Paris oublie tout

"Ça répare toutes les conneries qu'on a faites dans la saison." Antoine Kombouaré a le mérite de dire les choses clairement. En 120 minutes, le PSG a, en partie, gommé dix mois cauchemardesques marqués par une saison sur le terrain sans saveur, perdue dans le ventre mou du classement alors que certains cadres l'été dernier évoquaient le titre. Comme trop souvent à Paris, l'extra sportif a contribué à plomber le club de la capitale avec la violence de ses supporters, et cette date du 17 mars où l'un d'entre eux a trouvé la mort. Alors forcément ce samedi soir, si cette victoire en Coupe de France n'a pas effacé ces évènements tragiques, elle a contribué à adoucir un exercice qui avait tout, jusqu'ici, d'un chemin de croix.

"On n'a pas fait une grande saison et on en est conscient. Grâce à cette coupe on peut faire l'Europe l'année prochaine et surtout calmer tout ce qu'il y a eu autour, par rapport à nos supporters. On leur doit un peu cette victoire et aussi au club", a commenté Ludovic Giuly. Forcément, ce trophée  apparaît comme une issue quasi-inespérée, notamment au coeur de l'hiver lorsque Lorient était venu réciter une leçon au Parc (0-3) et que Paris traînait sa misère après un mois de janvier cataclysmique (trois défaites en championnat et une sortie de route en Coupe de la Ligue face à Guingamp).

Paris a dû faire preuve d'une grande force de caractère pour se relever et affronter tous les évènements contraires. "L'idée était aussi de redorer l'image du club pour tous ses amoureux et il y en a beaucoup. Dans la grisaille, on a été capable de donner du bonheur aux gens. A un moment donné, beaucoup de gens ne croyaient plus en nous. On a le sentiment qu'on peut parfois lâcher. Dans la souffrance, vous n'imaginez pas comment c'est dur! Quand on fait une mauvaise saison, il faut bien se rattraper quelque part. Mentalement on a montré qu'on était très costaud dans les moments difficiles", témoigne ainsi Antoine Kombouaré.

Cette Coupe de France, c'est une ligne de palmarès en plus. Dans quelques années, elle restera comme le seul souvenir de l'exercice 2009-2010. Mais elle ouvre également des perspectives pour la saison prochaine.  "Il y aura la Coupe d'Europe. Surtout pour le recrutement si on veut faire venir des joueurs c'est plus facile, c'est plus attractif avec une Coupe d'Europe à la clé", avance le coach parisien. La possibilité d'en découdre sur le Vieux Continent sera-t-elle plus forte que la possibilité de traverser une énième saison galère ? Réponse cet été sur le marché des transferts.