A Monaco, il y a des stars… et il y a Andrea Raggi

Sur le Rocher, son visage nous est tellement peu familier, qu'on pourrait aisément le confondre avec un kiné ou un membre du staff, voire même du service sécurité de l'AS Monaco. Au milieu des stars internationales, cet Italien a pourtant su s'imposer et se rendre quasi indispensable. En toute discrétion et en très peu de temps finalement. Malgré tout, à 29 ans, Andrea Raggi reste encore très méconnu en France. Il faut dire que lorsqu'il a débarqué en Principauté il y a un an, beaucoup d'observateurs se sont dit que Claudio Ranieri allait le faire jouer car ils ont la même...nationalité. Une saison et demie plus tard, les mauvaises langues ont disparu du paysage. Raggi est devenu une réelle alternative à Fabinho dans le couloir droit : quinze titularisations de suite en Ligue 1 de la 9e à la 23e journée.

S'il découvre la Ligue 1 sur le tard, Raggi a bien roulé sa bosse de l'autre côté des Alpes, laissant derrière lui une belle carrière en Italie, débutée avec les jeunes de l'Empoli, club avec lequel il remporte le titre de Serie B en 2004-2005. S'en suivent trois années avec ce même club, en Serie A et en Coupe d'Europe. Défenseur central de formation, Raggi devient titulaire indiscutable et marque même deux buts.

En 2008, sa carrière prend un nouveau virage. Raggi est acheté par Palerme pour 7 millions d'euros. Mais il ne reste qu'une demie saison avant d'être prêté à la Sampdoria de Gênes, Bologne et enfin Bari. S'il change souvent de maillot, il évolue toujours en Serie A, un gage de qualité. Durant la saison 2011-2012, il est de retour à Bologne, où il dispute 31 matches. Son contrat n'est pas renouvelé. Il décide de s'engager avec Monaco, alors en Ligue 2. Un pari risqué, mais payant puisqu'il devient un joueur clé de l'effectif de Ranieri, joue 35 rencontres et marque quatre buts. Cet ancien U21 italien est donc champion de France de Ligue 2 en 2013.

Lors de la montée de l'ASM, on lui promet le banc ou la tribune, car le club a recruté deux pointures en défense centrale : Abidal et Carvalho. Bosseur, Raggi s'accroche et s'adapte, proposant à Ranieri une alternative dans le... couloir. Une polyvalence qui va récompenser le numéro 24 de l'ASM. Avant le choc de Geoffroy-Guichard, samedi à Saint-Etienne, Raggi affiche 18 matches de L1 (1321 minutes disputées) et trois matches de Coupes. S'il n'a pas encore trouvé le chemin des filets cette année, l'homme aux tatouages a néanmoins délivré une passe décisive pour Rivière contre Ajaccio (17e journée, victoire 1-0 de Monaco). Plutôt dur sur l'homme, ce grand amateur de cafés (Falvio Roma raconte qu'il en boit vingt par matinée...) sait aussi parfaitement maîtriser ses nerfs puisqu'à ce jour il n'a toujours pas été averti (0 carton). Un autre atout dans la manche de ce grand fan d'Alessandro Nesta.