Boasson Hagen sacré

Décidément, ce gamin sait tout faire. L'évidence du talent d'Edvald Boasson Hagen ne faisait plus de doutes depuis longtemps, tout comme son extraordinaire précocité. Mais cette semaine, au Bénélux, le Norvégien a pris une dimension supplémentaire. En remportant mardi l'Eneco Tour, il s'est offert sa première course par étapes. Un cap important dans la carrière de l'étoile montante de l'équipe Columbia HTC, dont la victoire dans Gand-Wevelgem (entre autres), au printemps, avait déjà démontré la capacité à briller sur les courses d'un jour.

Pour couronner le tout, Boasson Hagen y a mis la manière en Belgique et aux Pays-Bas. Dimanche, il s'tait emparé de la tête du classement général sur un terrain escarpé. 24 heures plus tard, c'est au sprint qu'il s'est imposé, en se payant le luxe de dominer des pointures comme Matthew Goss et surtout Tyler Farrar, un des coureurs les plus rapides du peloton. Il sprinte, donc. Et il roule, aussi. Mardi, il n'a laissé à personne le soin de dominer le contre-la-montre final de l'épreuve, sur 13 kilomètres, dans les rues d'Amersfoort. Bon rouleur lui-même (il est champion de son pays du contre-la-montre), EBH a devancé tous les spécialistes de l'effort solitaire, dont Sebastian Langeveld (2e), Sylvain Chavanel (4e), Jurgen Van den Broeck (5e) ou encore Maxime Monfort (6e).

Au départ, mardi matin, le clan Columbia s'était montré optimiste sur les chances de son poulain de préserver son avantage, assez conséquent, puisqu'il comptait par exemple une trentaine de secondes de marge sur Sylvain Chavanel. "Ca doit pouvoir suffire, confiait lundi soir Tristan Hoffman, le directeur sportif de la formation américaine. Ce serait une belle récompense pour lui et une belle manière de dire merci à l'équipe qui a beaucoup travaillé pour lui ces derniers jours." Garçon poli, Boasson Hagen a donc dit merci. Plutôt deux fois qu'une. Non seulement il a conservé sa place de leader, mais il l'a en plus assortie d'une victoire dans ce dernier chrono. "J'ai réussi un super chrono. Je me suis vraiment senti très fort et cette victoire va me donner une grande confiance pour la suite de ma carrière", a confié le vainqueur.

Au terme de cette semaine de course qui aura donc confirmé l'éclat de son talent, Boasson Hagen devance Sylvain Chavanel de 45 secondes et Sebastian Langeveld de 47 secondes. Chavanel peut s'estimer satisfait de son séjour en Belgique et aux Pays-Bas. Vainqueur du prologue mardi dernier, il n'a pas perdu son temps, tout comme Boasson Hagen et Farrar. A noter que ce dernier n'a pas pris part au contre-la-montre mardi. Afin de se préparer au mieux pour la Vuelta, qui débute samedi, l'Américain s'était retiré. Il occupait la deuxième place du général derrière le Norvégien, mais n'avait guère de chances de rivaliser dans le chrono. Avec ses trois succès d'étapes au sprint, Farrar avait de toute façon déjà largement rempli son contrat.