Coupe des Confédérations - Japon : Gros test pour petit complexé

Oui, c'est bien lui, le porte-bonheur du CSKA Moscou, Keisuke Honda, qui a assuré la qualification des Samouraïs Bleus pour le Mondial brésilien de 2014 lors des arrêts de jeu d'un match tendu face à l'Australie, dix jours avant le coup d'envoi de la Coupe des Confédérations. Mais en l'absence d'un Honda blessé ou occupé avec son club, le Japon avait perdu ses deux matches précédents (1-2 lors d'un match de qualification en Jordanie en mars puis 0-2 en amical face à la Bulgarie la semaine dernière). Ces derniers résultats font planer le spectre pointé par certains observateurs d'un zéro pointé dans le groupe A de la Coupe des Confédérations, où le Japon aura fort à faire avec le Brésil, l'Italie et le Mexique.

Plus généralement, reconnue pour sa bonne organisation sur le terrain, la formation japonaise peine à concrétiser ses phases de jeu et sa défense est vulnérable sur coups de pieds arrêtés. "Nous allons tout faire pour surprendre", assure toutefois Zaccheroni, ancien entraîneur du Milan AC et de la Juventus Turin qui a pris les rênes du Japon après la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Contrairement à nombre de ses homologues européens, le technicien italien juge que la hiérarchie du football mondial est loin d'être figée : "Je veux montrer que nous pouvons faire jeu égal avec les meilleures équipes lors des grandes compétitions."

Le milieu offensif Honda, qui aimerait intégrer un grand club européen, est encore plus ambitieux et assure aller à la Coupe des Confédérations "pour la gagner". Mais il est bien le seul joueur aussi décomplexé parmi les Samouraïs. Muni d'un physique solide et d'une bonne vision du jeu, Honda a marqué deux buts et offert une passe décisive au Mondial sud-africain où le Japon a atteint les huitièmes de finale pour la première fois à l'étranger. Le gaucher avait aussi aidé les Japonais à remporter en 2011 leur quatrième Coupe d'Asie, un record, y récoltant au passage le titre de meilleur joueur. Lors du tour final des qualifications pour le Mondial 2014, Honda a inscrit cinq buts. Shinji Kagawa, l'ailier de Manchester United, appelle ses coéquipiers japonais à être moins timorés, "plus égoïstes", comme Honda, pour être décisifs. "Notre incapacité à gagner sans Keisuke veut tout dire", constate-t-il cliniquement.

Le groupe de 23 joueurs partant au Brésil compte 14 "Européens", dont les défenseurs Yuto Nagatomo (Inter Milan) et Atsuto Uchida (Schalke) et le coach italien veut une équipe agressive, à l'instar des grosses cylindrées du Vieux continent. "Pour gagner, vous devez mettre cette intensité", estime le sélectionneur, qui reste fidèle aux mêmes joueurs et système de jeu. Le Japon de Zaccheroni a plutôt bien figuré face aux poids lourds du football mondial, avec notamment deux victoires historiques, l'une à domicile contre l'Argentine (1-0) et l'autre en France (1-0). Il s'est en revanche fait écraser (0-4) par le Brésil en Pologne... Ces derniers 18 mois, les Japonais affichent un bilan mitigé de dix victoires, trois nuls et cinq défaites. Place au test.