Quoi qu'il arrive, ce Super Bowl sera historique

Lorsque Seattle a rejoint la constellation des vainqueurs du Super Bowl il y a un an en pulvérisant Denver, beaucoup avaient commencé à évoquer une possible dynastie. A l'heure du free agency et du salary cap, le maintien durable au pouvoir est devenu bien difficile en NFL. Au point que, depuis le doublé de New England en 2004 et 2005, aucun lauréat du Super Bowl n'avait réussi à y revenir l'année suivante. Jusqu'à Seattle cette année. Pourquoi les Seahawks ont-ils franchi le cap ? Parce que leur équipe était tout sauf en bout de course.

C'est le groupe le plus jeune à avoir conquis le titre en une décennie. Il avait encore faim, à l'image de la plupart de ses joueurs majeurs, encore dans la partie initiale de leur carrière, tels le quarterback Russell Wilson, le lineman Russell Okung ou bien les membres de la redoutable défense, d'Earl Thomas à Richard Sherman en passant par Bobby Wagner, Bruce Irvin ou Byron Maxwell, tous âgés de 25 ans ou moins lors du titre de 2014. Malgré une première moitié de saison difficile (les Seahawks étaient à 6 victoires et 4 défaites après 10 rencontres), le champion a mis le turbo pour remporter ses six derniers matches de saison régulière et deux autres en playoffs. Depuis le début des années 90, seuls Dallas (1993, 1994) et New England (2004, 2005) ont réussi à conserver leur titre. Seattle, en allant au-delà du "One shot", peut donc s'ouvrir les portes du panthéon.

Pour les Patriots aussi, ce Super Bowl est historique. D'abord parce que c'est leur huitième. Ils égalent les Steelers et les Cowboys. Mais comme ils en ont déjà perdu quatre sur sept, ils restent encore à distance respectable des six bagues de Pittsburgh. Reste que cette permanence au sommet depuis l'émergence de Tom Brady donne aux Pats des allures de San Antonio Spurs de la NFL. Tant que Belichick et Brady seront là, New England est un candidat au titre. En cas de victoire dimanche, le mari de Gisele Bundchen effectuera un pas significatif de plus dans la légende du jeu.

Avec quatre couronnes, il deviendrait en effet à 37 ans le quarterback le plus titré de l'histoire, rejoignant Terry Bradshaw, le leader de l'attaque de Pittsburgh dans les années 70, et Joe Montana, le mythique maitre à jouer de San Francisco dans les années 80. Au coup d'envoi, Brady battra d'ores et déjà un record en devenant le premier quarterback à disputer 6 Super Bowls, laissant derrière lui John Elway et ses 5 participations. A lui de prendre le dessus sur la "Legion of boom", surnom de la terrifiante défense des Seahawks, peut-être une des meilleures de l'histoire. Brady ne manque pas d'armes pour cela, à commencer par son tight end Rob Gronkowski, dont le retour au premier plan après une saison précédente gâchée par les blessures, a permis aux Patriots de vivre à nouveau à fond leurs ambitions. Mais sans un grand Brady, New England ne gagnera pas dimanche.

Quel impact aura eu le "scandale" du deflategate dans la préparation des Patriots?

A qui le titre de MVP ? A un des deux quarterbacks, comme si souvent, ou à un héros inattendu, tel Malcom Smith l'an passé ?

Richard Sherman (coude) et Kam Chancellor (genou), pièces maitresses du secondary de Seattle, seront-ils à 100%?

1. Tom Brady est le seul rescapé dans le roster des Patriots de l'équipe qui avait décroché son premier titre il y a 13 ans, face à Saint-Louis.

2. Le nombre de touchdowns concédés par Seattle après la mi-temps au cours des 10 derniers matches. Autant dire que les Seahawks mettent systématiquement le verrou après le repos.

72. Les yards concédés à la course en moyenne par les Seahawks lors de leurs victoires cette saison. Lors de leurs défaites, le nombre grimpe à 138 en moyenne.

30. Tom Brady est exceptionnel quand il joue dans la zone rouge adverse (soit dans les 20 derniers yards). Dans cette situation, il totalise cette saison 30 touchdowns pour seulement 2 interceptions.

849. Le nombre de yards gagnés à la course cette saison par Russell Wilson : 500 sur des jeux préétablis, 349 sur des situations improvisées. Wilson a couru 35 fois dans la zone rouge pour 268 yards. Un défi pour les Patriots qui, de toute la saison, n'ont défendu que... trois courses de QB adverse dans cette zone.