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Bundesliga : après Götze et Draxler, la production de champions continue

Polo Breitner

Mis à jour 13/12/2013 à 10:18 GMT+1

Götze, Draxler : deux noms qui sonnent comme deux symboles de cette nouvelle Allemagne aux yeux des aficionados du ballon rond. Pourtant, derrière ces deux figures de proue du football germanique se révèle déjà la nouvelle génération. Attention top-talents !

Polo tah

Crédit: Eurosport

Pour le grand public, il y a déjà Götze et Draxler, respectivement 21 et 20 ans. Le premier a fait sensation cet été en partant du Borussia Dortmund contre un chèque de 37 millions d’euros, direction le Bayern Munich. Le second, pur produit de Schalke 04, risque d’être l’attraction du prochain mercato estival avec sa clause de départ fixée à 45,5 millions d’euros. Derrière ces deux shootingstars se cache non pas le désert mais bel et bien le modèle de développement du football d’outre-Rhin. Chaque club professionnel, et nous ne parlons ici que des joueurs de nationalité allemande, voit son centre de formation fonctionner à plein régime.
Pour les suiveurs du championnat germanique, certains noms sont bien connus. Citons pêle-mêle, le "TORminator" Lasogga du HSV, l'énormissime Volland du club d'Hoffenheim, la révélation en défense centrale du VfL Wolfsburg, Knoche, ou bien la confirmation au même poste de Rüdiger à Stuttgart, une copie conforme de Boateng. On attend avec excitation la fin de l’exercice pour connaitre la future destination du Freiburger Ginter, pas encore 20 ans. Schmelzer se blesse à Dortmund ? Pas grave, Durm s’installe tranquillement au poste d’arrière gauche et joue comme un vieux routinier. Le "Gerrard allemand" Kramer explose à Mönchengladbach. Geis confirme son potentiel à Mayence entrevu à Greuther Fürth l’année précédente. Plattenhardt et Stark à Nuremberg, Hoffmann et Bittencourt à Hanovre, Leitner à Stuttgart, Schulz à Berlin… Sans oublier, bien sûr, les médiatiques gardiens Leno et ter Stegen. La liste est longue, trop longue pour ne pas oublier quelqu’un.
C’est pourtant une génération encore plus jeune qui pointe son nez et quelques noms méritent que l’on s’arrête sur eux car nous risquons d’en entendre parler.

Jonathan Tah (Hamburger SV, 17 ans)

Thorsten Fink était encore là, c’était le 24 août 2013, et lui offrait sa première minute en Bundesliga dans un match perdu en déplacement contre le Hertha Berlin. Son successeur, l’intérimaire Rodolfo Esteban Cardoso, lui donne sa première titularisation lors de la sixième journée. Depuis sa prise de fonction Van Marwijk, le coach finaliste de la Coupe du monde 2010 avec les Oranje l’a systématiquement placé dans le onze de départ. A Djourou, international expérimenté suisse et à Westermann, international trentenaire allemand, de s’adapter, au gré des blessures, et à se battre pour jouer au côté du nouveau prodige du Hamburger SV. Ou comment passer de statut de défenseur axial numéro 4 en début de saison à incontournable titulaire. Car ne nous trompons pas, si le gros des amateurs européens s’intéresse à Hummels, si la presse nationale décortique les performances et les progrès de Ginter, le microcosme, lui, a les yeux rivés sur Tah ! Plus fort dans les duels qu’Hummels, Mertesacker et Boateng à leurs débuts en Bundesliga, une relance plus propre que ses illustres aînés et surtout une contribution au jeu supérieure aux trois internationaux allemands. N’en jetons plus, Tah risque de nous épater dans les prochaines années. Cet été, il aurait pu partir dans des clubs de renommée mondiale, mais il a préféré rester. Il vient de prolonger jusqu’en 2018 à des conditions plus que favorables pour un joueur pas encore majeur et, parait-il avec une clause de départ intégrée dans le nouveau contrat. Il vit encore à l’internat et au-dessus de son lit trône le drapeau de la Côte d’Ivoire, le pays de son père même s’il joue pour les U19 allemands.
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Jonathan Tah - ein Lichtblick für den HSV

Crédit: Imago

Niklas Süle (TSG 1899 Hoffenheim, 18 ans)

