Bayern Munich Le classement UEFA, l’objectif improbable assigné à Pep Guardiola

"Nous voulons passer premier au classement UEFA devant Barcelone". Lors de la présentation à la presse de Pep Guardiola lundi, Karl-Heinz Rummenigge a assigné cet objectif pour le moins surprenant au nouvel entraîneur du Bayern Munich. Actuellement au deuxième rang de ce classement, devant Chelsea, le Real Madrid, Manchester United et Arsenal, dans cet ordre, le club bavarois en est tout proche. Mais le moins qu’on puisse dire est que classement, méconnu de beaucoup de monde, a tout pour laisser indifférent un club aussi puissant que le Bayern Munich.

Il suffit en revanche de comprendre ce que le Bayern doit faire pour dépasser le Barça, pour mesurer que l’ancien attaquant international allemand met une grosse pression au technicien catalan, successeur de Jupp Heynckes sur le banc. Pour conquérir le classement UEFA, le Bayern devra tout gagner dans les années à venir. Cet objectif traduit surtout l’envie du Bayern de s’installer sur le long terme.

Le classement UEFA, où Lyon reste la meilleure équipe française (12e), devant l’OM (16e) et le PSG (19e), récompense la constance au plus haut niveau. Comme l’instance européenne le précise sur son site officiel, ce classement est basé sur les performances des clubs en Ligue des champions et en Ligue Europa sur les cinq dernières années. Sans prendre en compte celles réussies en championnat, coupes nationales, Supercoupe d’Europe ou Coupe du monde des clubs. Souvent qualifié d’anecdotique et incontestablement peu suivi, le classement UEFA permet cependant de désigner les têtes de série et la composition des chapeaux au moment des tirages au sort. Pas si anodin.

Les résultats réussis en C1 et en C3 permettent à chacun d’accumuler des points, avec une prime à la plus prestigieuse des compétitions. Révisé en 2009, le barème attribue, par exemple, quatre points pour une participation à la phase de groupes de la Ligue des champions, contre deux en Ligue Europa. Un point est ensuite accordé à chaque tour passé en C1, alors que ce bonus ne prend effet qu’à partir des quarts de finale en C3. Au cours de leur parcours, les clubs obtiennent deux points supplémentaires avec une victoire et un avec un match nul. 20% du coefficient UEFA du pays sont enfin ajoutés aux points décrochés tout au long de la saison pour déterminer la somme définitive obtenue par les clubs.

Avec sa victoire en Ligue des champions, le Bayern a amassé 33 points grâce à ses résultats et a terminé avec un total de 36,585, suite à l’ajout du cinquième du coefficient UEFA de l’Allemagne. Les Munichois devancent ainsi, sur la saison 2012-2013, le Borussia Dortmund (30,285), Chelsea, vainqueur de la Ligue Europa (30,285), et le Real Madrid (29,542). Le FC Barcelone ne figure qu’au sixième rang, avec 27,542 points, juste devant le PSG (27,350).

Le Bayern a réduit significativement l’écart au classement UEFA avec les Blaugrana. Il compte néanmoins toujours plus de dix points de retard sur le leader (146,922 contre 157,605). Mais les partenaires de Franck Ribéry disposeront dans les prochains mois et de détrôner le Barça, premier quasiment sans discontinuer depuis 2009. Sur cette période, seul Manchester United a bousculé la hiérarchie en 2011. Le Bayern pourrait renverser l’ordre établi dès la saison prochaine, en prenant cinq points de plus que les Catalans sur sa prochaine campagne européenne.

Pourquoi cinq alors qu’il en compte près de onze de moins actuellement ? Parce que le classement est basé sur les cinq derniers exercices et les résultats de 2008-2009 seront ainsi effacés. Une saison au cours de laquelle le Barça avait engrangé six points de plus que les Munichois (28,662 contre 22,537). Le champion d’Allemagne aurait ainsi de bonnes chances de s’emparer des commandes du classement UEFA avec une deuxième victoire consécutive en Ligue des champions, même si tout dépendrait du parcours des Blaugrana dans le même temps.

En évoquant ouvertement l’intention de s’emparer de la première place du classement UEFA, Rummenigge affiche clairement sa volonté de s’inscrire dans la durée comme le meilleur club européen. Après la cinquième Ligue des champions décrochée en mai dernier contre le Borussia Dortmund (2-1), après trois finales en quatre ans, Rummenigge en attend davantage avec le recrutement de l’un des meilleurs techniciens au monde. Guardiola a paraphé un contrat de trois ans avec le Bayern et s’il veut le laisser au sommet au terme de ce bail, il devra accumuler les titres en Ligue des champions. Les déclarations du président du conseil d’administration démontrent combien il est difficile de fixer des limites à une équipe qui reste sur un triplé Championnat-Coupe-C1 inédit dans l’histoire du football allemand. Guardiola écrirait celle du Bayern en l’emmenant à la première place du classement UEFA. Un rang que le club n’a jamais occupé depuis la création de ce système de points en 2005.