Carrasso au tournant

La carrière de Cédric Carrasso s'est accélérée depuis dix-huit mois. Tout est allé vite pour l'ancien portier de Guingamp, propulsé sur le devant de la scène l'an passé à l'occasion de la suspension de Fabien Barthez et devenu le numéro un dans les buts olympiens cette saison, fort de ses performances lors de l'intérim. Tout est allé très vite également pour le gardien de but ces dernières semaines. Du statut d'international potentiel, Cédric Carrasso est retombé dans un certain anonymat. Anonymat relatif lorsque l'on évolue à l'Olympique de Marseille et que l'on enchaîne des prestations allant de moyennes à médiocres.

Pour Cédric Carrasso, hasard de la vie, les soucis ont commencé face à l'Olympique Lyonnais. Gonflés de confiance après un début de saison tonitruant, les Marseillais croyaient bousculer l'OL. Finalement, ce sont les Lyonnais qui les ont corrigés (1-4). Face à Juninho et ses copains, l'Avignonnais de naissance a vécu un véritable cauchemar. Et démarré une série effroyable qui a certainement atteint son apogée lors de la Dubaï Cup. Auteur de deux bourdes monumentales face au Bayern Munich (3-4) et en deux minutes s'il vous plait, l'ancien de Crystal Palace a touché le fond.

S'il reconnait que "la pression est plus forte à Marseille qu'ailleurs", Cédric Carrasso se dit "pas du genre à douter". Epuisé à l'orée de la trêve, le gardien a tenté de recharger les accus pour revenir plus fort en 2007. Pour lui et Laurent Spinosi, entraîneur des gardiens à l'OM depuis belle lurette, c'est sur le plan physique que Carrasso a péché en fin d'année. Dans les colonnes de l'Equipe, Spinosi a pointé du doigt ce problème : "C'est physiquement que c'est plus dur. C'est la première fois qu'il fait trente matches en si peu de temps ."

Depuis la reprise, on ne peut pas dire que Cédric Carrasso ait retrouvé toute sa verve. Alors que l'OM repart à la hausse, le portier ne semble pas encore sur une dynamique positive claire. Cédric Carrasso fait ses matches. Sans être brillant. Ni mauvais. C'est pourtant en ce moment que se joue la partie pour l'ancien Guingampais. Comme Stéphane Porato il y a sept ans lorsqu'il gardait les buts olympiens, Carrasso a connu un trou noir après une période euphorique. Le premier, qui était devenu international entre-temps, ne s'en est jamais remis. Qu'en sera-t-il du second ?

Il est encore tôt pour le dire. Mais une chose est sûre, le temps finira par presser si l'ancienne doublure de Fabien Barthez ne se remet pas définitivement dans le sens de la marche. La réception en huitièmes de finale de la Coupe de France d'un l'Olympique Lyonnais même malade devrait lui permettre de se mettre en évidence. Et d'être jugé face à Juninho et ses compères qui, s'ils ne sont pas au mieux actuellement, vont bien finir par rebondir. Comme Cédric Carrasso ? Début de réponse très bientôt. En tout cas, Marseille continue à lui faire confiance. Et Albert Emon est prêt à lui donner un petit coup de main en cas de besoin : "Si Juninho obtient un coup franc, on va mettre Cédric plus quatre autres joueurs dans les buts". Un signe de défiance ? Pas sûr. On n'est jamais trop pour arrêter Juninho.