TOUR DE FRANCE - Thomas : "Le but reste d'épauler Froome"

"C'est fou". Cette victoire, Geraint Thomas ne s'y attendait pas. Parti à 17h48, sous la pluie, le Gallois de la Sky a profité de la prudence de bons nombres de purs rouleurs et d'un final énorme (10'' de reprises à Kiryienka) pour décrocher sa première victoire sur un Grand Tour. Lui qui n’avait pas pu défendre ses chances sur le Giro à la suite de la chute au pied du Blockhaus provoqué par une moto s'est parfaitement remis de son abandon sur les routes italiennes. "Le Giro a été une énorme déception, raconte Thomas. J'étais dans la meilleure forme de ma vie, très bien préparé. Je ne vais pas faire de spéculations. La malchance était mon point faible dans le passé. Mais ce qui est passé est passé".

Et quelle meilleure manière de se remettre en confiance que de gagner un contre-la-montre sur le Tour de France, pour s'emparer du maillot jaune ? Pourtant, même après avoir réalisé le meilleur temps, le Gallois ne pense pas encore à la victoire : "Quand j'étais sur le siège du leader (réservé au leader provisoire), je regardais arriver tous les gros coureurs en me disant « il va me battre, il va me battre, racontait Geraint Thomas. J'étais très nerveux, plus nerveux que je n'ai été depuis très longtemps. Et, finalement, aucun ne m'a battu".

Ni son leader Chris Froome (+ 12''), ni même Tony Martin (Katusha-Alpecin, + 8'') et Stefan Küng (BMC, + 6'') , deux des favoris pour l'étape. Du coup, c'est bien le natif de Cardiff qui s'est paré de jaune. "Pour être honnête, c'est un choc pour moi, avouait-il. Je me suis intéressé au cyclisme quand j'avais dix ans en regardant le Tour. Me retrouver là, devant les caméras avec le maillot jaune, je n'arrive pas à y croire." Nul doute que passer toute une journée en jaune aidera le coureur de 31 ans a prendre conscience de sa performance, impensable à la suite de son abandon sur les routes du Giro. Mais lui s'était tout de suite tourné vers juillet : "Il ne m'a fallu que quelques jours après mon abandon au Giro pour décider de venir sur le Tour, pour faire le mieux que je pouvais, a t-il déclaré en conférence de presse. J'ai roulé, je me suis beaucoup entraîné, et c'est l'idée de venir au Tour qui m'a fait tenir. Sinon j'aurais pris 3 ou 4 kilos."

Mais c'est parfaitement en forme qu'il s'est présenté au départ de cette 104e édition du Tour de France en tant que lieutenant de luxe de Christopher Froome. Pourtant, à l'aune des résultats de cette première étape, le premier des candidats au podium, c'est bien lui. "Évidemment, c'est une grosse motivation pour moi d'avoir pris du temps aux gars du classement général, avoue le Gallois. Avec cette victoire je vais rester dans le haut du classement général un peu plus longtemps. Après l'énorme déception du Giro, c'est bien pour moi de progresser sur le Tour par rapport à l'an dernier". Pour autant, le natif de Cardiff n'oublie pas sa place : "Le but, ça reste d'épauler Chris (Froome)". Mais, après tout, rien ne l'empêche de faire un Tour à la … Froome en 2012. Et pourquoi pas accompagner son leader sur le podium final.