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Gignac, mais aussi Lucho, au cœur de la finale de Libertadores

Thomas Goubin

Mis à jour 29/07/2015 à 10:16 GMT+2

COPA LIBERTADORES - Ce mercredi, à Monterrey, André-Pierre Gignac va devenir le premier Français à disputer une finale de Copa Libertadores. Un autre ancien de l'OM se trouvera dans le camp adverse : Lucho Gonzalez, fraîche recrue de River Plate. Mais contrairement au transfert de Gignac aux Tigres, celui du meneur de jeu argentin répond à un schéma classique...

André-Pierre Gignac (Tigres)

Crédit: AFP

Quand André-Pierre Gignac a terminé sa saison à l'OM sans renouveler son contrat, personne ne pouvait imaginer qu'il se trouverait deux mois plus tard en finale de Copa Libertadores, à part le joueur lui-même et les dirigeants des Tigres, qui avaient déjà entamé des discussions. Le dénouement improbable de l'inter-saison du Français a autant étonné à Marseille qu'à Monterrey.
Un gros mois après la signature de son contrat, les fans des Tigres écarquillent d'ailleurs encore les yeux, et se pincent pour croire qu'ils pourront compter sur les services d'un international français, deuxième buteur de Ligue 1 en 2014-2015, pour défier River Plate, en finale de la plus prestigieuse compétition de clubs d'Amérique (1).
Aussi enthousiastes soient-ils aujourd'hui pour parler de leur recrue française, les aficionados des Tigres ont toutefois été contraints de prendre un cours accéléré sur la carrière du Martégal, quand la rumeur de sa venue dans la troisième ville du Mexique a commencé à bruisser. Quand Gignac a terminé sa saison, la plupart des Mexicains ne connaissaient même pas de nom l'ex-Marseillais, quand d'autres le situaient seulement pour l'avoir croisé lors de parties de jeu vidéo. Aujourd'hui, tous s'enorgueillissent de bénéficier du renfort d'un avant-centre qui a marqué plus de buts que Zlatan Ibrahimovic la saison dernière.
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André-Pierre Gignac avec les Tigres de Monterrey - 2015

Crédit: AFP

En face, son ami et ancien partenaire Lucho Gonzales

L'enthousiasme est à la mesure de l'inédit de la situation et les fans auriazules n'ont pas été refroidis dans leur emballement par la première à domicile de l'ex-Marseillais, mercredi dernier. A l'occasion de la demi-finale retour de Copa Libertadores, André-Pierre Gignac a ouvert le score d'un coup de tête puissant face à l'Internacional de Lisandro Lopez. Un but à l'importance historique, puisqu'il qualifiait virtuellement les Tigres pour leur première finale de Libertadores, la troisième pour un club mexicain (Cruz Azul en 2001, Chivas en 2010) (2).
Au coup de sifflet final, Gignac regardait avec des étoiles dans les yeux les tribunes du stade, surnommé "le Volcan", chavirer de bonheur, avant de rejoindre le vestiaire en entendant ses 43000 nouveaux fans scander son nom. Face à River Plate, la mythique équipe argentine d'où sont sortis Alfredo Di Stefano, Javier Mascherano, ou Hernan Crespo, l'éruption s'annonce encore plus explosive. Mercredi soir, André-Pierre Gignac ne regrettera pas la chaleur du Vélodrome, mais il ne pourra que se rappeler ses soirées marseillaises …
Car, en face, se trouvera son ami, Lucho Gonzalez, champion de France 2010, et idole phocéenne. Le meneur de jeu tatoué a signé le 25 juin à River Plate, équipe entraînée par Marcelo Gallardo, un autre ex-intime des couloirs du Vélodrome … A l'inverse de celui de Gignac, le transfert du meneur de jeu répond à un certain ordre des choses : au schéma classique du joueur sud-américain ayant donné ses meilleurs années à l'Europe avant de revenir à la maison pour offrir sur le terrain ce que lui permet encore son corps vieillissant, et transmettre au quotidien son expérience aux plus jeunes. Avant lui, Gabriel Heinze (Newells), Diego Milito (Racing), ou Cesar Delgado (Rosario Central), ont opté pour ce retour aux origines.
Pour remporter sa première Libertadores depuis 1996, le club à la diagonale rouge a choisi de faire dans le revival. L'ex-Marseillais de 34 ans a ainsi signé dans la foulée de l'arrivée de l'ex-Monégasque, Javier Saviola, au visage toujours poupon malgré ses 33 printemps. Bien avant eux, l'ex-Bordelais, Fernando Cavenaghi (31 ans), qui sera sans doute sur le banc ce mercredi soir, avait déjà opté pour le rapatriement chez les Millonarios (depuis début 2014). Il y aura comme un parfum de L1 sur la finale de la Copa Libertadores.

Lucho sur le banc pour débuter ?

Face aux Tigres, l'ex-futur Maradona, Pablo Aimar, aurait aussi pu être de la partie, puisqu'il a rejoint River au mois de juin, mais son corps souffrant l'a conduit à mettre un terme à sa carrière le 15 juillet, alors que Gallardo, en poste depuis seulement un an, mais déjà vainqueur de la Copa Sudamericana 2014 (équivalent de l'Europa League), ne l'avait pas inscrit sur la liste pour la Copa Libertadores. Comme les Tigres, River a fait chauffer la carte à l'inter-saison, aguiché par la perspective d'un triomphe continental.
Gagner la Libertadores, le plus prestigieux trophée d'Amérique, a évidemment contribué à faire revenir Lucho Gonzalez à la mère patrie. Ex-River, le milieu de terrain n'est toutefois pas un pur produit du club comme Aimar, Saviola, et Cavenaghi. Mais c'est bien chez les Millonarios, que le joueur formé à Huracán, a vu sa carrière décoller. En 2005, il avait traversé l'Atlantique pour rejoindre le FC Porto, après avoir été sacré champion d'Argentine à deux reprises (Torneo Clausura 2003 et Torneo Clausura 2004). Suffisant pour que le meneur de jeu au style tout en finesse devienne une idole du grand ennemi de Boca Juniors.
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Lucho Gonzalez (River Plate)

Crédit: AFP

Ses 34 ans pesant, Lucho n'a toutefois pas été reçu en Messie, comme APG l'a été à Monterrey. Les Millonarios l'ont plutôt accueilli avec la chaleur que l'on réserve à un proche de retour d'exil. Face aux Tigres, Lucho n'est d'ailleurs pas totalement assuré de faire partie du onze de départ. Marcelo Gallardo pourrait lui préférer le jeune prodige, Gonzalo "El Pity" Martinez. Gignac, lui, occupera avec autorité la pointe du onze de Ricardo Ferretti, son entraîneur brésilien, dont le nom circule pour prendre le poste de sélectionneur du Mexique, laissé vacant mardi, suite au licenciement de Miguel Herrera. Dans la presse mexicaine, le nom de Marcelo Bielsa revient aussi avec insistance …
Au-dessus du lot lors de la demi-finale retour de Libertadores face à l'Internacional il y a une semaine, Gignac sera l'atout numéro un des Tigres pour donner au Mexique la première Copa Libertadores de son histoire. Les défenseurs de River pourront toutefois compter sur les conseils de Lucho pour mieux le maîtriser. Ex-entraîneur des deux joueurs à Marseille, Didier Deschamps sera t-il devant son écran à 3h du matin pour assister aux retrouvailles entre Lucho et APG ?
(1) Le match retour se disputera à Buenos Aires le 5 août
(2) Les clubs mexicains, qui appartiennent à la Concacaf, disputent la Copa Libertadores en tant que pays invité depuis 1998.
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