Ces 5 bonnes raisons qui vont vous donner envie de regarder Auxerre-Guingamp

Jouons-là franc jeu d’entrée. Cet Auxerre-Guingamp ne va pas déchaîner l’Hexagone. Si l’affiche avait lieu en Ligue 1 ou en Ligue 2, il y a même fort à parier qu’elle aurait traversé la semaine dans l’anonymat le plus complet. Oui mais voilà : c’est d’une demi-finale de Coupe de France dont il sera question mardi (21h). Un match de nature à exciter une ville entière, à 90 (ou 120 minutes) du Stade de France, à 180 (ou 240) d’un sacre historique et d’un ticket pour la Ligue Europa. Vous ne saviez pas quoi faire ce mardi ? Il y a pourtant (au moins) cinq bonnes raisons de se poser, tranquillement, devant cet AJA-EAG.

S’il fallait choisir un match pour incarner la Coupe de France, ce serait peut-être celui-là. Auxerre-Guingamp, c’est l’affrontement entre deux équipes que tout rapproche. Deux villes moyennes de province (35 000 habitants à Auxerre, 7 000 à Guingamp), deux clubs familiaux, sortis tardivement des tréfonds du football amateur (1974 pour l’AJA, 1977 pour l’EAG). Deux belles histoires, en somme, que l’on se plaît à raconter. Le football vrai, quoi. Tout ce qu’on aime en Coupe de France.

L’engouement auxerrois pour la rencontre ne dit pas autre chose. "Je sens une effervescence particulière dans la ville, explique Jean-Luc Vannucchi, l’entraîneur ajaïste. Avant le match face à Nîmes (vendredi dernier, Ndlr), 4 000 places avaient été vendues. Pour Guingamp, nous en sommes déjà à 15 000."

Un record vieux de 15 ans. Depuis Nantes en 1999 et 2000, aucun club n’a réussi à remporter la Coupe de France deux années consécutives. Guingamp n’est plus qu’à deux matches de l’exploit. Hormis le PSG et l’OM, il n’y a même aucune équipe qui soit parvenue à faire deux finales de suite. Vainqueur l’année dernière face à Rennes (2-0), Guingamp a érigé la coupe en objectif majeur de sa saison.

Et les Bretons s’y connaissent en la matière. Sacré en 2009 et en 2014, finaliste en 1997, demi-finaliste en 1998 : l’En Avant est un habitué des beaux parcours dans la compétition. Les Costarmoricains auront à cœur de prolonger leur lancée, d’autant plus qu’en dehors de la coupe, leur fin de saison ne s’annonce pas très passionnante. Onzièmes de Ligue 1, les joueurs de Jocelyn Gourvennec ont sept points d’avance sur le premier relégable (Toulouse), et quinze de retard sur les places européennes.

Avec la ferveur de l’Abbé-Deschamps derrière eux, les Auxerrois ont une belle carte à jouer mardi soir. Le tirage au sort les aura d’ailleurs plutôt épargnés, le PSG et Saint-Etienne faisant office de cadors de ce dernier carré. De quoi leur donner l’espoir d’une fin de saison particulièrement stimulante. Les Bourguignons ont l’occasion, pour la première fois depuis 10 ans, d’offrir à leur club une finale de Coupe de France. A l’époque, la bande à Guy Roux (Sagna, Kaboul, Cheyrou et autres Kalou) avait fini par soulever le trophée. Une filiation historique sur laquelle compte bien s’appuyer l’AJA.

Mais ce n’est pas tout : en championnat aussi, les Auxerrois sont toujours en lice pour jouer les premiers rôles. Huitièmes, à quatre longueurs du troisième (Dijon), ils ont bien des atouts à faire valoir dans la course à la montée. Dans cette optique, une qualification en Coupe de France pourrait faire office de catalyseur.

A la rubrique "Perdu de vue", l’AJ Auxerre tient incontestablement une place respectable. L’effectif ajaïste contient en son sein plusieurs anciens pensionnaires de Ligue 1, où leur expérience sert de phare. Sébastien Puygrenier est sûrement le plus emblématiques de ces « vieux briscards » auxerrois. Fort de son brassard de capitaine, le défenseur central de 33 ans est le taulier du groupe icaunais. L’ancien joueur de Monaco, Bolton, Zénith Saint-Petersbourg ou encore Nancy n’a rien perdu de son jeu de tête, ni de sa vaillance. Il compte même parmi les meilleurs joueurs de L2 au classement des étoiles de France Football.

Eux n’ont pas forcément marqué la première division de leur empreinte, mais Jamel Aït Ben Idir (ex-Arles-Avignon, Le Havre), Vincent Gragnic (passé par l’OM, Reims ou Lorient) ou encore Julien Viale (jadis espoir du centre de formation de l’OL) auront à cœur de se rappeler au bon souvenir de l’élite.

La demi-finale entre le PSG et Saint-Etienne, c’est presque banal. Non, le vrai match des fans de football, c’est bien cet Auxerre-Guingamp. Pas de stars, pas de people en tribune VIP, pas de polémique autour d’un report du match : du football, rien que du football. Avec une place pour le Stade de France à la clé.

L’occasion pour vous de briller avant le 30 mai prochain. Quand tout le monde parlera de la finale de la Coupe de France et ne saura pas grand-chose sur l’adversaire du PSG ou de l’ASSE, vous serez là pour la ramener. "Fais-moi confiance, le petit Mulumba, il peut causer des soucis à Verratti au duel." Et sa variante guingampaise : "Vu la forme actuelle de Kerbrat, je donne pas cher du match de Zlatan…" Et pouvoir dire ça un jour, ça n’a pas de prix.