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De Ribéry à Modeste : pourquoi les Français réussissent (presque) toujours en Bundesliga

Martin Mosnier

Publié 10/11/2016 à 09:04 GMT+1

MERCATO – C'est un constat presque qu'implacable. Quand un joueur Français s'exile en Allemagne, sa carrière a tendance à exploser. Pourquoi ? Tentatives de réponse.

Ribéry, Modeste, Dembélé : trois Français à qui tout sourit en Allemagne

Crédit: Eurosport

C'est un petit groupe de veinards. Ils ne sont pas très nombreux. Un contingent réduit mais verni. Les Français de Bundesliga sont une denrée rare. Beaucoup plus rare, par exemple, que ceux de Premier League. Seuls 13 Français défendent aujourd'hui les couleurs de clubs allemands, c'est beaucoup moins qu'en Angleterre (30), en Espagne (27) ou même en Italie (16). Et pourtant, en y regardant de plus près, le joueur de Ligue 1 s'exporte avec réussite en Bundesliga. Les derniers exemples, Ousmane Dembélé ou Benjamin Stambouli, en sont la parfaite illustration. Et c'est même un ancien buteur de Bastia et Bordeaux, Anthony Modeste, qui squatte la tête du classement des buteurs de Bundesliga, en compagnie de Pierre-Emerick Aubameyang, ancien attaquant de… Saint-Etienne, Monaco ou Lille.
Ce n'est pas une nouveauté mais plutôt une tendance : le joueur français a toujours bien réussi de l'autre côté du Rhin. Des illustres Johan Micoud (Werder Brême), Bixente Lizarazu (Bayern Munich) ou Franck Ribéry (Bayern Munich) aux moins exposés mais précieux Frabrice Ehret (FC Cologne), Matthieu Delpierre (champion avec Stuttgart) ou Valérien Ismaël (Bayern Munich, Werder Brême, Hanovre). Le tableau n'est pas idyllique. Les expériences ratées des Damien Le Tallec à Dortmund ou de Jean-Pierre Papin au Bayern témoignent que l'équation n'est pas parfaite. Mais les Français réussissent mieux en Allemagne qu'ailleurs. Pourquoi ?
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Lizarazu et Sagnol (Bayern) avec la Ligue des champions

Crédit: AFP

Un recrutement plus rationnel

"Grâce au travail des cellules de recrutement", tranche d'entrée Patrick Guillou, ancien défenseur de l'AS Saint-Etienne, né en RFA et très sensible à la question pour avoir défendu les couleurs de Fribourg ou Bochum. "Le joueur est vu, revu et la prise de décision est rapide. Leurs besoins sont précis et les profils définis avec précision. En France, le recrutement se fait en réaction aux résultats. En Allemagne, c'est une stratégie au long cours."
Comprendre que les recruteurs allemands se trompent moins que la moyenne. Leur choix se porte le plus souvent sur des individualités qui ont fait leurs preuves. Le club de Bundesliga n'est pas adepte de la pièce jetée en l'air : "Ils achètent souvent des joueurs confirmés de la Ligue 1", témoigne Jean-Luc Buisine, responsable de la cellule recrutement du Stade Rennais. "Regardez l'exemple de Ribéry, les Allemands n'hésitent pas à payer cher mais ils sont certains de la qualité du joueur qu'ils suivent depuis très longtemps."
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Kingsley Coman et Franck Ribery avec le Bayern Munich - 2016

Crédit: Panoramic

Les jeunes français toujours cotés

Les clubs allemands recrutent moins mais sans doute mieux. "C'est totalement différent de la Premier League", continue Patrick Guillou. "Là-bas, les effectifs sont beaucoup plus conséquents. Quand tu signes dans un club anglais et qu'il y a déjà deux internationaux à ton poste, forcément, ça complique la donne. Les effectifs des clubs anglais comprennent entre 5 à 7 joueurs de plus qu'en Allemagne. On comprend donc facilement pourquoi il est plus facile pour les Français de s'imposer en Bundesliga."
Ce ne serait donc pas une exception française mais simplement un recrutement plus rationnel des clubs allemands qui expliquerait la réussite tricolore outre-Rhin ? "La culture technique et la formation française s'adaptent bien au jeu allemand", ajoute tout de même Laurent Schmitt, agent de joueurs. Patrick Guillou va plus loin : "Les staffs allemands savent que les joueurs français sont bien formés tactiquement et techniquement. En cela, le jeune qui sort du centre de formation en France a un avantage sur celui qui sort d'un centre allemand. Ensuite, le joueur allemand dépasse son retard par le travail invisible et l'implication une fois que sa carrière professionnelle a démarré."
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Coman (Bayern) face à Schmid (Augsburg)

Crédit: AFP

"Une question de comportement"

"C'est une question de comportement aussi", nous a confié l'ailier français d'Augsbourg Jonathan Schmid. "Quand je suis arrivé en Bundesliga, on m'a tout de suite très bien intégré." Celui qui a défendu les couleurs de Fribourg et Hoffenheim et qui compte 141 matches de Bundesliga met le doigt sur un point essentiel : "Le championnat allemand est beaucoup plus ouvert que la L1. Pour les attaquants, c'est peut-être plus facile et agréable."
Modeste, meilleur buteur de Bundesliga, en fait l'expérience. L'ancien Bordelais en profite. Il n'est pas le seul. Kingsley Coman a explosé l'an passé en dévorant les défenses allemandes. Cette saison, il marque le pas. "Nous comptons tous sur Kingsley et il n'y a aucune chance qu'il retourne à la Juventus", a prévenu Carlo Ancelotti ce mercredi dans la presse italienne. Le Bayern tient à son ailier tricolore. Il veut en faire l'héritier d'une longue lignée : Sagnol, Lizarazu et Ribéry. Le Français est rare en Bundesliga. Mais souvent précieux.
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Anthony Modeste (Cologne)

Crédit: Panoramic

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