Quel chantier...

Quatre frappes, quatre échecs individuels, et une faillite collective retentissante. Au terme d'une séance de tirs au but rocambolesque contre le Paraguay, le Brésil, double tenant du titre en Copa America, a quitté l'édition 2011 par une toute petite porte. La Seleçao n'est plus crainte, une nouvelle déroute s'ajoute désormais à une liste d'échecs conséquente pour une nation quintuple championne du monde qui s'apprête à organiser le plus grand évènement de la planète footballistique.

Eliminé en quart de finale des deux dernières Coupes du monde, le Brésil subit désormais le même sort en Copa America, épreuve dont il avait remporté quatre des cinq dernières éditions. Le tout au terme d'un parcours extrêmement cahoteux, portant les prémices de cet échec face au Paraguay. Tenu en échec lors des deux premières rencontres, passé tout près de l'élimination dès la phase de groupe avant de s'en sortir difficilement, le Brésil n'a pas fait illusion plus longtemps : le collectif de Mano Menezes n'est pas au point un an près la reprise en main consécutive à l'échec sud-africain. Et, évidemment, ce dernier est désormais menacé. La règle en l'espèce. Lui fait comme si de rien n'était : "C'est temporaire. Il me revient, en tant que sélectionneur, d'armer l'équipe tactiquement pour susciter des actions qui mettront les joueurs dans les meilleures conditions. Les buts vont venir, que ce soit en clubs ou en sélection. Aujourd'hui, ce n'était pas notre jour."

Dimanche soir face au Paraguay, le Brésil a globalement dominé. Il s'est créé un nombre d'occasions important mais n'est pas parvenu à concrétiser avant de perdre peu à peu le fil de la rencontre. Au point de ne pas se créer une occasion pendant les prolongations. Capable de fulgurances, l'attaque brésilienne n'a pas eu les moyens de tenir de longues séquences de jeu construites. Symbole de cette incapacité, le jeune meneur de jeu Ganso a longtemps disparu de la rencontre, ne surgissant que pour quelques déviations séduisantes et une frappe bien détournée par Justo Villar (67e), héros de la soirée.

Auteur de plusieurs interventions décisives, dont une réalisée avec ses parties intimes devant Lucio (33e), Villar n'a en revanche pas eu besoin de faire preuve de ses talents devant Neymar. Le jeune attaquant brésilien a bien eu trois occasions franches mais il a expédié le ballon à côté à deux reprises avant de réaliser le dribble de trop sur la troisième. Une nouvelle fois sorti sous les sifflets du public, le jeune attaquant a trois ans pour trouver de la constance. Il en aura besoin face aux attentes exacerbées du public auriverde à domicile.