Lille tombe de haut

Colmar, modeste équipe de CFA (4e division), a réussi un exploit en éliminant Lille, 3e de la Ligue 1, au terme d'une très longue séance de tirs au but (0-0, 10 t.a.b. à 9). Colmar, qui a joué toute la prolongation à 10 contre 11 après l'exclusion de l'attaquant Cédric Faivre pour avoir tenté de marquer de la main (90+3, deuxième avertissement), n'a pas tremblé dans la séance de tirs au but, dénouée aux onzièmes tentatives de chaque équipe: le capitaine lillois Stéphane Dumont, qui avait réussi son premier tir au tout début de la séance, a frappé le poteau, et S. Mezriche, qui avait aussi réussi sa première tentative, a transformé le sien. Au tour précédent, Colmar s'était déjà qualifié aux tirs au but contre Metz (L2), 2-2, 4-2 aux t.a.b.

Colmar, qui avait déjà atteint les 8e de finale en 2006 (éliminé par Rennes), affrontera Boulogne-sur-Mer en 16e de finale, peut-être mardi ou mercredi. Le Fédération française de football (FFF) doit encore fixer la date de ce match et de quelques autres 16e de finale, décalés à cause des 32e de finale reportés en raison de la neige début janvier. Pour Lille, il s'agit d'une seconde contre-performance en quatre jours, après la défaite à Sochaux, mercredi (1-2) pour la 21e journée de Ligue 1. Auparavant, Lille restait sur une série de sept victoires de rang en L1.

La lanterne rouge de la Ligue 1, Grenoble, a éliminé le deuxième, Montpellier, en s'imposant lors des 32e de finale. Pour Grenoble, il s'agit de sa deuxième victoire de la saison. Dans une enceinte en partie désertée, les Montpelliérains avaient pourtant été les premiers en action sous l’impulsion de Costa, leur maître à jouer et de Montano, parfait remiseur en attaque. Grâce à leur jeu en passes rapides, les Héraultais avaient vite posé quelques problèmes aux Dauphinois, un coup franc de Costa passant toutefois au-dessus (11e). Costa recommençait dix minutes plus tard sans plus de réussite, mais c’est Le Crom qui repoussait le ballon du pied avant que Jemmali ne le dégage sur un autre coup de pied arrêté du stratège montpelliérain (21e).

Dans la foulée, les Grenoblois obtenaient leur première occasion, Paillot ne cadrant cependant pas sa tête sur un coup franc de Batlles. Les Héraultais conservaient la maîtrise de la balle avant d'être récompensés peu après la sortie sur blessure de Jemmali. A la suite d’un long contre, Aït Fana s’infiltrait dans la défense alpine et Batlles, à sa poursuite, commettait une faute sur le joueur, sanctionnée par un penalty que transformait Montano (38e). Mais l’arrière-garde montpelliéraine s'est fait surprendre avant la pause sur un coup franc vite exécuté par Batlles pour Matsui, qui s’en allait battre Pionnier d’un tir de l’intérieur du pied gauche (45+2).

A la reprise, Grenoble prenait la direction des débats à l'image de Matsui, à nouveau, qui aurait pu doubler la mise mais il butait sur Pionnier. Le gardien héraultais se détendait ensuite sur une tête de Dieuze mais devait s’incliner sur un centre tir vicieux de Ljuboja (81e). Aït Fana égalisait juste derrière (83e) au bout d'un slalom et offrait à Montpellier la prolongation, finalement remportée par Grenoble grâce à une volée superbe d’Akrour (104e).

Après leur succès étonnant contre Lille en championnat il y a trois jours (2-1), les Sochaliens n'ont pas montré grand chose et ont inscrit le but de la victoire sur leur seule occasion de la première période. Sur un centre de Stéphane Dalmat côté gauche, le Guyanais Sloan Privat trompait Mickaël Bauch d’une reprise du pied gauche dans les six mètres (1-0, 31). Le report de ce 32e de finale initialement programmé le 9 janvier n’aura pas coupé les ardeurs des Alsaciens qui eurent le mérite de faire pratiquement jeu égal avec les Francs-Comtois, privés de Jacques Faty, Damien Perquis et Marvin Martin, blessés, mais aussi du gardien Teddy Richert, ménagé, et du Tchèque Vaclav Zverkos, malade et forfait de dernière minute.

