Comme au Mondial, l'Argentine bute sur la dernière marche

Soirée historique pour le Chili. Devant leur public à Santiago, les Chiliens ont remporté samedi la Copa America pour la première fois de leur histoire en s'imposant devant l'Argentine à l'issue d'un match plus engagé que spectaculaire (0-0, 4-1 t.a.b.). Les échecs de Gonzalo Higuain et Ever Banega durant la séance des tirs au but ont précipité la défaite de l'Albiceleste, battue en finale d'un tournoi international pour la deuxième année consécutive après son revers face à l'Allemagne en finale de la Coupe du monde 2014 (1-0 a.p.).

Cette finale ne restera pas dans les mémoires pour la qualité de jeu proposée par les deux équipes. Le Chili, dominateur au milieu, a eu la possession du ballon sans vraiment parvenir à mettre l'Argentine en danger dans les trente derniers mètres. Il a manqué un peu de puissance à Arturo Vidal (11e) et un peu de précision à Alexis Sanchez (82e, 105e) et Marcelo Diaz (98e) pour concrétiser les seules véritables occasions chiliennes.

L'Argentine n'en a pas eu davantage. Peu ménagé par une défense de la Roja agressive et parfaitement organisée, Lionel Messi n'a jamais pu s'exprimer. Sur un coup franc excentré, la Pulga a quand même failli donner une balle de but à Sergio Agüero, mais la reprise de la tête du buteur argentin a été miraculeusement sortie par Claudio Bravo (20e). L'un des rares coups d'éclat du Barcelonais, décidément maudit en sélection.

Messi neutralisé, l'Argentine s'en est remise à Ezequiel Lavezzi, auteur d'une bonne entrée suite à la blessure d'Angel Di Maria (29e). Mais le Parisien a rappelé ses limites dans la finition en expédiant sa frappe dans les bras du portier chilien sur un service parfait de Javier Pastore (45e+2). Lancé dans la surface par Messi, El Pocho aurait encore pu être décisif sur un contre, au bout du temps additionnel. Mais il a choisi de servir Gonzalo Higuain, trop juste pour cadrer sa reprise (90e+2).

L'Argentine avait laissé passer sa chance. Epuisés, les hommes de Tata Martino n'ont fait que résister à une pression restée vaine du Chili durant la prolongation. Les Chiliens auraient pu voir le spectre d'une nouvelle désillusion aux tirs au but, un an après leur défaite face au Brésil en huitièmes de finale de la Coupe du monde dans cet exercice (1-1, 2-3 t.a.b.). Mais ce sentiment habite désormais le cœur des Argentins. La Roja, elle, tient enfin sa première consécration internationale. Et elle est largement méritée.