Green Bay éteint Vick

C'est la fin d'une belle histoire. Au moins provisoirement. Michael Vick a électrisé cette saison. Son comeback restera une des grandes histoires de cet exercice. Avec lui, Philadelphie s'était mis à rêver, mais le réveil a été brutal dimanche. Sur leur pelouse, les Eagles n'ont jamais trouvé la solution face à Green Bay et au terme d'un match au cours duquel qu'ils n'ont pas mené une seule seconde, les voilà en vacances. De façon assez cruelle, c'est sur une interception dans l'en-but de Tramon Williams sur une passe Michael Vick que le sort du match a été scellé à 33 secondes de la fin. Pour l'ensemble de son œuvre cette saison, Vick méritait une autre fin. Au vu de cette rencontre, il n'y a toutefois pas grand chose à dire.

Pour les Packers, cette victoire porte la marque de leur défense, harassante, et du quarterback Aaron Rodgers, pour qui il s'agit de la première victoire en playoffs. Une façon de chasser le fantôme de Brett Favre. Rodgers a attendu trois longues années dans l'ombre de la star du Wisconsin au début de sa carrière, avant d'avoir enfin sa chance. Parfaitement maître de son sujet dimanche, il a lancé trois passes de touchdown sans commettre la moindre interception. Il n'a pas cherché à flamber, privilégiant des passes courtes ou intermédiaires à des gros jeux plus aléatoires. Bien lui en a pris. C'est de cette façon que le Pack a construit les deux drives ayant amené les deux premiers touchdowns en première mi-temps.

Mené 14-3 à la pause, Philadelphie a tout tenté pour renverser la vapeur. Et le coup était jouable. Dès le début du troisième quart-temps, Rodgers, sacké, allait commettre un fumble, recouvert sur les 24 yards de Green Bay par la défense des Eagles. 15 secondes plus tard, Vick trouvait Jason Avant pour 24 yards (10-14). Tout redevenait possible mais c'est là, sous la pression, que les Packers et tout particulièrement Rodgers ont su se montrer costauds. Le drive suivant fut un modèle d'équilibre entre passes et courses et après plus de six minutes de possession et une troisième passe de touchdown de Rodgers (pour Brandon Jackson), Green Bay avait repris ses distances (10-21). Sur ce drive, l'importance du running back rookie James Starks fut patente. Avec 123 yards au total et 5.3 yards par portée dans la soirée, il aura été le facteur X de cette rencontre.

Mais c'est bien la défense des hommes de Mike McCarthy qui a ensuite fait la différence. Même si, à quatre minutes de la fin, Michael Vick a ranimé une dernière fois la flamme en marquant le deuxième touchdown des Eagles (16-21 après l'échec de la conversion à deux points), le dernier mot est revenu à la défense des Packers et à Tramon Williams sur cette interception. Globalement, Vick a été bien tenu, même s'il a fini avec près de 300 yards à la passe. C'était la clé. Son jeu de course n'a pas pesé (33 yards). "La défense a été superbe, juge Rodgers. Elle a porté l'équipe tout au long de la saison." Et dire qu'il y a un an, Green Bay s'inclinait au même stade de la compétition à Arizona, en encaissant 51 points…

Pour les Eagles, la pilule est tout de même amère, car ils ne pourront s'empêcher de penser qu'ils avaient, malgré tout, la place pour gagner ce match. David Akers, le kicker, a manqué deux field goals de 34 et 41 yards largement dans ses cordes. "Des points qui manquent à l'heure des comptes", ne peut que constater le coach Andy Reid. Cela dit, James Jone,s le receveur de Green Bay, a gâché une passe parfaite de Rodgers en fin de première mi-temps en relâchant le ballon alors que le touchdown était presque dans la poche. Vick, lui, assume la responsabilité de la défaite. "J'aurais dû faire plus et sur cette dernière passe, j'ai manqué de lucidité, c'est une mauvaise passe. Je dois apprendre de ça, en tirer les leçons." Dans un passé récent, Michael Vick a traversé des épreuves bien plus dures qu'une défaite en playoff. Il a su tirer des leçons autrement plus difficiles à retenir. Il reviendra. En attendant, sa belle saison lui vaudra un petit voyage à Hawai pour le Pro Bowl.

1er tour
3. Indianapolis - 6. New York Jets: 16-17
4. Kansas City - 5. Baltimore: 7-30

2e tour
1. New England - 6. New York Jets
2. Pittsburgh - 5. Baltimore

1er tour
3. Philadelphie - 6. Green Bay: 16-21
4. Seattle - 5. New Orleans: 41-34

2e tour
1. Atlanta - 6. Green Bay
2. Chicago - 4. Seattle