"Plus personne ne nous sous-estime", affirme le dernier sorti des Kreichgauer. Il faut dire que c’est une belle surprise de le voir à ce niveau. Enfin pas vraiment si l’on constate que dans la tempête de l’année dernière où le "Dorfverein" a vécu un exercice très compliqué, l’entraîneur Markus Gisdol n’a pas hésité à lancer ce monstre physique d’1,94m et de 91 kg en fin de saison et à le faire rentrer sur le terrain afin de préserver le résultat lors des barrages contre le FC Kaiserslautern (3-1, 2-1), synonyme de maintien. Depuis, Süle a pris ses marques dans l’axe en évinçant le plus âgé (21 ans seulement !) international danois Vestergaard, pourtant titulaire annoncé lors de la préparation estivale. Mieux que cela, dans un match homérique contre le Rekordmeister munichois, ce 2 novembre, il ouvre le score et devient ainsi le plus jeune buteur de l’histoire d’Hoffenheim à 18 ans et soixante jours. Il efface ainsi des tablettes un certain David Alaba, alors en prêt, lequel officie lors de cette rencontre pour l’équipe adverse. Malheureusement un certain Franck Ribéry, passeur décisif à deux reprises, était en feu cet après-midi. Il profite de ce match pour échanger son maillot avec son idole, Jerome Boateng, et déclare : "De lui, j’ai toujours essayé de m’inspirer". On lui souhaite la même carrière.

Maximilian Arnold (VfL Wolfsburg, 19 ans)

C’était le 19 novembre dernier en Roumanie. Le meneur  de jeu du club de Volkswagen fêtait à la 86e minute son entrée sur le terrain et sa première sélection chez les espoirs allemands.  Les responsables des U21 l’avaient appelé en renfort quelques jours plus tôt, face au nombre de blessés. C’est l’autre Diego du club de Volkswagen. D’ailleurs, à moyen terme, il est amené à succéder à la star brésilienne et ses statistiques parlent pour lui : seize matches en Bundesliga et sept buts ! Et pas n’importe lesquels. Lancé dans le grand bain du monde professionnel par Felix Magath, quasiment deux ans plus tôt jour pour jour (il rentre aussi à la 86e minute !), il prend vraiment sa chance en fin de saison dernière avec trois rencontres à la suite où il marquera. Un exploit qu’il réédite en 2013-2014. A tel point que le coach, Dieter Hecking, préfère décaler Diego sur le côté droit lorsque les deux "10" jouent ensemble. Son contrat a été renouvelé et prolongé jusqu’en 2017 "sans clause de départ" se réjouit le manager Klaus Allofs. Sa spécialité ? Rester après l’entraînement afin d’améliorer la précision de son pied gauche devant le but… au point d’irriter les adjoints désireux de rentrer chez eux. On a connu pire dans le football.

Emre Can (Bayer Leverkusen, 19 ans)

C’est bien entendu le nom le plus connu de cette liste non exhaustive compte tenu de sa notoriété. Emre Can, "le nouveau Ballack" explose en 2013-2014 au plus haut niveau au Bayer Leverkusen après "ne plus vouloir vivre une telle saison" comme au Bayern Munich lors du l’exercice passé. Difficile de faire son trou dans un club champion d’Europe. Mais pas bête, la guêpe bavaroise l’a vendu au Werksclub avec une option de rachat. On ne sait jamais. D’autant plus qu’avec les blessures, Emre Can a vu son temps de jeu fortement augmenté sous les ordres de son nouveau coach, Sami Hyypiä, lequel ne tarit pas d’éloges sur son protégé : "Il est incroyable avec la balle, sa technique, tout est là. Il est très fort en un contre un". Sans oublier sa polyvalence qui permet de jouer milieu défensif, milieu relayeur tout en pouvant dépanner en défense centrale ou bien sur tout le côté gauche. Il a les deux pieds. L’année dernière, il ouvre son compteur-but dès sa troisième apparition en Bundesliga, sous les ordres de Jupp Heynckes, un Tor décisif pour la victoire contre Fribourg. A Leverkusen, il récidive contre le FC Augsburg et permet à son club de prendre les trois points en fin de match. Surdoué, il participe à l’Euro des U21 en Israël cet été, un peu à la surprise générale compte tenu de son âge. Cette fois-ci, c’est l’un des leaders de la nouvelle génération  des espoirs. Selon le Bundestrainer allemand, Joachim Löw, Can préfèrerait jouer pour la Nationalmannschaft que pour la sélection turque. Reste à confirmer et surtout à vaincre la concurrence.

