CAN 2015 - Groupe A: Le Burkina Faso peut-il refaire le coup de 2013 ?

Le Burkina Faso avait créé la sensation en 2013, il doit désormais confirmer. Il avait atteint la finale en de la dernière édition (défaite 1-0 face au Nigeria) après avoir sorti le Ghana en demi-finales. Deux ans après, son sélectionneur, le Belge Paul Put, s'appuie toujours sur ses cadres, le défenseur Bakary Koné, le capitaine Charles Kaboré, l'attaquant Aristide Bancé et les deux leaders techniques, Alain Traoré (à la CAN 2013 écourtée par une blessure), et Jonathan Pitroipa, élu meilleur joueur de la dernière édition.

Mais ces deux derniers posent question: auront-ils le même niveau qu'en Afrique du Sud alors que Traoré joue très peu à Lorient (quatre bouts de matches toutes compétitions confondues seulement cette saison) et que Pitroipa évolue désormais aux Emirats arabes unis ? Les Etalons se sont en tout cas mis en jambes en écrasant le modeste Swaziland dimanche (5-1) malgré l'ouverture du score de l'adversaire.

Autre attraction de ce groupe A basé à Bata, la présence sur le banc du Congo de Claude Le Roy. Le "sorcier blanc", champion d'Afrique en 1988 avec le Cameroun, a déjà réalisé un exploit en emmenant à la CAN ses Diables rouges, au détriment du Nigeria tenant du titre, parmi lesquels se détachent les milieux Prince Oniangue (Reims) et Delvin Ndinga (Olympiakos, ancien d'Auxerre et Monaco).

"Nous sommes la seule équipe où aucun joueur n'a jamais disputé de Coupe d'Afrique, ils étaient enfants la dernière fois (en 2000), a dit le technicien français. Nous avons une chance, disputer le match d'ouverture. Cela signifie qu'ils vont tout de suite rentrer dans le bain de la CAN, et je trouve ça génial". Ce match d'ouverture se disputera face à la Guinée Equatoriale, samedi à Bata (17h00).

Qu'attendre de la sélection du pays hôte ? La Guinée équatoriale avait été rapidement exclue des éliminatoires pour avoir fait jouer un joueur non qualifié, et n'a été repêchée qu'à la faveur de l'organisation du tournoi reprise au pied levé après le renoncement du Maroc. Pour corser les choses, la Guinée équatoriale a changé de sélectionneur à quelques jours de la compétition, avec le limogeage de l'Espagnol Andoni Goikoetxea, remplacé par l'Argentin Esteban Becker, champion d'Afrique en 2012 à la tête de l'équipe nationale féminine.

Une telle palinodie s'était cependant déjà produite avant la CAN 2012 et n'avait pas empêché le Nzalang Nacional d'atteindre les quarts de finale pour sa première participation, déjà à domicile. Mais c'est aussi une sélection hétéroclite, aux éléments évoluant dans des divisions inférieures ou des championnats peu huppés (Estonie, Malte, Hong Kong etc.). Le capitaine par exemple, le milieu Juvenal, joue en Andorre...

Dans ce groupe, le Gabon a un coup à jouer, avec l'objectif de se hisser en quarts et pourquoi pas pour la première fois de son histoire dans le dernier carré. Alors que le milieu marseillais Mario Lemina a décliné la convocation, le sélectionneur Jorge Costa compte sur des cadres comme le défenseur Bruno Ecuele Manga, le milieu André Poko et surtout l'attaquant Pierre-Emerick Aubameyang, qui peut viser un rôle phare en l'absence des monstres sacrés Didier Drogba et Samuel Eto'o.

Le buteur gabonais, présent sur le podium pour la distinction de joueur africain de l'année 2014 (remportée par l'Ivoirien Yaya Touré), avait suscité des sueurs froides au sein de son club de Dortmund fin 2014 en raison de l'épidémie Ebola. La formation allemande, notamment l'entraîneur Jürgen Klopp, avait exprimé ses craintes de voir partir son attaquant pour les derniers matches qualificatifs.