"C’était l’apocalypse"

Une fin de match houleuse. Inimaginable. Tout simplement, inadmissible. Après le coup de sifflet final de la rencontre Nîmes-Istres (3-2) comptant pour le 8e tour de la Coupe de France, des "supporters" nîmois sont venus  sur la pelouse pour s'en prendre à Michael Ménétrier, le portier d'Istres, avant l'intervention de ses coéquipiers et des forces de l'ordre. "Le match se termine. Je vais pour saluer Ludovic Butelle de l’autre côté du terrain et là, je vois cinq supporters nîmois qui foncent sur moi", a expliqué après le match Michael Ménétrier sur l'antenne de RMC. "Dans ces cas-là, on ne fuit pas. Alors je suis rentré dedans. Moi, je n’ai rien eu, eux ont pris. Mes coéquipiers m’ont soutenu. On a couru après les supporters... c’était l’apocalypse. Des joueurs contre supporters...", a  lâché le gardien de 32 ans, encore sous le choc.

Dans l'After Foot, Michael Ménétrier donne aussi certaines précisions sur l'origine du contentieux. "Cela dure depuis des années entre eux et moi. Les Nîmois n’ont pas apprécié, à l’époque où j’évoluais à Boulogne-sur-Mer, que je fête chacun de nos buts lorsqu’on les a battus 3-1. D’ordinaire, je reçois des bouteilles. Là, ils ont dépassé des limites. Si l’un d’entre eux avait sorti un couteau, c’était pareil." Si les joueurs et aussi l'entraîneur de Nîmes Noël Tosi ont tenu à s'excuser de ce comportement... inexcusable, l'affaire ne devrait pas s'arrêter là. La FFF devrait revoir les images et pourrait sanctionner Nîmes (suspension de terrain, match à huis clos...) .

Samedi matin, Nicolas Usaï, l'entraîneur adjoint d'Istres, a d'ailleurs annoncé que le club provençal ne comptait pas en rester là et s'étonne que la sécurité n'ait pas été renforcée : "C'est inadmissible, on se doutait bien que ce match allait être à hauts risques pour Michaël Ménétrier. Sur un tel match, la sécurité aurait dû être un peu plus conséquente. Je pense qu'on n'en restera pas là au niveau des procédures". Selon Usaï, Istres devrait décider ce week-end d'un éventuel dépôt de plainte par le joueur, et d'un recours auprès de la FFF.

S'il est bien conscient de la gravité de la situation, Jean-Louis Gazeau, le président de Nîmes, espère toutefois s'en sortir à moindre frais, avec un sursis.  "C'est inadmissible", reconnait-il sur le site du club avant de préciser. "Je crains des matches de suspension. Mais c'est le premier incident grave qu'y arrive depuis fort longtemps. J'espère que l'on aura un sursis et que l'on aura une seconde chance."  Et s'il ne cherche pas d'excuse, il précise aussi qu'il y a eu une provocation de Michael Ménétrier. "Tout dépend comme cela s'est passé. Le délégué m'a dit qu'il a vu la provocation, que je n'ai pas vue. La FFF devrait revoir les images. Mais ce n'est pas une excuse."