Bakary Sagna : "Je suis totalement contre les paris"

L'affaire des matches truqués a secoué le monde du ballon rond lundi matin. Forcément, les membres de l'équipe de France, présents en conférence de presse avant le match amical contre l'Allemagne de mercredi, ne pouvaient pas y échapper quelques heures après la révélation de cette fraude présumée, qui concernerait pas moins de 380 matches. Interrogés un à un, tous se sont montrés prudents sur le sujet même s'ils ont tous un avis sur la question. Et pas forcément le même.

Au début, les pincettes ont été de sortie. "J'ai entendu parler de ça, ça me surprend et ça m'interpelle mais je ne peux pas en dire plus", a d'abord donné le ton un Didier Deschamps qui s'est surtout dit choqué par le nombre de matches concernés. De leur côté, Moussa Sissoko, Romain Alessandrini et Bacary Sagna ont tous tenu à préciser qu'ils n'ont jamais été impliqués dans des paris. "On est assez informés pour savoir que ce n'est pas autorisé pour nous", a reconnu Sagna, qui a expliqué que les joueurs reçoivent des "coupons de la fédération et de la Ligue" pour les mettre en garde. Sur ce sujet sensible, Moussa Sissoko et Romain Alessandrini n'ont d'ailleurs pas voulu s'étendre, se contentant de dire qu'ils n'étaient pas forcément contre. "On voit ça partout", a soufflé l'ancien Toulousain fataliste. "Cela fait partie du jeu. Des personnes vivent à travers ça", a ajouté Romain Alessandrini.

Didier Deschamps et Bacary Sagna sont moins mesurés mais pas forcément du même avis. Sagna se montre même assez ferme. "Je ne vois pas trop ce que les paris viennent faire dans le milieu du sport", lâche-t-il. Le défenseur d'Arsenal et des Bleus se prononce pour l'interdiction purement et simplement des paris dans le monde du sport. "Je suis de confession musulmane et c'est interdit. Il ne faut pas tout mélanger. Les paris peuvent amener à certains problèmes, surtout quand des joueurs sont impliqués. C'est dommageable car il y a de gros intérêts en jeu. Je suis totalement contre". Une solution radicale.

Deschamps ne va pas jusque-là, mais demande plus de cadre. "Interdire, je ne sais pas si c'est possible. Cela fait partie de la vie sportive aussi. Le cadre doit être bien défini pour limiter ces risques. Le risque zéro n'est pas possible à partir du moment où on parie. Mais il faut une uniformité européenne et mondiale car des choses sont permises dans certains pays et non dans d'autres", a lancé le sélectionneur des Bleus avant de conclure avec un peu de nostalgie : "Quand je jouais, les paris n'existaient pas, forcément aujourd'hui ça augmente les risques de tricherie".