Coupe de France, PSG - ASSE : Paris a toujours eu la Coupe de France dans le sang

Trois jours après avoir quasiment éliminé l'OM de la course au titre, le Paris Saint-Germain remet le couvert, mercredi. Déjà. Et presque à contre-cœur. Soixante-douze heures avant une finale de Coupe de la Ligue à disputer face à Bastia et, surtout, une semaine pile poil avant de retrouver le FC Barcelone pour un quart de finale de Ligue des champions explosif au possible, le PSG aurait bien soufflé, histoire de se ménager un peu au cœur de son marathon printanier.

"Problème" : Paris est toujours engagé sur quatre fronts et reçoit Saint-Etienne en demi-finale d'une Coupe de France qui a longtemps été sa compétition chérie. Chérie parce que c'est avec elle que le club de la capitale a connu ses premières ivresses et ouvert son palmarès. C'était en 1982 aux dépens de Saint-Etienne (2-2, 6 tab à 5). Et Paris a remis le couvert dès l'année suivante au terme d'une finale magique et remportée face à Nantes (3-2).

Adorée aussi car c'est grâce à quelques courts voyages de l'autre côté du périph', au Stade de France, que le club de la capitale "époques Canal Plus et Colony Capital" a sauvé bien des saisons moyennes, quand elles n'étaient pas médiocres. Et là, on ne parle pas des finales de Coupe de la Ligue que le PSG dispute assidument depuis vingt ans (6).

La Coupe de France est inscrite dans les gènes du PSG, même si ce dernier ne l'a plus gagnée depuis qu'il a changé de galaxie.

Depuis le début des années 1990, Paris a soulevé la Coupe de France à six reprises et perdu trois finales, en 2003, 2008 et 2011. Cette dernière défaite face à Lille (1-0) est intervenue assez symboliquement quelques semaines avant la prise de pouvoir effective de ses nouveaux actionnaires. Dans cet intervalle, Paris a donc été concerné par le rendez-vous du Parc ou du Stade de France à 9 reprises, sur 24 finales possibles (ndlr : suite au drame de Furiani, la finale 1992 avait été annulée). Ajoutez à cela que le PSG n'a jamais été sorti en 32e de finale depuis 1989/1990. C'est tout bonnement exceptionnel.

La "disette" actuelle en Coupe de France, qui dure depuis 2010, est la plus longue depuis le creux de six ans entre 1998 et 2004. Elle nous en dit autant sur Paris que sur la Vieille Dame. Bientôt centenaire, cette dernière peine encore à faire rêver les cadors repus de sensations fortes.

Le Paris Saint-Germain version 2014/2015 n'a cependant pas grand intérêt à la prendre de haut. Eu égard à son histoire. Eu égard à son présent, également. Car il est bon de le rappeler : si le PSG court encore derrière quatre lièvres, il n'en a pour le moment attrapé aucun.

Si la Coupe de France a aujourd'hui plus besoin du PSG que l'inverse, le club de la capitale a cette compétition inscrite dans son ADN. Même si ce dernier a été génétiquement modifié depuis quatre ans, même si Laurent Blanc avait eu une phrase maladroite avant le 16e de finale face à Bordeaux ("de là à dire qu'on veut la gagner…") ou que Nasser Al-Khelaïfi, après l'échec de la tentative de report de la demie, a récemment assuré que "les instances fédérales françaises (obligeaient Paris) à choisir entre un titre national et un titre européen",  la doyenne des compétitions hexagonales garde un goût unique dans la bouche des supporters parisiens.

Avant de pouvoir manger le caviar à la louche, ceux-ci ont traversé une décennie bien moins magique. Bien moins prestigieuse aussi que celle qui avait conclu le XXe siècle. Souvent, la Coupe de France était là pour leur arracher un sourire. Et elle restera bien après le départ de ceux qui font actuellement ses beaux jours. L'histoire et le passé, quand on veut s'écrire un avenir, ça compte aussi.