Le Ghana, c'est Gyan

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Nigeria et le Ghana ont fait honneur à leur rivalité historique au cours de cette première demi-finale de la CAN angolaise. Pour la revanche du quart de finale de l'édition 2008, les deux pays anglophones se sont en effet livrés un match plus physique que technique, souvent à la limite de la régularité. Quatre fois en l'espace de cinq minutes, M. Bennett, bien laxiste par ailleurs, a fait appel aux soigneurs et à leur civière magique en première mi-temps.

Devant ce magma de tacles à retardement et de tampons irréguliers, le Nigéria se distinguait le premier mais se faisait surprendre sur la première, et à vrai dire la seule, véritable occasion ghanéenne. Comme lors du tour précédent, c'est le Rennais Gyan qui qualifiait les siens, en reprenant victorieusement après 20 minutes de jeu un corner d'Asamoah au premier poteau. Les Black Stars, qui avaient déjà passé le premier quart d'heure à attendre leurs adversaires pour les contrer, ne se contentèrent plus que de défendre et de dégager le ballon le plus loin possible durant les 80 minutes restantes. Bénéficiant d'un jour de récupération supplémentaire que son adversaire, qui avait également eu besoin de jouer 120 minutes pour glaner son billet pour le dernier carré, le Ghana a paru physiquement emprunté, et ce dès les premières minutes de jeu. Les Super Eagles, visiblement mieux en jambes, n'ont pas su en profiter.

Car si le verrou ghanéen était loin d'être infaillible en cette fin d'après-midi, les attaquants Nigérians n'en avaient tout simplement pas la clef. A l'image de Martins ou d'Odemwingie, dont le manque de réalisme est rédhibitoire à ce niveau de la compétition. A leur décharge, ils ont buté à maintes reprises sur un excellent Kingson. Vainqueur de plusieurs face à face, devant Martins notamment, le portier de Wigan s'est en outre montré décisif et rassurant dans ses sorties aériennes. Il pouvait après coup endosser le costume d'homme de ce petit match. Le Ghana ne propose sans doute pas le jeu le plus attractif de la compétition, mais elle n'est pas loin d'en posséder le meilleur gardien. Aujourd'hui, c'était suffisant pour aller en finale.

"J'avais dit à mes gars qu'on ne jouerait pas pour produire un beau football aujourd'hui, mais pour le résultat. Il n'y a que ça qui compte et on a obtenu ce qu'on voulait. Au Mondial, ce sera différent car on aura récupéré nos blessés et on aura nos stars. On donnera une autre image du football ghanéen. Le Nigeria a eu plusieurs opportunités mais c'est parce que mon équipe est jeune et que son inexpérience a parfois offert des occasions à l'adversaire".