Le Bayern voit plus loin

Posté devant le centre d'entraînement de la Säbener Strasse, Jürgen Klinsmann scrute fièrement les quatre petites statues blanches représentant des Bouddha. Censées représenter le nouvel état d'esprit que "Klinsi" souhaite insuffler au club le plus titré d'Allemagne, ces statuettes, à l'image du nouveau "centre de performance" du Bayern, sont le symbole de la métamorphose du club allemand. Depuis sa prise de fonctions au sein de l'institution bavaroise, l'ancien sélectionneur de la Nationalmannschaft a en effet bouleversé les lieux.

Voulu par Klinsmann dès son arrivée, le nouveau centre d'entraînement dispose de toutes les fonctionnalités requises pour travailler dans des "conditions optimales". Le nouveau bâtiment comprend ainsi des vestiaires, des salles de musculation et de soins, un restaurant et un auditorium. "Les joueurs peuvent s'y reposer, regarder des films, prendre du temps pour eux entre les entraînements, suivre des cours de langue. L'objectif est de travailler intensivement, avec des buts précis, car cela permet de développer une énergie positive", affirme non sans fierté "Klinsi".

Succédant à Ottmar Hitzfeld, Klinsmann sait qu'il sera attendu au tournant, surtout au vu de la saison passée où le Bayern est devenu champion pour la vingt-et-unième fois de son histoire. Mais surtout après son triplé (championnat-Coupe d'Allemagne-Coupe de la Ligue). Une succession lourde à porter mais qui n'effraie pas le néo-entraîneur bavarois. "En termes de résultats, je sais que le Bayern est le club le plus exigeant qu'on puisse imaginer. Au niveau national, cela veut clairement dire qu'on doit convoiter la Coupe d'Allemagne et le championnat. Sur le plan international, on veut essayer d'aller jusqu'au bout en Ligue des Champions. Dans ce club, on doit avoir les objectifs les plus élevés possible", n'hésite-t-il pas à clamer.

Il a d'ailleurs très vite su imposer ses règles. Exit donc les téléphones portables dans les locaux du club pour se concentrer sur la communication entre les joueurs et le développement personnel. Klinsmann a également fait appel à des personnalités extérieures pour changer les habitudes. Ainsi, sont venus s'intégrer un adjoint mexicain ou des préparateurs physiques américains. Le technicien pourra aussi s'appuyer sur un effectif de qualité, riche de nombreux internationaux. Les Lahm, Schweinsteiger, Podolski, Klose et autres Ribéry, brillants en Suisse et en Autriche, devront ainsi faire montre de leur capacité à retrouver les sommets du championnat après avoir côtoyé les plus grandes nations européennes.

Côté transferts, contrairement à l'an passé, le Bayern a misé sur la stabilité au sein de sa formation. "Notre effectif est fixe, nous avons 24 joueurs et j'aurai assez de travail pour satisfaire chacun", affirmait ainsi le nouveau technicien. L'an passé, les Bavarois avaient dépensé plus de 70 millions d'euros pour s'attacher les services de Franck Ribéry, Luca Toni ou Miroslav Klose. Cette année, seuls le milieu Tim Borowski et le gardien Hans-Jörg Butt sont venus étoffer l'effectif. Une stratégie qui pourrait s'avérer payante, surtout au regard des conditions dans lesquelles s'entraîneront les anciens coéquipiers d'Oliver Kahn, qui a pris sa retraite sportive à la fin de la saison dernière. En tous cas, ce dernier en est convaincu: "Il [Klinsmann] essaie toujours de se développer, il aime apprendre, il tente de nouvelles choses. J'ai confiance : il va réussir son examen de passage dans un grand club." Première indication le 5 août contre l'Inter Milan en match amical.