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Chavanel, regrets éternels

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 03/04/2011 à 22:45 GMT+2

Sylvain Chavanel est passé tout près de devenir le quatrième vainqueur français du Tour des Flandres. Constamment à l'avant dans le final, le Poitevin a finalement échoué à la deuxième place, juste derrière Nick Nuyens. Un excellent résultat en soit, mais une énorme frustration.

2011 Tour des Flandres Sylvain Chavanel

Crédit: Reuters

"C'est Chavanel qui était le plus fort ce dimanche." C'est Tom Boonen qui le dit. L'intéressé ne cherchera pas à confirmer. A vrai dire, Sylvain Chavanel s'en fout. Il n'a pas gagné. Alors, plus fort ou pas... Ce qui est certain, c'est que le Français n'avait jamais été aussi fort dans une course de cette ampleur. Ce qui est certain, c'est qu'il est passé à un boyau d'un immense exploit. Et rien ne peut le consoler de ça. "Je pense que je vais avoir du mal à dormir", a-t-il confié dimanche soir. On veut bien le croire.
Comme souvent ces dernières années, le Poitevin a pesé sur le Tour des Flandres. Dès le Vieux Quaremont, premier point chaud de la course à 80 kilomètres de l'arrivée, il a décidé de sortir. Stratégie d'équipe bien connue chez Quick Step, qui a souvent envoyé son Français en éclaireur sur le Ronde. Mais ce n'était pas la seule raison. Chavanel a aussi agi de la sorte pour servir ses propres intérêts. "J'avais des jambes de feu, raconte-t-il. J'ai voulu anticiper, lancer la bagarre très tôt, car à la pédale, dans les monts, je suis un cran en-dessous de Cancellara, Gilbert et Boonen." Et quand il s'est retrouvé avec une minute d'avance à un peu plus de 40 kilomètres de l'arrivée, il a pu commencer à se dire que son audace précoce allait peut-être payer.
"J'ai manqué de fraîcheur"
Malheureusement pour lui, la grande bagarre entre les cracks s'est déclenchée un peu trop tôt, à un peu plus de 40 kilomètres de l'arrivée. Il aurait fallu que ce joli monde se regarde un peu plus longtemps pour lui permettre de creuser un plus gros écart encore. Curieusement, c'est son propre leader, Tom Boonen, qui a mis le feu aux poudres, provoquant un contre terrible de Fabian Cancellara, lequel n'allait pas tarder à revenir, seul, sur Chavanel. Averti de l'identité de l'initiateur de cette passe d'armes, Chavanel est resté incrédule. Prudent dans ses premières paroles, mais tout de même assez tranchant. "Je n'ai pas vu les images, dit-il. Ce sont les journalistes qui me disent que Tom a attaqué et a finalement mis Cancellara sur orbite. Je suis un peu perdu, un peu surpris même quand j'entends cela. Si c'est vrai, on va en parler avec l'équipe en début de semaine prochaine."
Chavanel avait pourtant encore un dernier tour dans son sac. Derrière Cancellara, il s'est refait la cerise physiquement, bien à l'abri derrière le colosse de Berne. Et quand le Suisse a remis une mine à un peu plus de trois kilomètres de l'arrivée, il a été un des deux seuls à pouvoir prendre la roue du tenant du titre. L'autre fut Nick Nuyens, qui allait bientôt devenir son bourreau au cours d'un sprint crève-coeur à trois. Un sprint catastrophe pour Chavanel, qui a d'abord eu le tort de regarder derrière lui pour voir si Boonen revenait. Ensuite, il a probablement choisi le mauvais côté en essayant de déborder Cancellara sur sa droite. Mal lui en a pris, puisqu'il s'est retrouvé enfermé contre les balustrades, une première fois contre Cancellara, puis une seconde juste avant la ligne, au moment de revenir sur Nuyens.
Mais tout ça s'était sans doute joué bien avant. Comme Cancellara, Chavanel avait produit beaucoup d'efforts avant d'en arriver là. Bien plus que Nick Nuyens. "Comme Cancellara, juge-t-il, j'ai manqué de fraîcheur par rapport à Nuyens car j'ai fait plus de 100 kilomètres devant. C'est la course. J'ai été contraint de couper deux fois mon effort. Nuyens est plus fort que moi au démarrage mais il ne m'a pas manqué grand-chose." Presque rien, à vrai dire. Toute la différence entre un immense bonheur et une grande frustration. "C'est ma quatrième participation, rappelle-t-il. Par le passé, j'étais passé très près du podium. Je vais repenser au scénario, c'est certain. Passer si près du but, c'est rageant. Faire deuxième, c'est bien mais il y a évidemment de la déception." Il va être difficile de passer à autre chose.
picture

2011 Sylvain Chavanel Tom Boonen Quick Step

Crédit: AFP

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