Une soirée pour Pep

A défaut d'un nouveau sacre en Ligue des champions, la page écrite par Pep Guardiola à Barcelone s'est refermée par un succès en Coupe du Roi. Peu importe. Les supporters blaugranas retiendront de cette fin de saison la dernière victoire d'un entraîneur qui a définitivement marqué l'histoire du club espagnol. Une bonne petite "goleada" face à un Athletic Bilbao trop faible (3-0) et un quatorzième titre conquis par l'ancien milieu de terrain. Cette soirée était celle de Pep Guardiola, le scénario ne pouvait pas être différent.

La suffisance de ses hommes après un début de match canon (déjà 3-0 à la 24e minute) n'a pas altéré sa joie. "Nous levons le pied en seconde période et nous jouons moins bien mais je suis content." Mais même nanti d'un tel avantage à la pause, le technicien barcelonais a offert une jolie piqûre de rappel à ses hommes dans le vestiaire : sept ans plus tôt, jour pour jour, l'AC Milan s'inclinait aux tirs au but face à Liverpool au terme d'un scénario que l'on connaît tous. Vendredi soir, Pep Guardiola ne voulait rien laisser au hasard. Le coup de sifflet final passé, les hommages ont (re)commencé à pleuvoir.

"C'est la manière parfaite de reconnaître le travail de Pep, le meilleur entraîneur de l'histoire du club, soulignait Sandro Rosell, le président. Il nous a laissé un héritage avec lequel travaillera Tito Vilanova." L'accolade entre le coach et son adjoint à la fin de match sonnait comme un passage de témoin, pas comme un changement de cycle. "Je n'en vois aucun possible", assure Rosell. Gerard Piqué, lui, fait un voeu : "il est certain que Guardiola reviendra".

Réaliste, Pep Guardiola concédait à l'issue du sacre qu'il aurait été "impossible de gagner quatorze titre sans Lionel Messi". Mais l'Argentin a également "appris à être beaucoup plus compétitif que ce qu'il était quand [Guardiola] est arrivé sur le banc". Un mot, aussi, sur Pedro, double buteur de la soirée : "C'est un joueur très fiable, avec une mobilité spectaculaire et je suis content pour lui". Les joueurs ont évidemment dédié cette victoire "au Monsieur" (comme Isaac Cuenca sur son compte twitter). Mais, surtout, à Éric Abidal. "On t'aime, frère!", a lancé Pinto, le deuxième gardien. Pep Guardiola, lui, a fait sa sortie en conférence de presse. Sa dernière intervention, ponctuée d'un tonnerre d'applaudissement à sa sortie.