Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Lozano est pessimiste

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/04/2012 à 18:23 GMT+2

Finaliste en 2000 avec Calais, autre club amateur ayant marqué l'histoire de la Coupe de France, Ladislas Lozano, aujourd'hui au chômage, trouve "magnifique" le parcours de Quevilly et prévient le club normand: "le plus dur commence après".

2003 Ladislas Lozano

Crédit: AFP

Douze ans après la défaite en finale face à Nantes (1-2) sur un penalty litigieux accordé à la 90e minute et transformé par Alain Caveglia, Ladislas Lozano n'a pas oublié. "Bien sûr que le parcours de Quevilly a réveillé quelque chose en moi", avoue-t-il avant de reconnaître que l'épopée de Calais, qui évoluait en CFA, soit un échelon en dessous de Quevilly (National) avait "chamboulé (sa) vie". "C'est magnifique, superbe, et j'espère qu'ils iront au bout car ce serait sympa de marquer encore plus l'histoire de la Coupe", ajoute celui qui "file un coup de main bénévolement" à Castanet-Tolosan, modeste club de Promotion d'honneur en banlieue toulousaine.
Si l'ancien gourou calaisien (60 ans) estime qu'il n'a "pas de conseils à donner" à Régis Brouard, il préconise "de ne rien changer aux habitudes". "La différence désormais, c'est que Lyon est prévenu du réel potentiel de Quevilly et ce sera encore plus compliqué pour eux que lors des tours précédents", souligne-t-il. Mais, l'air grave et parfois ému, Ladislas Lozano met en garde les joueurs et l'entraîneur de Quevilly sur les dommages collatéraux que peut causer ce genre d'épopée. "La surmédiatisation, confie-t-il, a parfois été invivable". "Cette Coupe m'a fait beaucoup de bien, mais aussi beaucoup de mal", enchaîne Lozano, chômeur en fin de droits, aujourd'hui titulaire du RSA (450 euros).
"Hypocrisie" du football pro
Ladislas Lozano estime que "la plus grosse difficulté va être de sortir de cette Coupe de France". Il se remémore la saison suivant la finale, quand Calais a "dû jouer 34 finales de Coupe de France" face à des adversaires qui voulaient tous "se payer les héros de Calais". "Venant du monde amateur, je n'étais pas autorisé à critiquer le football pro et on m'a fermé les portes en m'obligeant à l'expatriation", accuse aujourd'hui celui qui, après Calais, a entraîné au Maroc, au Qatar ou en Algérie. "J'ai payé très cher la défense du football amateur".
Le vainqueur de la Coupe de France dispute traditionnellement le Trophée des champions, prévu cette année à New York, mais une victoire de Quevilly sur Lyon, entraînera un débat: la Ligue de football professionnel stipule dans son règlement que le trophée oppose "deux clubs à statut professionnel". "Cette histoire est devenue le symbole de cette hypocrisie qui existe aujourd'hui entre le football professionnel et le football amateur", regrette Ladislas Lozano. "Si Quevilly gagne cette Coupe, de quel droit priverait-on ce club de ce Trophée des champions?", interroge-t-il.
S'estimant persona non grata dans le football professionnel, il s'émeut qu'aucun entraîneur de L1 ou L2 ne soit issu du football amateur. "Ces gens-là vivent entre eux, en vase clos", accuse-t-il. Quand on l'interroge sur le devenir de Régis Brouard, que l'on dit courtisé par des clubs pros, Lozano espère une "évolution, une révolution". "Les portes doivent s'ouvrir. Moi, on ne me les a jamais ouvertes et j'espère que pour des gens comme Régis, dont les compétences sont évidentes, elles s'ouvriront". Ladislas Lozano avoue toujours "attendre un coup de fil".
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité