Comment le Barça a progressé sans Lionel Messi (et Xavi, Andres Iniesta...)

Le retour de Lionel Messi dans l'effectif professionnel du FC Barcelone est évidemment une très grande nouvelle pour le club blaugrana. La "puce atomique" va changer bien des choses. Pas la peine de vous décrire tout ce qu'il va apporter, vous le savez déjà. Dans la seconde partie de saison, il risque de faire très mal : régénéré physiquement sous le soleil argentin (il fait environ 26 degrés actuellement à Rosario), reposé, prêt mentalement à affronter six mois qui vont compter énormément pour lui, le quadruple Ballon d'Or peut se convertir en ouragan. 

La petite phrase de Martino qui a fait les gros titres le lendemain ("je le vois avec un regard de tueur") en dit long sur la motivation de Messi. Elle a fait fantasmer les fans du Barça. Rappelons que Messi a fait de la conquête d'une nouvelle Ligue des Champions et surtout, d'une victoire en Coupe du Monde (imaginez s'il soulève la dite coupe en tant que capitaine de l'Albiceleste...) ses deux objectifs prioritaires. Et que s'il y parvient, il entrera sans discussion dans le top 5 des plus grands joueurs de tous les temps. 

Voilà un tableau bien réjouissant pour les supporters du Barça. Le match ce soir face à Getafe va donner une première indication sur l'état global de Messi. J'écrivais hier soir sur twitter que les deux premières accélérations, les deux premiers sprints de l'Argentin en diront énormément sur son état. Je le maintiens. Si ça passe, qu'il se libère de l'appréhension psychologique liée à sa cuisse, alors place au show. S'il sent quelque chose de "bizarre", que les sensations ne sont pas bonnes (ou plus les mêmes qu'avant...), alors on aura beaucoup, beaucoup de choses à se dire dans les prochaines semaines...

Voilà pour le retour de Messi, attendu entre euphorie et angoisse par toute la ville de Barcelone. Mais avançons : si Messi n'a plus de séquelles, sa blessure aura été bénéfique pour le Barça. Un fait, déjà : l'absence de "la Pulga" a permis aux autres de se libérer. D'ailleurs, le Barça a poursuivi sa marche en avant sans Messi, mais aussi Jordi Alba (élément très important dans le système), Dani Alvès (beaucoup touché ces dernières semaines), Mascherano et Puyol et pour être ironique, Piqué, Xavi et à un degré moindre, Andres Iniesta. Piqué, car le Catalan a vécu une année 2013 compliquée, à des années-lumière du grand défenseur qu'il fut... il y a à peine un an. Piqué en doit une à son club. Il doit retrouver le tranchant (la motivation ?) qui l'a souvent caractérisé. Il en est loin. C'est aussi une année importante pour lui. 

Xavi et Iniesta car les deux régulateurs du milieu de terrain n'ont pas été à la fête. Un coup de mou physique et mental. Comme Piqué, une lassitude. Les trois faisaient partie du groupe d'influents (avec Puyol et Messi) qui avait guidé le Barça durant l'absence de Tito Vilanova. Ils s'étaient dispersés. Mais le début de saison 2013-14 n'a pas transmis - globalement - de bonnes sensations de "Xaviniesta". Heureusement, les bonnes statistiques de Fabregas ont en partie couvert les manques du duo. 

Si l'on y regarde bien, Barcelone a réussi sa première partie de saison grâce à : 

- Victor Valdès, qui n'a peut-être jamais été aussi fort
- Sergio Busquets, devenu le vrai patron du milieu 
- Le trio d'attaque Neymar, Pedro, Alexis, auquel on peut rajouter Cesc, plus électron libre. 

Neymar, car le prodige brésilien a évolué au niveau où tout le monde l'attendait, justifiant son énorme investissement estival. Sa période d'adaptation a été fulgurante (Martino a très bien géré la situation). Médiatiquement, il a comblé - si tant est que cela soit possible - l'absence de Messi. Il a même parfois joué dans la position de "faux 9", même si le côté gauche de l'attaque lui convient sans doute mieux. La meilleure nouvelle de 2013 pour le Barça. 

Pedro, car le dragster des Canaries a enfin exploité tout son potentiel en l'absence de Messi. D'une machine à centrer, il s'est converti en vrai buteur, ce qu'il montrait en sélection espagnole mais plus à Barcelone. Pedro est redevenu lui-même. Il est intenable. Et surtout, il a su convaincre "El Tata" qui lui a souvent préféré Alexis Sanchez.

Alexis, justement. Sa progression est fulgurante. Ce "super joueur" comme il se définit lui-même n'avait pas montré grand-chose depuis son arrivée en 2012 (pour environ 42 millions tout de même...). Quelques fulgurances, quelques buts et voilà. Son transfert avait même été évoqué dans la presse. Mais dans les bureaux du Barça, on était convaincu du potentiel "d'El nino maravilloso". Surtout Martino, un Sud-Américain, qui avait déjà croisé la route d'Alexis. Le joueur emprunté, à qui il fallait deux ou trois contrôles de balle pour enclencher une action (c'est toujours un peu le cas), a su sublimer ses différences au service d'un Barça en manque de percussion et de spontanéité. Ses diagonales en direction du but sont un régal pour les grands passeurs du milieu. Il est régulièrement devant le but. Il a enfin compris ce qu'attendait le Barça de lui. Leo Messi qui, visiblement, le taillait joyeusement lors de certains entraînements, pourra constater de lui-même la différence...

Le retour de la "Puce atomique" ne sera donc une bénédiction que si les joueurs susnommés gardent leur niveau d'intensité, de concentration et de personnalité, et donc de prises d'initiatives. Qu'ils soient sublimés par Messi et non inhibés. La réussite du Barça en 2014 sera liée à ce facteur.