Max Meyer (Schalke 04, 18 ans)

C’était le week-end dernier au Veltins Arena. Un petit show numérique sur écran géant avant la rencontre de Bundesliga contre le VfB Stuttgart. Le club de Gelsenkirchen annonçait la prolongation de contrat jusqu’en 2018 de son nouveau petit prodige, Max Meyer. Un tonnerre d’applaudissements descendait alors des gradins pour saluer la décision du nouveau meneur de jeu des Knappen, alors remplaçant sur la feuille de match. Il faut dire que depuis le début novembre, dans la presse teutonne, était relayée la rumeur d’une approche plus qu’agressive du club londonien de Chelsea : la somme de 15 millions d’euros était même annoncée. Pas mal pour un gamin qui n’a disputé que 16 matches de Bundesliga et qui continue de découvrir la Ligue des champions. Sauf que voilà, Meyer ne perd pas de temps : plongé dans le grand bain, l’année dernière, par Jens Keller, il ne mettra que quelques minutes pour délivrer une passe décisive pour l’égalisation à Mayence. Chez les jeunes aussi, il terrifie les gardiens adverses, 17 buts en 2013 chez les U19, 11 chez les U17 en 2012. Le tout couronné d’une vingtaine de passes décisives en une quarantaine de rencontres. Il n’a alors que 16-17 ans. Et lorsqu’il n’est pas content, il le fait savoir ! Comme le fait de ne pas avoir été titularisé lors de la débâcle contre le VfL Wolfsburg (0-4) en début de saison. Ce qui lui vaudra une réprimande de son coach et surtout une prise de conscience de ses responsabilités. Il est aujourd’hui l’emblème de Schalke 04 tout comme Höwedes ou Draxler. Surtout, il est doué d’une technique incomparable balle au pied grâce à un cursus issu du foot indoor. Une première en Allemagne pour un professionnel de la Bundesliga.

Timo Werner (VfB Stuttgart, 17 ans)

Timo "Turbo" Werner fait partie de la race de ces ailiers ultra-rapides dont on raffole alliant rapidité et technique. Plus jeune joueur à avoir débuté sous le maillot des Jungen Wilden à 17 ans, 5 mois et 11 jours mi-aout 2013, il brûle les étapes à vitesse grand V ! Deux semaines plus tard, contre Hoffenheim, il est le plus jeune joueur à délivrer une passe décisive en Bundesliga avant d’être en novembre de cette année, le plus rapide professionnel à réaliser un doublé ! "Il a ce truc en plus devant le but. Ainsi qu’une énorme volonté" selon son entraîneur Thomas Schneider. Pas étonnant dans ces conditions qu’il ait mis le pourtant excellent Ibrahima Traoré sur le banc. On comprend, dans ces conditions, que l’international guinéen, en fin de contrat en juin 2014, réfléchisse à son avenir. Pour un VfB qui recherche son ADN perdu depuis quelques années, la pépite Werner, pur produit du centre de formation est une aubaine. Reste un contrat qui se termine en 2015 et, vous l’aurez compris, des clubs frappent à la porte.
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Timo Werner traf gegen Freiburg doppelt

Crédit: Getty Images

Leon Goretzka (Schalke 04, 18 ans)

De cette petite liste, non exhaustive, devrait logiquement sortir encore un nom. Celui de Leon Goretzka appartenant maintenant à Schalke 04. 'Le talent du siècle' selon certaines personnes. Le milieu relayeur de 18 ans, membre des U21 allemands, avait défrayé la chronique cet été dans le conflit qui l’opposait à son club formateur du VfL Bochum. Transféré finalement chez les Knappen pour plus de 3 millions d’euros et des primes, le joueur subit la vive concurrence du milieu de terrain (Jones, Neustädter, Höger, …) et n’a été titularisé qu’à une seule reprise en Bundesliga. Son ancien coach chez les Bochumer, le mythique Peter Neururer le constate amèrement : "c’est difficile de porter un jugement définitif. Mais il est menacé de perdre une année", tandis que son actuel entraîneur, Jens Keller relativise : "on ne doit pas oublier que c’est quelqu’un qui va encore à l’école". Telle est peut-être un peu la morale de cette histoire. 
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