Lyon rugit de plaisir

Lyon sait retenir les leçons du passé, c'est là l'une des clés de son exceptionnelle réussite. L'an dernier, l'OL s'était lourdement incliné sur sa pelouse face à Guingamp, lors de la dernière journée (1-4). Cela n'avait rien remis en cause, le titre étant acquis, mais la fête s'en était trouvée quelque peu ternie. Cette fois, le public voulait une dernière victoire et les champions de France l'ont obtenue sans discussion possible face à Lille.

Gerland s'était mis sur son 31 pour l'occasion. Chants, tifos, rien ne manquait. Ils étaient 40.000 privilégiés à assister au spectacle, avant, pendant et après le match. On eut alors droit aux inévitables "I will survive" et "We are the champions", évidemment de circonstance mais qui finit presque par lasser, à force. Heureusement, le public lyonnais, tout à son légitime bonheur, s'en moquait éperdument.

Après le spectacle de danse brésilienne, une tradition à Gerland depuis quatre ans pour boucler la saison, l'émotion est montée d'un cran. Les joueurs, présentés un par un, eurent droit à une interminable ovation, avec une mention spéciale pour Vikash Dhorasoo, en partance pour le Milan AC. Les trois "D" (Dhorasoo mais aussi Deflandre et Delmotte, qui quittent également le club) se sont d'ailleurs vus remettre une plaque spéciale par le président Jean-Michel Aulas.

La fête s'est ensuite prolongée au coeur de la ville, au coeur de la nuit. Place des Terreaux, au pied de l'Hôtel de Ville, ils étaient environ 6000 pour acclamer leur héros, arrivés depuis le stade dans un bus à impériale. "Merci à l'OL. Vous avez fait de Lyon une ville légende du football" lançait, un poil emphatique, le maire de la ville, Gérard Collomb, avant de demander à Jean-Michel Aulas de ramener "la Ligue des Champions la saison prochaine".

Par la suite, joueurs, staff et dirigeants ont poursuivi leur soirée en privé, dans une ambiance nettement plus feutrée: cocktail dînatoire préparé par le célèbre chef Paul Bocuse dans un des salons de l'Hôtel de Ville avant de passer la nuit dans une discothèque à la mode de Lyon. Pendant ce temps, une poignée de jeunes un peu trop joyeux se frottaient aux forces de l'ordre. Rien de très grave. Lyon la sage a vécu son triplé dans la liesse, pas dans l'excès. Ce n'est pas le genre de la maison.