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Pavard, est-il vraiment un défenseur-buteur ?

Glenn Ceillier

Mis à jour 23/05/2020 à 14:18 GMT+2

BUNDESLIGA – Dimanche dernier, son but de la tête sur corner contre l'Union Berlin (2-0), pour la reprise de la Bundesliga l'a remis sur le devant de la scène. Mais si Benjamin Pavard reste associé à un but historique de l'équipe de France, est-il un vrai défenseur buteur ?

Benjamin Pavard

Crédit: Getty Images

Quand on parle de lui, sa "frappe de bâtard" revient inlassablement dans les discussions. Forcément. Benjamin Pavard a marqué les esprits avec ce but aussi crucial que sublime contre l'Argentine pour sauver les Bleus en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2018. L'image est tenace. Et même si le défenseur international n'a que 24 ans et a encore une belle carrière devant lui, il restera marqué à vie par cette demi-volée grandiose, dont on lui parlera tout le temps. Comme un tatouage que l'on ne regrette pas. Mais alors qu'il a inscrit un nouveau but le weekend dernier pour la reprise de la Bundesliga, une question s'impose : est-ce vraiment un "défenseur buteur" ?
Si son nom est d'ores et déjà associé à un des buts les plus marquants de l'histoire de l'équipe de France, Benjamin Pavard refait parler de lui de temps en temps en marquant de l'autre côté du Rhin. En octobre, il s'était ainsi rappelé aux bons souvenirs du Mondial en inscrivant une belle demi-volée contre l'Union Berlin. Avec des buts comme ça, on entretient forcément une réputation. Mais Benjamin Pavard a en fait une capacité rare à marquer avec la manière. Car il ne trouve pas si souvent que cela le chemin des filets. Son but face à l'Argentine est d'ailleurs son seul marqué lors de ses 27 capes avec l'équipe de France…

3 buts cette saison, un seul sur deux saison précédentes

Cette saison, le défenseur français n'a cependant pas à rougir de ses statistiques. En Bundesliga, il a inscrit 3 buts et délivré 3 passes décisives en 24 matches. Ce n'est pas génial mais ce n'est pas ridicule non plus. En revanche, il est resté muet en Ligue des champions (2 passes décisives en 7 matches) et aussi dans les coupes nationales (5 matches entre la Coupe d'Allemagne et la Supercoupe). On est loin du ratio d'un défenseur-buteur. Surtout quand on se penche sur son passé.
Avec Stuttgart, il n'a inscrit qu'un but en deux saisons et 67 rencontres lors des exercices 2017-2018 et 2018-2019. Et ce n'était pas illogique au vu de son rôle dans le club du sud-ouest de l'Allemagne où il évoluait plus souvent dans l'axe de la défense et dépassait rarement la ligne médiane... C'est d'ailleurs l'un de ses axes de progression. Défenseur axial depuis ses premiers pas dans le monde pro, Pavard, dont Deschamps apprécie le sens du "placement" et le "bon volume de jeu", fait jouer sa polyvalence depuis quelques années pour s'imposer au plus haut niveau.
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Hans-Dieter Flick enlace Benjamin Pavard (Bayern Munich)

Crédit: Getty Images

Ça tu l’as ou tu ne l’as pas
Chez les Bleus mais aussi au Bayern Munich où il a su profiter des blessures graves en début de saison des deux centraux titulaires Niklas Süle et Lucas Hernandez, le natif de Maubeuge évolue ainsi plus régulièrement sur les côtés, à droite surtout. "Certaines personnes vont dire qu'il n'y a pas d'arrière droit, qu'ils ont mis Kimmich au milieu... Mais si je n'étais pas bon à ce poste, je pense qu'ils auraient trouvé une solution pour me mettre sur le banc", a lâché Pavard récemment sur RMC, en réponse aux critiques qui ne l’ont pas épargné depuis le Mondial. Ce n'est pas faux. Et cela démontre aussi son état d'esprit de compétiteur.
Toujours avide d'apprendre et de progresser comme en témoigne la citation de l'ex-président sud-Africain Mandela inscrite sur son protège-tibia - "Je ne perds jamais. Je gagne ou j'apprends" -, le champion du monde 2018 sait qu'il est encore perfectible et peut passer de nouveaux caps dans le domaine offensif. Il travaille pour. Mais au moins, il sait qu'il ne part pas de nulle part. "J’ai joué 20 ans au football en tant que défenseur central, je marquais pas un but par saison, nous explique Jean-Marc Furlan, l'entraîneur d'Auxerre. Je n'arrivais pas à marquer des buts. Et t’as des défenseurs centraux, ils entrent dans la surface, ils marquent six buts par saison. Ça, tu l’as ou tu ne l’as pas". Et visiblement, Pavard l'a dans le sang. Reste à le démontrer plus régulièrement, histoire de régaler les suiveurs de la Bundesliga et des Bleus.
(Avec Cyril Morin)
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