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Le bal des frustrés

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/09/2011 à 09:05 GMT+2

Plusieurs grands champions ont couru tout au long de leur carrière après le titre de champion du monde en vain. Ils ont accumulé les places d'honneurs et se sont installés sur le podium mais jamais sur la plus grande marche. Parmi eux, Miguel Indurain, roi du Tour mais jamais maître du monde.

1995 Mondiaux Indurain Olano

Crédit: Imago

. RAYMOND POULIDOR (France - 4 podiums - 6 fois dans le Top 5)
Un peu comme pour le Tour de France, Raymond Poulidor a souvent flirté avec le bonheur absolu sans jamais l'atteindre. Il a terminé à sept reprises parmi les 10 premiers du Championnat du monde, et six fois parmi les cinq premiers. Un record pour un non-vainqueur. Un vrai bilan à la Poulidor, en somme. Présent sur le podium à 13 années d'intervalle, le Limousin a sans doute signé son plus bel exploit à Montréal (le premier Mondial hors d'Europe) en 1974. A l'âge de 38 ans, lors de ce qui reste une des plus belles courses de l'histoire du Championnat du monde, il fut le seul à pouvoir répondre à l'attaque d'Eddy Merckx à cinq kilomètres de l'arrivée, avant de s'incliner au sprint face au Cannibale. C'était du grand Poulidor, mais face à un immense Merckx... Poulidor a souvent eu le titre mondial dans les jambes, mais jamais dans les mains.
. SEAN KELLY (Irlande - 1 podium - 7 fois dans le Top 10)
Le Poulidor irlandais, en matière de Mondiaux. Sean Kelly avait tout pour être champion du monde. Redoutable sprinter, capable de passer les bosses les plus raides avec les meilleurs puncheurs, il pouvait briller sur absolument tous les terrains. C'est presque une anomalie qu'un coureur comme lui n'ait jamais décroché la timbale. Chaque année, pendant dix ans, Kelly a fait figure de favori dans la course au maillot arc-en-ciel. Et pourtant... Malgré deux podiums et sept Top 10 (comme Poulidor), le titre lui a toujours filé sous le nez. Que de regrets. Le plus grand de tous? Peut-être l'édition 1987. Marqué à la culotte par son grand rival (et tenant du titre), Moreno Argentin, Kelly ne pourra jamais se défaire de l'Italien. Résultat, c'est son camarade Stephen Roche qui profitera des circonstances pour s'imposer et s'offrir un fabuleux triplé Giro-Tour-Mondial.
. MIGUEL INDURAIN (Espagne - 3 podiums - 4 fois dans le Top 10)
Le Navarrais est sans doute le dernier patron du Tour de France pour qui le Championnat du monde constituait un objectif majeur. A vrai dire, le maillot arc-en-ciel est probablement le seul qui ait fait rêver le roi Miguel (presque) autant que le jaune. Jusqu'à sa chute, brutale, en 1996, Indurain a tout tenté pour conquérir le titre mondial. Sans jamais y parvenir. Barré au sprint deux ans de suite lors du doublé de Gianni Bugno en 1991 (3e) et 1992 (6e), il termine ensuite deux fois deuxième, en 1993, lors de la victoire du jeune Lance Armstrong et surtout en Colombie, deux ans plus tard, où il doit laisser filer son compatriote Abraham Olano vers la victoire, alors qu'il était probablement le plus fort. Alors, bien sûr, il a endossé le maillot arc-en-ciel, en remportant le contre-la-montre (la même année, en 1995). Mais ça n'a pas la même saveur, pas le même pouvoir. Surtout, cet arc-en-ciel là ne se porte pas sur le dos toute l'année. Et ça, ça change tout.
. ALEJANDRO VALVERDE (Espagne - 3 podiums - 5 fois dans le Top 10)
Les années 80 ont eu Sean Kelly. Les années 90 Laurent Jalabert. Alejandro Valverde est un peu leur héritier. Le Murcien présente à peu près le même profil: une grosse pointe de vitesse associée à un punch redoutable. Mais curieusement, lui non plus n'a jamais trouvé la clé du monde. Il n'est jamais évident de s'imposer avec une pancarte sur le dos et Valverde, comme ses deux ainés, l'a souvent eue aux Mondiaux. A son actif, deux places de deuxième. En 2005, il n'avait rien pu faire au sprint face à Tom Boonen. Deux ans plus tôt, il s'était révélé en prenant déjà la médaille d'argent, derrière son compatriote Igor Astarloa. On pensait alors qu'il venait de prendre date pour l'avenir et que son tour viendrait. Ça n'a pas été le cas, malgré deux nouveaux podiums, en 2005, donc, et en 2006 (troisième). Valverde, suspendu pour dopage jusqu'au début de l'année prochaine, retrouvera-t-il une telle chance?
MENTION SPECIALE A: Outre ce quatuor, on peut citer d'autres multi-récidivistes de la frustration mondiale. Dans les années 90, Laurent Jalabert a été de ceux-là. Par la faute d'un mauvais timing dans le sprint final, il doit laisser la victoire à Gianni Bugno en 1992 à Benidorm, sur un circuit qui lui convenait à merveille. Le Mazamétain termine deuxième. En 1996 à Lugano, puis l'année suivante à San Sebastian, Jalabert débarque en favori, mais rien ne se passe comme prévu. Sa victoire dans le chrono, au Pays Basque, l'avait contraint à puiser dans ses réserves. Trop, peut-être.
Plus près de nous, Alexandr Kolobnev a également rejoint le clan des maudits. Le Russe, toujours placé, jamais gagnant, a fini avec la médaille d'argent en 2007 et 2009. Idem pour Erik Zabel. L'Allemand a même connu trois fois le podium. Il a d'abord été battu au sprint à Zolder (où il a pris la troisième place en 2002) par Cipollini et McEwen avant d'être coiffé par Freire deux ans plus tard. Puis, en 2006, à Salzbourg, il se contente une nouvelle fois de l'argent lors du premier sacre de Paolo Bettini. Enfin, on n'oubliera pas l'Espagnol Juan Fernandez, triple médaillé de bronze dans les années 80, même si son troisième podium, en 1988, relevait de la bonne surprise, après l'arrivée houleuse entre Claudy Criquelion et Steve Bauer. Tous figurent en bonne place, avec quelques autres, dans le club peu enviable des frustrés de l'arc-en-ciel.
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