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Affaire Benzema-Valbuena : les 10 phrases clés de la conférence de presse de Le Graët décryptées

Martin Mosnier

Mis à jour 11/12/2015 à 17:32 GMT+1

EQUIPE DE FRANCE - Noël Le Graët a tranché dans le vif : Karim Benzema n'est plus sélectionnable en Bleu tant que la justice ne l'a pas dédouané dans l'affaire de la sextape. Mais le président de la FFF a largement nuancé ses propos pour ne pas tirer un trait définitif sur l'avenir international de l'attaquant du Real. Voici ce qu'il faut retenir de sa conférence de presse.

Noël Le Graët au siège de la FFF

Crédit: AFP

Benzema n’est plus sélectionnable.(...) (Cette sanction) peut aller jusqu'à mars (période des prochains matches amicaux de l'équipe de France), voire juin (pendant l'Euro), en fonction des avancées de la justice.
Ce que ça veut dire : Le patron du foot français se range derrière la justice. C'est avant tout elle qui décidera si Karim Benzema participera à l'Euro en juin prochain.
Valbuena est un homme exceptionnel. Il a été à la hauteur de l'événement à chaque fois. C'est la victime. (…) Il n'est pas le problème.
Ce que ça veut dire : Avant de s'étendre sur le contenu de la sanction, Noël Le Graët a soigneusement pris le soin de dédouaner Mathieu Valbuena. Il ne l'avait pas fait jusqu'ici et cela lui avait été suffisamment reproché pour qu'il rectifie le tir ce jeudi. Dès le début de sa prise de parole, histoire de mettre les points sur les i.
J'ai décidé, ce n'est pas la commission de discipline ou d'éthique mais uniquement une décision de président de la Fédération.
Ce que ça veut dire : Techniquement, Benzema n'est pas sanctionné ou suspendu par la FFF. C'est une décision personnelle de son président qui se met en première ligne. Une façon pour lui de répondre à ceux qui lui reprochaient d'entretenir le flou depuis plusieurs semaines en restant silencieux.
Il y a des coups durs en amitié. Il faut savoir pardonner. Bon, je ne dis pas que demain matin, ils iront jouer aux boules demain matin.
Ce que ça veut dire : Comme Didier Deschamps, le président de la FFF est un pragmatique. Il sait que tant que le meilleur passeur et le meilleur buteur des Bleus n'auront pas discuté et régler leur différend, il sera impossible de les revoir ensemble en sélection. Voilà pourquoi il les invite à se tendre la main. Une maladresse au vue de la gravité des faits qui sont reprochés à Benzema.
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Mathieu Valbuena et Karim Benzema en octobre 2013, avant France-Australie

Crédit: Panoramic

Je ne veux pas de petits saints.
Ce que ça veut dire : C'est l'une des autres maladresses de Noël Le Graët qui a tendance à nier la gravité des faits reprochés à Karim Benzema.
Didier Deschamps souscrit à cette décision. Sans qu’on se soit concertés, je suis sûr qu’il est peiné par cette affaire.
Ce que ça veut dire : Noël Le Graët associe Didier Deschamps, silencieux jusqu'ici, à sa décision laissant croire que les deux hommes sont sur la même longueur d'ondes. Le binôme entretient d'excellents rapports depuis le début du mandat de DD et il n'est pas interdit de croire le président de la 3F.
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Didier Deschamps, Noël Le Graët, 2013

Crédit: Panoramic

Benzema n'est pas l'instigateur, il est dans une situation qui le dépasse.
Ce que ça veut dire : C'est une façon pour Le Graët de laver Karim Benzema d'une partie des soupçons qui pèsent sur lui. Pour le président de la FFF, l'avant-centre du Real a été victime de son entourage. "Karim (Benzema) respecte son quartier, ne rompt pas avec son passé, est loyal en amitié", a ajouté Le Graët.
Si j'ai de la colère contre Benzema ? Non, je suis plutôt malheureux.
Ce que ça veut dire : Cette affaire a particulièrement touché Noël Le Graët qui est d'ailleurs apparu à plusieurs reprises très ému. Cette sanction est un "crève-cœur" pour celui qui a énormément de considération pour Karim Benzema.
Je laisse une porte de sortie pour que ce dossier gonflé puisse retrouver un équilibre normal.
Ce que ça veut dire : Une phrase qui symbolise le numéro d'équilibriste du patron de la Fédération qui ne veut se fermer aucune porte. Entre son souhait de voir les deux joueurs réintégrer les Bleus et la nécessaire sanction du point de vue de l'éthique, Le Graët a jonglé. Et cette fameuse porte de sortie lui permet de garder son jeu ouvert. Il semble ici davantage guidé par l'intérêt des Bleus que par la gravité de l'affaire.
La charte est respectée par tous les joueurs. Ils sont motivés comme pas possible. On n'a aucun problème.
Ce que ça veut dire : Le Graët craint la contagion et ne veut pas que cette affaire pollue l'image de l'équipe de France. C'est un pare-feu qu'il dresse ici.
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