En seconde période, les Haut-Rhinois tenaient tête aux joueurs de Francis Gillot. Sochaux, incapable de conclure plusieurs contres, restait à la merci d’une égalisation qui était prêt d'arriver par l’intermédiaire de Jérémy Anatole. Mais l’attaquant, servi en profondeur dans l’axe par Kamel Zeghouani, perdait son duel avec le gardien sochalien Mathieu Dreyer, bien sorti (74e). Après six tours et deux performances contre des équipes de CFA (ASIM et Besançon), les joueurs de Saint-Louis peuvent quitter la compétition la tête haute. Sochaux, double vainqueur de l’épreuve nationale, affrontera Le Mans en seizièmes de finale.

Lens a peiné pour éliminer une équipe de Compiègne (CFA) beaucoup plus entreprenante. Voilà trois ans que les Lensois n’avaient plus franchi ce stade de la compétition. Les Compiègnois n’ont cessé de harceler les Lensois, prenant constamment l’initiative face à des Nordistes qui contenaient avec difficulté les assauts adverses. Les supporteurs lensois pouvaient notamment s’inquiéter face à l’insuffisance d’animation dans les couloirs ou de voir Yahia se démultiplier pour écarter le danger. En première période, Kasraoui devait sauver sur la ligne une tête piquée de Chrétien (20e), interrompre une percée de Ouedraogo (26e), ou encore sortir des deux poings un coup franc cadré des trente mètres de Mayuma (45e+1).

Dans ces conditions, le Racing semblait bien heureux d’atteindre la pause avec un maigre avantage... sur un but contre son camp de Chrétien, déviant dans sa propre cage une molle frappe en pivot de Maoulida (0-1, 43e). Compiègne croyait encore en sa bonne étoile et ne se désunissait pas après la pause. Mais Lens se montrait enfin plus appliqué dans le repli défensif. Vincent, le portier picard, contrait une tête cadrée de Maoulida (89e), alors que Kasraoui, son homologue "sang et or" s’employait encore face à Oukadi (90e+3) pour préserver la qualification lensoise. Les Nordistes auront un 16e beaucoup plus délicat face à Marseille qu'ils recevront.

"Ceux qui vont jouer contre Ajaccio seront très motivés." Laurent Blanc avait vu juste. Le Cévénol, adepte du turnover en Coupe de France, a été rassuré par ses joueurs habitués au banc de touche. En 45 minutes, la qualification était acquise face à Ajaccio grâce à des buts de Plasil, Wendel et Cavenaghi. Sérieux et appliqués, les Girondins ont fait le métier après la pause et obtiennent donc sans forcer leur billet pour les huitièmes de finale de la compétition. Engagée sur les quatre tableaux (Ligue 1, Ligue des Champions, Coupe de France et Coup de la Ligue), la bande à Marc Planus continue sa route.

Malgré ses six victoires consécutives et une belle septième place au classement, Ajaccio n'a jamais véritablement existé dans cette rencontre. La faute à Jaroslav Plasil, auteur d'un but d'entrée de jeu grâce à une erreur d'appréciation de Thierry Debès (1-0, 2e). Le début du calvaire. Malgré un rythme peu soutenu, les Corses ne tenaient pas la cadence. Ce dont profitaient Wendel et Cavenaghi, buteurs dans le premier acte. Même scénario en seconde période malgré la réduction du score de Guerreiro (3-1, 55e), mais surtout les deux unités de l'Argentin, auteur d'un triplé pour l'une de ses rares titularisations cette saison.

Bellion, Cavenaghi, Sertic, Henrique: des choix payants pour Laurent Blanc qui peut compter sur un effectif motivé et solidaire. Une aubaine face à un calendrier démentiel qui s'annonce dans les prochaines semaines. Avec cette qualification, les Champions de France peuvent rêver à un futur radieux. Mais la route est encore longue. Le Cévénol peut toutefois être rassuré sur la motivation des habituels remplaçants, convaincants aujourd'hui malgré la faible opposition. Il faudra remettre ça mardi en Coupe de Ligue au Mans.