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"L'Afrique,c'est l'avenir"

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/01/2008 à 13:00 GMT+1

Sélectionneur de la Guinée, Robert Nouzaret livre son jugement sur le niveau général du football africain avant de disputer la CAN. Conscient que son équipe ne part pas favorite dans un groupe très relevé, l'ancien coach de Montpellier espère que les coéq

ROBERT NOUZARET, quelles sont les objectifs de la Guinée à cette CAN ?
R.N.: On va essayer de la remporter, tout simplement. Si on arrive à se sublimer lors de nos matchs de poule, après tout est possible. Aujourd'hui, nous sommes la sixième formation africaine au classement FIFA, 43e au total. La Guinée est un pays en devenir, il lui reste à travailler la formation des jeunes. Il lui manque la continuité, le Syli national peut faire un coup d'éclat mais ne parvient pas à enchaîner. Pour cela, il faut se pencher sur la formation dès les équipes de moins de 15 ans.
La Guinée reste sur deux quarts de finale, l'attente doit être énorme.
R.N.: On a une grosse confiance. Quand j'ai pris les rênes de la sélection, la Guinée était au plus mal. Puis nous avons engrangé les bons résultats. Mais, passée la CAN, notre objectif prioritaire reste les éliminatoires du Mondial 2010. Cette Coupe du monde se déroulera sur le sol africain. Après mon départ de la Côte d'Ivoire, j'étais extrêmement frustré de ne pas avoir participé à cet évènement mondial. On doit être présent en Afrique du Sud, c'est un objectif prioritaire.
Vous avez parlé d'indiscipline au sein de votre sélection, est-ce votre principale inquiétude ?
R.N.: Le problème, c'est qu'en sélection, certains joueurs oublient beaucoup de principes et n'observent pas le même comportement qu'en club. Lorsqu'ils se retrouvent, les Africains aiment faire la fête. Il faut sans cesse les recadrer où ce comportement peut faire de nombreux dégâts.
Une fois de plus, votre atout principal sera Pascal Feindouno. Son inconstance depuis le début de saison avec Saint-Etienne ne vous inquiète-t-elle pas ?
R.N.: C'est un joueur d'instinct, un joueur qu'on ne forme pas. Il est capable de changer le cours d'un match sur un contrôle, un geste de génie. Il a ses qualités dans le ventre, à l'image de tous les grands numéros 10, comme Zidane par exemple. Alors c'est vrai beaucoup de choses reposent sur lui. Ses qualités doivent lui donner l'ambition de gagner des titres. Il a le potentiel pour jouer dans les grands clubs mais il doit prendre le taureau par les cornes et gagner en constance.
Vous tombez dans une poule délicate en compagnie du Ghana, du Maroc et de la Namibie. La Guinée peut-elle sortir de ce groupe ?
R.N.: Le Ghana est favori, c'est clair. Il s'agit du pays organisateur et on sait bien comment ça se passe en Afrique. L'arbitrage risque d'être influencé par l'environnement extérieur et on connaît le poids du public. Surtout lors du match d'ouverture. Ce sera un match charnière. Mais surtout et avant tout, le Ghana compte des joueurs de très grand talent et a participé à la dernière Coupe du Monde. C'est un pays qui respire le football tout comme le Maroc d'ailleurs. Quand on voit le match que les Marocains ont livré face à la France (2-2), il y a de quoi se faire du souci. Quant à la Namibie, on l'oublie souvent mais je m'en méfie. J'ai rencontré cette formation avec la Côte d'Ivoire. Nous menions 3-0 à la mi-temps avant de nous faire remonter au score et finalement nous imposer difficilement 4-3. Alors gare...
La Côte d'Ivoire justement paraît au-dessus du lot. Vous en faites votre favori ?
R.N.: Les Eléphants ont un potentiel énorme. C'est mon favori logique. La majorité des Ivoiriens jouent en Europe, dans les plus grands clubs. Les dirigeants également ont l'expérience des grands rendez-vous, la fédération est structurée, ce qui est rare en Afrique. Pour le reste, le Cameroun, l'Egypte, le Ghana et la Tunisie auront leur mot à dire. Derrière, je place le Sénégal, le Nigéria, le Mali, l'Angola et nous.
Comment vous expliquez le niveau toujours plus élevé du football africain ?
R.N.: C'est un football en progrès constant. Intrinsèquement, les Africains comme les Brésiliens sont supérieurs aux Européens. Ils leur manquent l'organisation et la formation chez les jeunes. Mais il y a un nombre toujours plus élevé d'Africains dans les grands clubs européens. Ils ont une plus grande soif de réussir car ils ne connaissent pas le confort des Européens. Leur motivation est donc supérieure. En 2010, en demi-finale, il se pourrait fortement qu'il y ait quelques formations africaines en demi-finale. L'Afrique, c'est l'avenir du football.
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