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CAN 2013 - Nigeria-Burkina Faso (1-0) : Stephen Keshi, sélectionneur contesté mais titré

Eurosport
ParEurosport

Publié 11/02/2013 à 00:47 GMT+1

Stephen Keshi a réussi son audacieux pari en remportant la CAN. Le sélectionneur nigerian n'avait pas hésité à trancher dans le vif. A raison.

CAN 2013 Nigeria Keshi

Crédit: AFP

Le troisième sacre du Nigeria à la Coupe d'Afrique des nations restera comme l'oeuvre du charismatique sélectionneur Stephen "Big Boss" Keshi qui a su transformer en un peu plus d'un an une équipe inexpérimentée et sans repère en une formidable machine à gagner. Le patron des Super Eagles aura été le personnage central d'une CAN 2013 en manque de stars sur le terrain. En permettant à son pays de remporter pour la troisième fois la Coupe d'Afrique, Keshi, membre de la glorieuse équipe nigériane de 1994, a rejoint dans les annales du football continental l'Egyptien Mahmoud El Gohary, jusqu'ici le seul à avoir soulevé le trophée en tant que joueur (1959) et entraîneur (1998).
Mais au-delà de cette statistique, c'est surtout son talent de meneur d'hommes qu'il a réussi à faire apprécier en Afrique du Sud en propulsant au sommet un groupe sans réel vécu et guère cité comme un futur lauréat au début de l'épreuve après son absence lors de l'édition 2012. Avec sa casquette à l'envers, son inséparable survêtement, son chewing-gum dans la bouche, son air "cool" et son franc-parler, le massif technicien nigérian a plus le profil d'un rappeur que celui d'un sélectionneur. Mais derrière les apparences se cache un redoutable bâtisseur, droit dans ses bottes et qui n'a pas hésité à trancher dans le vif contre vents et marées depuis sa nomination à la tête des Super Eagles en novembre 2011.
Stephen Keshi : "Moi je ne pourrai jamais entraîner en Europe"
Brocardé dans son pays pour avoir laissé sur le carreau des piliers tels qu'Odemwingie, Utaka, Yakubu, Martins et Taïwo, Keshi a tenu bon jusqu'au bout, finissant par imposer le respect à une presse nigériane sceptique. En début de compétition, il a continué dans cette voie en plaçant sur le banc de touche le capitaine Joseph Yobo pour permettre à Efe Ambrose de bien s'installer dans le couloir droit de la défense et surtout permettre à la charnière centrale Omeruo (19 ans qui appartient à Chelsea) – Oboabona (22 ans) de prendre ses marques pour l'avenir. Un processus qui a mis un peu de temps avant de faire effet. "Avant de constituer ce groupe, j’avais testé énormément de joueurs. Là on s’est découvert véritablement. Cela ne fait que quatre semaines que l’on est ensemble. L’aventure ne fait que commencer", nous confiait-il avant le quart de finale face à la Côte d'Ivoire.
Au final, ses choix se sont avérés payants au-delà des espérances et dans tous les secteurs de jeu. En attaque, les jeunes Emanuel Emenike (25 ans) et Victor Moses (22 ans) ont crevé l'écran lors de la compétition, le premier terminant en tête du classement des buteurs à égalité avec le Ghanéen Wakaso (4 buts), tandis que le second s'est montré décisif lors de deux rencontres cruciales, face à l'Ethiopie au 1er tour (2-0) et contre le Mali en demi-finale (4-1). Le plus grand pari de l'ancien défenseur du RC Strasbourg (1991-1993) était de faire briller et de donner confiance à un groupe très jeune et dont la moyenne d'âge était inférieure à vingt-cinq ans, fait rare pour un vainqueur de compétition internationale. Parmi ces choix payants, citons l'émergence de Sunday Mba - buteur décisif en finale - et d'Ogenyi Onazi (Lazio Rome) en parfaits compléments de John Obi Mikel au milieu de terrain.

Stephen Keshi doit intérieurement savourer sa revanche après deux expériences mitigées avec le Togo – malgré une qualification au Mondial 2006 - et surtout le Mali, qui l'avait évincé sans ménagement après une élimination au premier tour de la CAN 2010. Est-ce pour cette raison qu'il s'est élevé durant le tournoi contre le manque de considération des entraîneurs africains sur leur propre continent ? "Je ne suis pas contre les entraîneurs blancs. Les entraîneurs blancs sont formidables mais il ne faut pas un entraîneur médiocre, quelqu'un qui ne peut pas aider les Africains. Moi je ne pourrai jamais entraîner en Europe parce qu'ils considèrent que je ne suis pas assez qualifié pour le faire", avait-il expliqué. En conférence de presse d'après-finale, il a appuyé de nouveau là-dessus. "J'espère que plus d'entraîneurs africains auront des postes et rendront leurs pays fier. C'est un peu difficile quand on est un coach africain, certaines fédérations pensent vous donner le boulot comme si c'était une faveur. Elles veulent demain une équipe merveilleuse, et le lendemain gagner la Coupe du monde. Il faut un peu plus de patience en Afrique".
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