré à son avantage avec une attaque sèche et efficace dans le Col d'Agnès, à 50km de l'arrivée. Malgré tout, il a longtemps buté derrière le duo Contador-Landa, incapable de boucher à lui seul les 35'' qui séparaient les deux groupes. Mais il ne s'est pas affolé profitant de l'aide apportée par Barguil pour revenir en tête de la course. De quoi lui redonner confiance et changer du tout au tout son discours : "On a toujours gardé espoir, a t-il déclaré ce soir à esciclismo.com. On attendait de meilleurs jours comme celui-ci, où la récupération a été excellente. Et, avec temps récupéré, je reviens un peu dans la course. »

La Movistar, enfin au niveau

Revenir dans la course, c'est bien. Avoir de nouveau des équipiers en montagne pour lutter, c'est mieux. Incroyablement isolé depuis le départ lorsque la pente s'élève, Nairo Quintana a payé très cher l'abandon dès le chrono inaugural de son lieutenant Alejandro Valverde, censé l'accompagner loin en montagne. Et l'autre vrai grimpeur de la formation Movistar, Andrey Amador (4e du Giro 2015 quand même), traîne sa misère depuis les premiers jours et une chute qui a failli le contraindre à l'abandon.
S'il est difficile de savoir ce qu'il aurait pu se passer avec Valverde et un bon Amador à ses côtés, on imagine mal que le scénario ait été aussi terrible pour le Colombien. Aujourd'hui, ce n'est pas non plus un hasard si l'attaque de Quintana a marché. Il a pu compter sur le soutien, certes temporaire mais non négligeable, d'un Carlos Betancur retrouvé dans le groupe de contre. Juste le temps de souffler dans le Col d’Agnès, après son attaque. Une aide qui n'a pas non plus cramé son compatriote, finalement 13e de l'étape à 4'08''. Avec Jonathan Castroviejo 26e à 5'56'', voilà trois Movistar qui finissent dans le top 30 d'une étape difficile. Une première depuis le départ du Tour ! Dans la quête de podium - voire mieux - de Quintana, avoir des équipiers efficaces sera essentiel.
picture

Nairo Quintana (Movistar), accompagné de ses équipiers Jonathan Castroviejo et Carlos Betancur lors de la 12e étape du Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Fini fort dans les Alpes, la spéciale Quintana

C'est désormais devenu une habitude ces dernières années sur le Tour de France. Sur les cinq dernières années, quatre fois la Grande Boucle a abordé les Alpes en dernière semaine. Et, s'il y a bien un massif qui a souvent souri à "Kingtana", c'est bien celui-là. Que ce soit en 2013 ou en 2015, le Colombien s'est à chaque fois montré le plus costaud, reprenant respectivement 2'38'' et 1'58'' à Christopher Froome. Même l'an dernier où le grimpeur de la Movistar ne semblait pas aérien, un peu comme cette année, il était malgré tout parvenu à limiter la casse pour monter de la 4e à la 3e place.
Alors, oui, les jambes de Quintana semblent loin de celles qui avaient permis au Colombien d'inquiéter Froome lors de l'édition 2015. Oui, le grimpeur sort d'un Giro éreintant et semble le payer. Mais le vainqueur de la Vuelta 2016 l'a prouvé aujourd'hui : quand les jambes sont là, il faut compter sur lui. "On ne perd ses qualités du jour au lendemain, disait-il d'ailleurs à l'arrivée. Je vais me battre pour le général, je ne perds pas espoir." Pointé à 2'07'' de Fabio Aru, il aurait bien tort de s'en priver. Si le rêve du maillot jaune semble encore lointain, c'est peut-être - enfin - le début du réveil pour Nairo Quintana. Avec les Alpes à venir, le Colombien est capable de tout. Et ses adversaires feraient bien de ne pas l'oublier.
picture

Nairo Quintana (Movistar) a distancé Chris Froome (Sky) dans la montée de l'Alpe d'Huez, lors de la 20e étape du Tour de France 2015

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité