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Affaire Benzema-Valbuena : le silence des Bleus va devenir assourdissant

Maxime Dupuis

Mis à jour 11/11/2015 à 12:40 GMT+1

Depuis mardi et les retranscriptions d'une conversation menée par Karim Benzema et Karim Zenati, les révélations se succèdent sur l'affaire de la sextape de Valbuena et de l'éventuelle implication du Madrilène. L'équipe de France et la FFF vont finir par devoir se positionner.

Valbuena et Benzema en équipe de France

Crédit: Panoramic

Didier Deschamps n'a pas d'obligation médiatique ce jour à Clairefontaine. A vrai dire, ça tombe plutôt bien parce que, depuis mardi, les révélations se succèdent autour de la sordide affaire de la sextape de Mathieu Valbuena. Hier, Europe 1 dévoilait de larges extraits de la conversation que Karim Benzema a eue avec Karim Zenati, son ami d'enfance contacté par les maîtres chanteurs. Mercredi, L'Equipe a emboité le pas et décidé de retranscrire de plus larges extraits dans son édition du jour.
Ce qui trouble dans cette retranscription quasi-intégrale, que vous pouvez retrouver ici, c'est l'ambivalence et le détachement affichés par l'international français qui semble discuter de cette affaire comme on parle de choses et d'autres. Voici quelques phrases ambiguës.
J'en pense qu'il nous prend pas au sérieux.
C'est ce qu'il répond à son ami quand celui-ci tâte le terrain pour savoir si Mathieu Valbuena est prêt à payer pour la vidéo.
Je lui dis moi de toute façon tu fais comme tu veux. Là je suis en équipe de France jusqu'à dimanche si tu me donnes ton numéro, je lui passe, je lui passe à mon ami.
Il était tout blanc (…) Je l'ai vu avaler de travers, il commençait à avaler deux, trois fois de travers.
Je lui dis, il (Cissé) a fait quoi ? Il me dit : il a payé. Je lui dis : et la vidéo, elle est sortie ou pas ? Il me dit non. Je lui dis : moi quand je te dis que j'ai qu'une parole, c'est que la vidéo elle sort pas. Maintenant, tu fais comme tu veux.
Karim Benzema fait ici référence à Djibril Cissé, qui a eu maille à partir avec les maîtres chanteurs.
Oh je suis venu te voir. Ouais merci, et tout t'as la classe. Il me dit : ils veulent quoi ? Je lui ai dit : moi je ne sais pas. Mon but, mon truc s'arrête là, tu vois, mon train il s'arrête là.
Ici, Mathieu Valbuena remercie Karim Benzema, qui lui explique qu'il joue juste les intermédiaires. Dans quel but ? Aider son coéquipier ou arranger son ami d'enfance ? Là est le nœud du problème et c'est sur cela que la justice va devoir se prononcer dans un avenir plus ou moins proche. Le plus tôt sera évidemment le mieux pour Didier Deschamps et l'équipe de France.
Jusqu'ici, le sélectionneur s'est empressé de jouer la montre. A raison. Quand il a dévoilé sa liste jeudi dernier, DD n'a pas souhaité se prononcer sur l'affaire. A vrai dire, il n'avait aucune raison de le faire et, surtout, n'en avait pas les moyens. Karim Benzema venait d'être mis en examen et, comme DD l'expliquait justement, il ne savait rien du dossier. Il était urgent d'attendre. D'autant que, après l'Allemagne et l'Angleterre, les Bleus auront quatre mois pour souffler et espérer que le temps judiciaire fasse son oeuvre et règle cette histoire.
Problème : si les Bleus, de haut en bas, ont esquivé toutes les questions au sujet de l'affaire Benzema - Valbuena, deux absents qui n'ont jamais autant été présents au château, les révélations d'Europe 1 et de L'Equipe resserrent l'étau autour de l'équipe de France et de sa communication qui ne peut se résumer à des refus même extrêmement courtois. Pas de méprise, il n'est pas question de sanction ou de condamnation. Sinon morale. Car le lieu de la discussion entre Benzema et Valbuena - Clairefontaine - devrait être un sanctuaire.

La pression descend d'en haut

Le silence devient de plus en plus intenable et la pression monte à mesure qu'elle descend d'en haut. En début de semaine, le ministre des Sports Patrick Kanner a émis l'hypothèse d'une mise à l'écart, comme en politique, des mis en examen. "Cette règle n'existe pas mais elle pourrait être mise en œuvre", a-t-il confié à Europe 1. Le patron de la FFF, Noël Le Graët, n’est pas pour. Il n'a pas oublié de rappeler ce qui ne semble pas évident pour tout le monde : la présomption d'innocence doit prévaloir. A raison.
Le coucher sur une communication officielle, sur le site de la FFF, ainsi que rappeler les règles de vie communes et faire preuve de fermeté aurait plus de force. Et permettrait, peut-être, à DD et ses joueurs de se concentrer un peu plus sur le terrain. A sept mois de l'Euro, cela n'aurait rien de superflu. On dit que le silence est d'or. Pas en toutes circonstances.
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Mathieu Valbuena et Karim Benzema en équipe de France

Crédit: AFP

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