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Un oeil sur le Tour : Quintana chatouille Froome, il faudrait qu'il le morde

Laurent Vergne

Mis à jour 23/07/2015 à 13:52 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2015 - Van Garderen out, Contador encore distancé, Nairo Quintana est plus que jamais le principal rival de Froome. Mais est-il vraiment prêt à tout pour le renverser?

Nairo Quintana et Chris Froome.

Crédit: AFP

L'histoire du jour

Plus que trois. Il reste trois petites étapes de montagne pour déboulonner Chris Froome de son piédestal. Franchement, je ne crois pas que ce soit possible. Le Britannique est trop solide pour ça. Son équipe aussi. Surtout, il parait d'une absolue sérénité. Dans les montées, les (petites) attaques plus ou moins lointaines de ses adversaires le picotent à peine. Et là où on lui promet l'enfer, comme dans la descente d'Allos, il fait preuve d'une autorité et d'une confiance promptes à démoraliser la concurrence.
A vrai dire, si Froome a déjà un pied et demi sur la première marche du podium à Paris, c'est surtout parce que ses principaux rivaux sont presque résignés. Ils ne le disent pas, essaient de ne pas trop le montrer, mais c'est ainsi qu'on peut le ressentir. Oui, Quintana porte des attaques. Des accélérations, disons, plutôt. Il l'a fait dans Allos. Puis dans la montée vers Pra-Loup. Mais c'est un caniche mordillant les mollets quand il lui faudrait se muer en pitbull. La grande question, c'est : Quintana est-il vraiment prêt à tout tenter pour gagner, quitte à perdre sa deuxième place ou le podium ? A voir.
La façon dont les Movistar ont roulé derrière Contador quand celui-ci a attaqué en début d'étape laisse penser qu'ils songent au moins autant à protéger leurs positions qu'à fragiliser celle de Froome. Il reste encore trois étapes pour réussir ce qui semble presque impossible. Hors incident de course ou défaillance aussi subite qu'énorme, le maillot jaune ne cèdera pas 190 secondes à Quintana sur des mordillages. Il faudra à Quintana (ou Valverde) écrire un scénario plus inventif. Encore faut-il, déjà, le vouloir, préalable loin d'être suffisant mais néanmoins indispensable. En attendant, le temps passe. Et il joue pour Froome.
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Nairo Quintana à l'attaque dans le Tour 2015.

Crédit: AFP

On a aimé

La victoire de Simon Geschke. Sur le fond comme sur la forme. Sur le fond, parce qu'elle récompense un coureur de l'ombre, un bosseur, un type qui se met à la planche pour ses leaders, ses sprinters notamment. Il n'est qu'à voir comment Warren Barguil s'est jeté dans ses bras à l'arrivée pour comprendre à quel point ce succès fait plaisir aux hommes de son équipe. Puis sur la forme, Geschke a fait preuve d'une parfaite maitrise tactique. Il a attaqué quand il le fallait, gérant parfaitement la situation, alors qu'il savait pertinemment qu'l n'était pas le plus fort dans cette échappée, face à des gars comme Pinot ou Talansky.

On n'a pas aimé

L'abandon de Van Garderen. Abandonner le Tour de France, pour un coureur, c'est une douleur. Mais le quitter à quatre jours de l'arrivée, alors que vous occupez une place sur le podium, c'est vraiment terrible. Deux semaines et demie d'efforts ruinées en quelques minutes. Malade, vidé de ses forces, Tejay Van Garderen a vu s'envoler ce qui aurait pu constituer un des temps forts de sa carrière. Les images de son abandon étaient poignantes.
La descente de Thibaut Pinot. On a eu mal pour lui. Pas tant pour sa chute, heureusement sans gravité, que de l'avoir vu tétanisé et dépassé par une foule de coureurs derrière lui au sommet d'Allos. On s'est cru revenu sur le Tour 2013. Mais au moins a-t-il retrouvé des jambes. On va sûrement le revoir à l'attaque d'ici samedi.

Juste pour savoir

Deux Sky et deux Movistar aux quatre premières places du géné à quatre jours de l'arrivée, qui avait prévu ça ?
Qui a dit que Chris Froome n'était pas un bon descendeur ?
La dernière victoire au sommet d'un barbu sur le Tour, c'était quand ? Chapeau Geschke, en tout cas. La grosse cote du jour.

Trois stats à retenir

5. Comme le nombre d'étapes gagnées par les Allemands sur ce Tour. Avec trois coureurs différents : Greipel (3), Martin et Geschke. Ils creusent l'écart avec les Espagnols (3 victoires) et les Britanniques (3).
26. Chris Froome a endossé son 26e maillot jaune mercredi soir à Pra-Loup. Il se hisse au 12e rang dans toute l'histoire du Tour, à hauteur de René Vietto et de Sylvère Maes, double vainqueur de l'épreuve dans les années 1930.
35. 35 coureurs ont déjà quitté le Tour 2015 sur abandon, alors qu'il reste encore quatre étapes, dont trois de haute montagne. 35, c'est d'ores et déjà un de plus que sur l'ensemble du Tour 2014.
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