Rennes au bout de la folie

Tout sourit à Rennes en ce moment ! Largement favoris de cette confrontation face à Montpellier, les Rennais auront peiné et dû attendre la prolongation pour venir à bout de Montpellier. Mais quel spectacle durant les trente minutes supplémentaires ! Les spectateurs massés dans les travées de la Route de Lorient se sont régalés ! Le Stade Rennais s'est imposé 5-3. Un show quatre étoiles.

En début de match, les Bretons ne tardent pas à donner raison aux observateurs qui les voyaient s'imposer puisqu'il ne faut que deux minutes pour voir les troisièmes de L1 ouvrir le score. Sur un débordement et un centre du gauche de John Utaka, Jimmy Briand bat Laurent Pionnier de près (1-0, 2e). Le scénario est catastrophique pour les pensionnaires de L2. Pourtant, ces derniers égalisent moins de dix minutes après. Sur un centre légèrement contré de Delaye, Lafourcade reprend de volée et bat Isaksson (1-1, 11e).

Etonnante, cette égalisation ne l'est plus quelques minutes plus tard. Le temps pour le MHSC d'installer son jeu au milieu et de faire trembler une nouvelle fois la Route de Lorient. Lafourcade, encore lui, est en position de doubler la mise. Mais l'attaquant héraultais doit s'incliner devant la bonne sortie d'Isaksson (16e). Sereins et maîtres du ballon, les visiteurs donnent un faux-rythme à la partie et le Stade Rennais semble apathique. Mis à part deux raids signés Utaka (26e) et Perrier-Doumbé (44e), le MHSC n'est pas inquiété.

Au retour des vestiaires, les hommes de Bölöni tentent d'emballer la partie. Et touchent du bois sur une action d'école initiée par Mvuemba, relayée par Monterrubio, et conclue par une tête sur le poteau d'Utaka (48e). Les Rouge et Noir prennent enfin le match en main mais restent sous la menace de Montpelliérains techniquement au point. Sur une longue balle, Mensah et Bourillon se regardent, Lafourcade en profite pour inquiéter Isaksson. Mais le Suédois répond une nouvelle fois présent (59e). Rennes n'est toujours pas à l'abri. Loin de là. Et pas verni puisque John Mensah doit sortir sur blessure (63e) et son remplaçant Jacques Faty l'imite trois minutes plus tard (66e), victime d'une double entorse cheville-genou. Moins bien physiquement, les Bretons mettent le pied sur le frein et offrent à leurs supporters trente minutes de rab. Trente minutes qui vont être exceptionnelles.

Malgré une fatigue de plus en plus visible, le Stade Rennais trouve la faille. Par Olivier Monterrubio qui, d'une feinte superbe, se présente face à Pionnier et le bat (2-1, 97e). Le gaucher est déchaîné et réussit le break quelques minutes plus tard d'une nouvelle frappe tendue (3-1, 101e). Touchés mais pas coulés, les joueurs de Jean-François Domergue réagissent par Lafourcade. Sur l'engagement, l'attaquant signe un doublé (3-2, 103e).

Il signera même un triplé de gala lors de la seconde période de la prolongation (111e). Malheureusement pour Montpellier, John Utaka et Kim Källström sont passés par là entre-temps. Buteurs aux 105e et 110e minutes, le Nigérian et le Suédois ont mis Rennes à l'abri. Une équipe de Rennes qui poursuit son rêve. Troisième du championnat et en position de se qualifier pour la C1, les Bretons pourraient également s'inviter au Stade de France le 29 avril. Une sorte de doublé à la bretonne.

"C'était un petit match spectaculaire. Nous, ce que l'on cherchait, c'était une qualification plus simple. Je croyais que l'élimination de Lyon, avait mis un terme aux pièges, mais, à un moment, il aurait pu arriver n'importe quoi dans ce match. On a pris les choses en mains, mais par la faute de la fatigue et de relâchement de notre défense, on a permis à Montpellier de revenir. Je suis bien sûr content de cette qualification, mais triste pour nos deux blessés (ndlr : Mensah et Faty). Il y a cinq ou six jours, j'ai dit dans le vestiaire: 'On compte surtout sur les joueurs qui ne jouent pas'. Il y avait un équilibre que j'espérais ne pas toucher, mais il va falloir compter sur le groupe."