Deschamps a "honte"

Ces derniers temps, l'OM ne sait plus faire grand chose. Sinon subir et perdre. Le quart de finale de Coupe de France face à Quevilly devait servir de bol d'air frais mais les Marseillais n'ont pas su sortir de leur spirale négative. Eliminée par une formation à la peine en Nationale, l'équipe de Didier Deschamps quitte la compétition la tête basse (3-2, a.p). L'OM mise beaucoup sur les coupes pour sauver sa saison, il a déjà grillé une cartouche en concédant un septième revers consécutif toutes compétitions confondues. "Toutes les défaites sont horribles, mais celle-là fait un peu plus mal, déplorait Didier Deschamps à l'issue de la rencontre. J'ai un sentiment de honte ce soir, mais ce n'est pas les joueurs qui sont seuls responsables, je suis l'entraîneur..."

Le coach marseillais fait référence à ses choix qui se sont révélés pour le moins hasardeux. En raison de la succession des matches, il avait choisi de faire tourner son effectif pour ce rendez-vous face à Quevilly, modeste seizième de National. L'entraîneur des champions de France 2010 a notamment fait confiance à Brandao, Gignac et Jordan Ayew pour animer le secteur offensif. Seul le jeune Ghanéen a offert un peu de satisfaction en se battant à la récupération ce qui n'est pas vraiment son rôle. Les deux autres attaquants n'ont quasiment rien apporté et ont cédé leur place en seconde période. Aligné au milieu, Kaboré, lui était déjà sorti à la mi-temps. "Notre première période a été largement insuffisante, les changements effectués n'expliquent pas tout, mais ils enlèvent du liant", concédait encore Deschamps.

Marseille ne peut décidément pas se passer de ses titulaires habituels, même dans le but. Deschamps avait aussi décidé de titulariser Bracigliano pour le préparer au prochain match face au Bayern en Ligue des champions où Mandanda sera suspendu. Comme ses partenaires, l'ancien Nancéien a très mal démarré la rencontre en se laissant surprendre par la petite reprise de Valero en début de match. Si sa défense a beaucoup souffert, le gardien a longtemps profité du manque de précision des Quevillais au bout de leurs contres et de la couverture de Diawara et n'a pas eu beaucoup d'arrêts à réaliser. Il n'a toutefois rien pu quand le Sénégalais a craqué en prolongation et laissé Ayina reprendre aux six mètres. Bracigliano a surtout précipité l'élimination de son équipe en ratant sa sortie aérienne avant le second but d'Ayina.

Les efforts d'André Ayew, entré à la reprise, et ceux Rémy, lancé à l'heure de jeu, n'auront permis que de retarder l'échéance. Malgré une cuisse droite douloureuse, l'avant-centre a su signer un doublé et égaliser à deux reprises sur deux remises du Ghanéen après des centres de Fanni. Grâce à l'ancien Niçois, l'équipe marseillaise est restée en vie jusque dans les dernières minutes mais n'a pas pu éviter la sanction fatidique. "Il y a eu un manque de lucidité, de justesse car on avait moins d'essence dans le moteur", analysait le coach phocéen. Entre son jeu très pauvre, ses innombrables ballons perdus et sa lenteur défensive, l'OM devait faire face à trop d'obstacles pour espérer s'en sortir.

Et maintenant ? "Il faut qu'on se dise les choses, montrer un autre visage... On n'est pas au niveau. Il faut montrer de l'humilité, du collectif, car on se repose trop sur nos individualités, a résumé Rod Fanni. Avant d'ajouter : "J'ai vraiment honte. (...) On s'est compliqué la tâche, on a fait des mauvais choix. Il va falloir se remettre le cerveau à l'endroit. Il y a des manières de perdre, et dans la manière on n'est pas irréprochables."