Le Cap-Vert n'est "pas là par hasard", prévient Fernando Neves

Nando: C’est un rêve que nous avions depuis longtemps. Nous avions été tout près de le réaliser ces trois, quatre dernières années. Il y a quatre ans, nous étions à un point de la qualification pour la CAN. L’année dernière, on était juste à un but de la qualification. La troisième fois était la bonne. Tout s’est bien passé. Nous avons éliminé une grande équipe (NDLR : le Cameroun). Et nous ne sommes pas ici par hasard. On a fait un bon parcours. Et il faut vraiment féliciter toute l’équipe.

N.: L’équipe était très motivée. Nous savions que ce ne serait pas un match facile. La première manche était au Cap Vert. Ce fut spectaculaire. Nous avons gagné 2-0, ce qui n’est pas un énorme avantage, mais tout de même assez confortable. On a fait un grand match chez nous. Et nous sommes allés au Cameroun, à Yaoundé. L’équipe a été très présente pendant tout le match, sur tous les ballons, tous les duels. L’équipe a été combative jusqu’à la dernière minute. Tout s’est bien passé. Nous avons perdu mais avec le goût de la victoire puisqu’il y avait la qualification au bout. Maintenant, nous sommes ici pour réaliser un rêve de plus, ce que l’on recherchait depuis longtemps.

N.: Tout le monde sait que le Cameroun est une grande puissance mondiale dans le football. Ils ont aussi le joueur le mieux payé au monde : Samuel Eto’o. Au Cap Vert nous n’avons pas de joueur comme Samuel Eto’o mais nous avons une équipe, une équipe de jeunes, une équipe qui a de la force, un bon groupe de joueurs et aussi un bon staff, et une bonne direction de fédération. Il y a une bonne cohésion dans l’équipe. C’est pour cela qu’on a pu décrocher cette qualification pour la CAN.

N.: Notre sélection a déjà atteint son objectif en étant ici. Maintenant, ce n’est que du bonus. Nous n’allons pas dire aux Cap-Verdiens que nous allons gagner la CAN. Nous sommes juste ici pour profiter de ce moment  qui est un moment historique pour le Cap Vert. C’est un moment unique. Nous sommes ici pour faire notre travail avec humilité et respect parce que dans le football il est nécessaire d’avoir ces vertus-là. Nous sommes ici avec humilité parce que nous avons éliminé les Camerounais avec humilité. Nous respectons tout autant l’Afrique du Sud, l’Angola et le Maroc. Nous sommes ici pour profiter de ce moment  parce que nous ne savons pas quand nous allons pouvoir revenir. Nous y sommes pour faire notre travail, et j’espère qu’à la fin nous partirons avec de la joie pour nous et principalement pour le peuple du Cap Vert parce qu’il le mérite. C’est un petit peuple mais avec un grand cœur.

N.: Oui. C’est un petit pays mais avec un cœur joyeux. Nous n’avons pas d’argent, tout le monde le sait. Mais nous avons la paix, la tranquillité, une plage, une mer turquoise. Nous avons tellement de belles choses au Cap Vert. Nous n’avons pas d’argent mais la paix, la tranquillité et l’esprit du sacrifice.

N.: Oui, j’en ai entendu parler. Et c’est pour ça que nous sommes petits. Nous avançons avec humilité pour voir jusqu’où nous pouvons aller.

N.: C’est un rêve qui s’est réalisé, et en plus de ce rêve nous avons eu un cadeau supplémentaire. Nous disputons pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations et en plus nous allons jouer le match d’ouverture. C’était un rêve d’être à la Coupe d’Afrique des Nations, mais personne ne pensait que le Cap Vert jouerait le match d’inauguration de la CAN. C’est un privilège pour nous, une joie immense d’être ici. Je ne sais pas même pas comment expliquer ce que je ressens. C’est un cadeau qui n’a pas de prix. Je pense que pour moi et tous mes coéquipiers, ainsi que pour le staff et le peuple du Cap Vert, ça va rester pour toujours dans nos mémoires.

N.: C’est quelque chose que personne n’osait espérer. Et maintenant le peuple cap-verdien est anxieux, ce qui est normal. Je connais mon peuple, et je sais qu’il ne nous demande rien. Mais aller le plus loin possible serait magnifique. En football, très souvent quand vous ne vous attendez à rien de spécial, vous allez plus loin que prévu.  Mais nous devons garder notre humilité, notre respect et notre sens du sacrifice. Avançons pas à pas, et nous verrons où s’achèvera notre Coupe d’Afrique.