Bundesliga (31e journée) : La décompression post-titre, cet écueil que le Bayern doit éviter
Mis à jour 02/05/2015 à 08:56 GMT+2
Le Bayern Munich est déjà assuré du titre et n’a désormais plus que l’objectif Ligue des champions en ligne de mire, avant son déplacement à Leverkusen samedi (18h30). Une situation qui ne lui avait pas franchement réussi la saison passée. Mais Pep Guardiola l’assure : son équipe ne répètera pas les mêmes erreurs.
Le titre de champion d’Allemagne en poche pour le Bayern Munich, Pep Guardiola ne pouvait échapper aux interrogations. Son équipe peut-elle equiver la décompression post-sacre qui l’avait condamné la saison dernière ? Si elle n’était pas l’unique cause de la déroute face au Real Madrid en demi-finales de la Ligue des champions (1-0, 0-4), elle en était partie intégrante. Les joueurs l’avaient unanimement reconnu et l’entraîneur a récemment fait un mea culpa qui va dans ce sens.
Pour le technicien catalan, convaincu que ses joueurs sauront se remobiliser pour la conquête de l’Europe, le doute n’est cette fois pas permis. "Cette saison est totalement différente de la précédente." Avant son déplacement chez le Bayer Leverkusen samedi (18h30), à trois jours de la demi-finale aller de C1 à Barcelone, le Bayern sait où il met les pieds et les écueils à éviter. Voilà pourquoi il croit dur comme fer en sa capacité à les dépasser pour aller au bout en Ligue des champions.
Une dynamique positive à entretenir
Sacrés devant leur télévision dimanche, après la défaite de Wolfsburg à Mönchengladbach (1-0), les Bavarois ont enchaîné avec une élimination en demi-finale de la Coupe d’Allemagne face au Borussia Dortmund (1-1, 0-2 tab). De quoi casser la dynamique de résultats, que le Bayern devra absolument relancer à Leverkusen ce week-end. Titré dès la 27e journée la saison passée, un record historique de précocité, il avait embrayé sur trois matches sans victoire et sept buts encaissés en championnat. Un vrai trou d’air, puisque les Munichois avaient jusqu’alors compilé vingt-cinq victoires et deux nuls en Bundesliga. Cette mauvaise passe avait profondément marqué les esprits bavarois et y avaient insinué le doute.
Ce doute les avait accompagnés jusqu’à la double confrontation face au Real, où les hommes de Guardiola s’étaient effondrés au moindre vent contraire. L’ancien coach du Barça l’a récemment concédé, il avait commis l’erreur de basculer trop vite sur l’objectif Ligue des champions et d’abandonner le championnat. Une stratégie qui avait coûté cher et dont il avait assumé la responsabilité. "Il n’y a aucun risque que ça se reproduise, a-t-il expliqué en début de semaine. De gros adversaires nous attendent et nous avons été très réguliers jusque-là. A vrai dire, j’aurais aimé qu’on gagne le championnat dès le mois de novembre."
Une histoire qui ne parle pas en leur faveur
Pas sûr que cela aurait franchement aidé les siens. Sur les dix dernières éditions de la C1, seulement deux vainqueurs ont abordé le dernier carré de la compétition avec la couronne de champion déjà sur la tête : le Barça en 2006 et le Bayern en 2013. A contrario, cinq ont dû batailler jusqu’aux deux dernières journées de championnat dans la course au titre. Preuve que mener de front deux tableaux n’est pas forcément un désavantage.
Saison | Vainqueur de la C1 | Situation avant les demies |
2013/2014 | Real Madrid | En lutte pour le titre |
2012/2013 | Bayern Munich | Déjà sacré |
2011/2012 | Chelsea | En lutte pour l'Europe |
2010/2011 | FC Barcelone | En lutte pour le titre |
2009/2010 | Inter | En lutte pour le titre |
2008/2009 | FC Barcelone | En lutte pour le titre |
2007/2008 | Manchester United | En lutte pour le titre |
2006/2007 | AC Milan | En lutte pour l'Europe |
2005/2006 | FC Barcelone | Déjà sacré |
2004/2005 | Liverpool | En lutte pour l'Europe |
Habitué de ces situations lors de son passage à l’Olympique lyonnais, Grégory Coupet reconnait la difficulté pour un groupe de rester mobilisé dans la foulée d’un titre de champion. Surtout qu’il concrétise le travail d’une saison quand les compétitions européennes ou la coupe nationale sont des événements à part. "Derrière le fait d’être champion si vite, il y a une décompression légitime, expliquait l’ancien gardien de l’équipe de France sur RMC à pareille période la saison dernière. Maintenant, quand on est joueur du Bayern Munich, les objectifs sont encore beaucoup plus hauts."
Un mal pour un bien cette saison ?
Pep Guardiola a martelé ce message dans les jours précédant le quart de finale retour de Ligue des champions face à Porto : au Bayern, régner sur la Bundesliga est un strict minimum. Sa supériorité doit également s’étendre au-delà de ses frontières. Dans cette optique, avoir assuré le titre de champion au plus tôt n’est pas une si mauvaise nouvelle pour les Bavarois cette saison. Parce qu’ils doivent composer avec une infirmerie pleine (Alaba, Robben, Ribéry, Lewandowski, pour ne citer qu’eux) et que le match du week-end pourrait être l’opportunité de ménager les forces en présence. Guardiola devra alors trouver le juste milieu, entre la nécessité de faire souffler ses cadres et son envie de retrouver au plus vite le goût de la victoire. Dur métier que celui d’entraîneur…
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