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Attention Dortmund, d’autres ont mené une double vie et se sont fait très peur

Anthony Procureur

Mis à jour 07/02/2015 à 10:47 GMT+1

Cette saison, Dortmund présente le paradoxe d’être relégable en Bundesliga mais toujours en lice en Ligue des champions. Une situation rare, surtout pour un club du standing du Borussia, mais pas inédite.

Jürgen Klopp

Crédit: Imago

Cette saison, c’est Docteur Borussia et Mister Dortmund. Le BvB mène une double vie. La première, faste, en Ligue des champions. L'autre, misérable, en championnat. Brillamment qualifié pour les huitièmes de finale de la C1, en terminant premier de son groupe devant Arsenal grâce à quelques coups d'éclats face à Anderlecht (3-0), Galatasaray (4-0) et les Gunners (2-0), le club de la Ruhr est lanterne rouge en Bundesliga (16 points).
Avec onze défaites et quatre nuls pour seulement quatre victoires, le finaliste européen de 2013 est tout simplement méconnaissable. Une situation rarissime, surtout pour un club de la stature de Dortmund, tant la compétition reine a son lot d'habitués qui jouent systématiquement les premiers rôles chez eux. Mais d'autres sont déjà passés par là. Et ça ne s'est pas toujours bien terminé.

Leeds (1992) : Un titre surprise puis le cauchemar

En 1992, Leeds a un passé au moins aussi glorieux que celui de Dortmund. Si ce n'est plus. C'est d'ailleurs dans la peau du champion d'Angleterre en titre qu'il aborde la toute nouvelle Ligue des champions, amenée à remplacer la Coupe des clubs champions. A l'époque, les "Peacocks" comptent dans leurs rangs Gary McAllister, Gordon Strachan ou encore un certain Eric Cantona. Tant bien que mal, ils atteignent le deuxième tour grâce à un coup du sort. Défait 3-0 à Stuttgart, Leeds s'impose 4-1 au retour mais est éliminé à cause de la règle du but à l’extérieur.
Christoph Daum ayant aligné quatre joueurs étrangers, l'UEFA accorde au champion d'Angleterre la victoire 3-0 sur tapis vert et les deux équipes doivent jouer un troisième match, remporté par les Anglais (2-1). Mais ces derniers sont stoppés en huitièmes de finale par les Glasgow Rangers (deux défaites sur le score de 2-1). En championnat, les troupes d'Howard Wilkinson souffrent le martyr. Orphelins de Cantona, parti à Manchester au mois de novembre, ils terminent la saison sans remporter le moindre match à l'extérieur et échappent à la relégation en terminant à une piètre 17e place.
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Leeds United's Gary Speed lifts the League Championship trophy in 1992

Crédit: PA Photos

Marseille (2000) : Le plus dur était la chute

En 1999, après une finale de Coupe de l'UEFA et une place de dauphin de Bordeaux en Division 1, l'OM est promis à une grande saison. Et son parcours en Ligue des champions débute comme dans un rêve, avec notamment une victoire de prestige au Vélodrome face à Manchester United (1-0) lors de la première phase de groupes, et se poursuit jusqu'à la deuxième phase. Mais la machine olympienne se dérègle après le départ de Laurent Blanc pour l'Inter Milan tandis que Rolland Courbis est remplacé par Bernard Casoni.
Les Marseillais ratent finalement la qualification pour les quarts de finale et terminent à la 4e et dernière place de leur groupe derrière la Lazio, Chelsea et Feyenoord. Mais c'est en championnat que la chute est la plus brutale. Installé aux alentours de la 10e place durant l'hiver,  l'OM s'effondre et se sauve à Sedan lors de la dernière journée (2-2). Les Phocéens terminent à la 15e place alors que le championnat compte alors 18 clubs.
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ligue 1 1999/2000 Saint-Etienne Marseille Kvarme Dugarry

Crédit: AFP

Nantes (2002) : Une question de choix

Après son titre de champion de France, en 2001, Nantes va vite passer du rêve au cauchemar. Orphelins d'Olivier Monterrubio et surtout Eric Carrière, les Canaris attendent la onzième journée pour signer leur première victoire et sont relégables à la trêve. Pourtant, en Ligue des champions, le FCN montre un tout autre visage avec de belles victoires face à la Lazio de Rome (1-3 au Stadio Olimpico, 1-0 à La Beaujoire) ou au PSV Eindhoven (4-1). Fin décembre, aussi incroyable que cela puisse paraitre, Nantes a gagné presque autant de matches en six journées de Ligue des champions (3) qu'en 19 de Ligue 1 (4).
L'emblématique Raynald Denoueix ne survivra pas à cette première moitié de saison laborieuse au plan national. Il est remercié, remplacé par Angel Marcos, et Mario Yepes ainsi que Mauro Cetto arrivent en renfort. Les Nantais opèrent un spectaculaire redressement puisqu'ils affichent leur troisième meilleur bilan de la phase retour pour terminer la saison à la 10e place. Mais ils abandonnent la C1 et finissent derniers de leur groupe derrière Manchester United, le Bayern et Boavista lors de la deuxième phase. Une leçon à retenir pour Dortmund ?
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Angel Marcos

Crédit: Imago

Celta Vigo (2004) : Le scenario catastrophe

Le Celta Vigo sort de l'une de ses meilleures saisons. Il vient de terminer à la quatrième place de la Liga et de se qualifier pour le tour préliminaire de la Ligue des champions, une première dans l'histoire du club. Et ses premiers pas se passent bien lors de la campagne 2003-2004. Après une victoire face au Slavia Prague (3-2), les Galliciens se hissent jusqu'en huitièmes de finale en terminant deuxièmes de leur groupe derrière l'AC Milan mais devant l'Ajax Amsterdam.
L'aventure s'arrête face à Arsenal (2-3, 0-2). Une débauche d'énergie que les coéquipiers d'Aleksandr Mostovoï et Peter Luccin paient au prix fort en championnat. En Liga, c'est la douche froide et le Celta finit par être relégué pour quatre points en échouant à la 19e place. Mais le club de Vigo n'était qu'un novice au palmarès toujours vierge quand Dortmund, huit fois champion d'Allemagne et vainqueur de la C1 en 1997 notamment, n'a pas l'excuse de l'inexpérience.
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Aleksandr Mostovoi

Crédit: AFP

Eux aussi se sont effondrés en championnat…

D'autres clubs ont vécu des saisons aussi paradoxales et auraient pu le payer cher. Si ça n'était pas en Ligue des Champions, Bordeaux a écrit une des plus belles pages du football français en Coupe d'Europe en atteignant la finale de la Coupe de l'UEFA 1996, finalement perdue à Munich face au Bayern (2-0). Mais cette année-là, la bande à Zinedine Zidane, pourtant septième la saison précédente, terminera à la seizième place en D1. Slavo Muslin, arrivé en début de saison sur le banc des Girondins, n'y survivra pas.
Et l'histoire est remplie d'exemples de ces géants dont la disparition n'était pas programmée mais qui ont connu une chute brutale. Passons sur la Juventus et ses soucis extra-sportifs (2006). Mais Manchester United (1974), Aston Villa (1987), Nottingham Forest (1993), Naples (1998), l'Atletico Madrid (1999) ou même River Plate (2011) en Amérique du Sud, pensaient sans doute être à l'abri. A Dortmund, Jürgen Klopp le croit aussi. Et il a certainement les armes pour se sauver, d’autant que le BvB ne compte que trois points de retard sur le premier non-relégable. Mais un coup d'œil dans le rétro peut lui rappeler qu'il ferait tout de même mieux de se méfier un tout petit peu.
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