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Gilbert se fait tout petit

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/03/2012 à 12:31 GMT+2

"Je n'ai jamais été aussi mauvais". Philippe Gilbert n'est pas tendre avec sa performance lors du week-end belge, surtout lors du Grand Prix E3. A quelques jours du Tour des Flandres, le Liégeois sait pertinemment qu'il n'est que l'ombre du conquérant qu'il fut l'an passé à la même époque.

2012 Tour du Qatar Philippe Gilbert

Crédit: AFP

Il y en a encore pour prétendre que Philippe Gilbert joue la comédie. Feindre la méforme, comme pour mieux surgir en ce printemps qui l'avait fait roi et même monarque absolu l'an dernier. Si l'hypothèse est séduisante, elle ne parait guère crédible. Le Belge est réellement dans le dur. "Non, je ne joue aucun jeu, a-t-il assuré après Gand-Wevelgem, dimanche. Les journalistes me posent beaucoup de questions à ce sujet et ce n'est vraiment pas agréable, mais ça fait partie du jeu." A quelques jours du Tour des Flandres, on sent la star de l'équipe BCM vraiment inquiète. Cette fois, il n'a plus de temps devant lui. Les échéances sont là. Et les discours rassurants du mois dernier n'ont plus de raison d'être.
Vendredi, lors du Grand Prix E3, Gilbert a touché le fond. Complètement largué, il a vécu une journée cauchemardesque. "J'ai pris un énorme coup, mentalement et physiquement, admet-il. Ça allait trop vite pour moi, je me suis retrouvé à une place qui n'est pas la mienne." Dimanche, il s'est (un peu) rassuré lors de Gand-Wevelgem, en attaquant à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée, juste avant le Kemmel, avant de finir dans un peloton à plus de deux minutes du vainqueur, Tom Boonen. Pas de quoi sauter au plafond, mais après la catastrophe du GPE3, tout était bon à prendre. Pour autant, le champion de Belgique reste lucide. "J'étais un peu mieux que vendredi. Mais, c'est difficile de comparer Harelbeke, une des classiques les plus dures de l'année, et Wevelgem, qui est une des plus faciles."
"Besoin d'un miracle" pour le Tour des Flandres
Quel changement radical en tout cas pour lui. Intouchable et sur son nuage depuis 18 mois, il vit mal ce retour sur terre. D'autant qu'il a du mal à en comprendre les raisons. "Pourtant, reprend-il dans les colonnes de La Dernière Heure, après Milan-Sanremo, je croyais être bien reparti." Sur la Primavera, on l'avait effectivement vu assez saignant, avec un coup de pédale nettement plus conforme à son standing. Une chute dans la Cipressa avait ruiné ses chances de bien figurer mais, physiquement, il semblait sur le bon chemin. Le brutal retour en arrière opéré ce week-end en Belgique n'en est que plus difficile à gérer. "Il faut être réaliste, constate-t-il. Je suis très loin de ma meilleure forme même si tout ce qui peut arriver ne peut être que mieux. J'étais au plus bas vendredi, je n'ai jamais été aussi mauvais, je ne peux que m'améliorer."
Sauf miracle, on le voit mal en mesure de jouer un rôle majeur lors du Tour des Flandres, si exigeant avec ses monts à répétition. Le Ronde est sans pitié avec les faibles. "Désormais, je le sais, j'aurai besoin d'un miracle pour pouvoir jouer un rôle majeur au Tour des Flandres, dans à peine une semaine, et que je peux me tourner sur l'édition 2013", concède le numéro un mondial 2011. Le Tour des Flandres était pourtant un de ses gros objectifs en début de saison, dans la mesure où cette course manque encore à son palmarès. Sachant qu'il ne disputera pas Paris-Roubaix, Gilbert a donc déjà un coin de la tête aux Ardennaises.
Auteur d'un phénoménal triplé l'an passé, il ne peut s'autoriser, vu son niveau actuel, à envisager une razzia similaire. Même s'il se force à y croire. "Un jour ou deux peuvent changer beaucoup de choses, et j'ai une semaine pour repartir. Je rentre à Monaco et je vais pouvoir faire des longs entraînements, au calme. Pour les Ardennaises, il me reste du chemin. Mais on ne sait jamais, mais c'est encore très long. Je vais d'abord essayer de retrouver une bonne condition. À partir de là, ce sera plus facile." Il y a un an, Gilbert était pétri de certitudes. Aujourd'hui, il en est réduit à espérer. C'est toute la différence entre un champion en pleine confiance et un coureur dans le doute.
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