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Guingamp, coupe à coeur

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ParEurosport

Publié 23/04/2009 à 15:15 GMT+2

Parce qu'ils sont imprégnés plus que quiconque de l'esprit séculaire de la Coupe de France, qui place la volonté et le coeur au centre des débats, les Guingampais ont renversé une montagne mercredi soir à Toulouse. Il leur reste maintenant à aller au bout de leur rêve en battant Rennes en finale.

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Crédit: Eurosport

La Coupe de France n'est pas une science exacte. C'est ce qui la rend si spécifique dans le paysage footballistique moderne. Par les valeurs auxquelles elle fait appel, cette compétition conserve un charme à l'ancienne, paradoxalement très rafraichissant. L'exploit accompli par Guingamp mercredi soir à Toulouse s'inscrit parfaitement dans la lignée de l'épopée de la Coupe. En Coupe, (presque) tout devient possible pour celui qui désire la victoire davantage que son adversaire. Dès lors, plus rien ne compte. L'écart d'une division entre les deux équipes, l'avantage du terrain du plus gros des deux, l'infériorité numérique du plus petit pendant 35 minutes, tout ça passe à l'as. Toulouse avait tout pour aller au Stade de France, mais encore fallait-il la désirer, cette finale. Le désir était guingampais.
D'ailleurs, à la sortie des deux vestiaires, le constat était unanime. En Avant n'a pas volé sa victoire. "Sur ce match on ne méritait pas d'aller à Paris, Guingamp était plus fort" , concède Alain Casanova, l'entraineur toulousain. Dans l'irrationnel exploit breton, il y a donc une forme de logique implacable. Peut-être parce que le staff guingampais avait admirablement préparé son coup. "On avait préparé ce match de la meilleure façon possible, raconte Victor Zvunka, qui a plus d'une Coupe dans sa besace. J'ai vu Toulouse six fois, épluché tous les joueurs de Toulouse un par un, et mes adjoints ont épluché des dizaines de DVD. On voulait mettre tous les atouts de notre côté pour n'avoir aucun regret. "
Bassila: "On est des costauds"
Voilà pour le côté cohérent de la chose. Mais dans la dernière demi-heure de ce match fou, il n'était plus question de DVD ou de tableau noir. Juste de tripes et de mental. Gagner à Toulouse, c'est fort. Le faire dans ces circonstances l'est davantage encore. Zvunka, encore: "Je suis vraiment très fier de mes joueurs car faire ce qu'ils ont fait à 10 contre 11, je leur tire un grand coup de chapeau, ils se sont déchirés comme pas possible. Ils voulaient tellement aller en finale et écrire une nouvelle page de Guingamp. Tout a été contre nous, mais on a tenu bon." Par ce "scenario incroyable" comme le décrit le vétéran Yves Deroff, les Bretons ont confirmé leurs exceptionnelles ressources psychologiques, déjà affichées au tour précédent, quand ils s'étaient, déjà, imposés à l'extérieur et à 10 contre 11. C'était à Sedan.
On comprend mieux pourquoi ce groupe se sent doté d'une force un peu particulière. Elle lui permet de croire qu'aucun obstacle n'est de taille à entraver sa marche en avant. "C'est fou ce parcours, on n'était pas bien en début de saison mais on n'a pas lâché", reprend Deroff, qui disputera sa 4e finale à Saint-Denis (Coupe de France et Coupe de la Ligue réunies). "On est des costauds", souligne quant à lui Christian Bassila, le capitaine. On a démontré de vraies valeurs. C'est la victoire d'un état d'esprit ." Il aura donc mené Guingamp jusqu'au Stade de France, 12 ans après la première finale de Coupe de France de l'histoire du club. C'était la der de la Coupe au Parc des Princes, et l'En Avant l'avait perdue d'un cheveu, aux tirs au but, face à Nice.
Cette fois, ce sera encore une finale 100% rouge et noire. Plus essentiel, elle sera 100% bretonne, contre le grand voisin rennais. "Ca va être la Bretagne à Paris, rigole Bassila, qui se dit heureux de "faire parler à nouveau de Guingamp." Comme habitude, EAG ne partira pas avec le costard de favori. Aucune importance. "Il n'y a déjà pas grand monde qui nous voyait gagner ce match contre Toulouse", rappelle Deroff. Alors, oui, ils y croient les Guingampais. Et franchement, après ce qu'on a vu au Stadium, ils auraient bien tort de ne pas avoir la foi.
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