A l'OM, le bonheur n'est pas (encore) dans le prêt

L'été dernier, Vincent Labrune a entamé une nouvelle politique de recrutement. Le président de l'OM s'est rapproché des grands clubs européens pour pouvoir se faire prêter des joueurs à moindre frais.

C'est ainsi qu'il a tapé à la porte de formations italiennes (Inter Milan, Juventus Turin, Milan AC), anglaises (Arsenal, Chelsea, Newcastle, Tottenham) et espagnoles (Atletico Madrid, Real Madrid, Valence). Bien aidé par le fond Doyen Sport, le bras droit de Margarita Louis-Dreyfus a fait venir un grand nombre de joueurs pour un minimum d'argent dépensé. Il s'agissait pour Labrune de compenser la vague de départs sans précédent de ses cadres (Ayew, Fanni, Gignac, Imbula, Morel, Payet, Thauvin).

En enclenchant cette nouvelle stratégie durant le mercato estival, les dirigeants ont réussi à convaincre la Juventus Turin, Newcastle, le Real Madrid et l'Atletico Madrid de leur prêter respectivement Mauricio Isla, Rémy Cabella, Lucas Silva et Javier Manquillo. Sur le papier, ces joueurs représentaient le gage de plusieurs bonnes affaires sportives à venir. Sur le terrain, ce ne fut pas exactement la même chose... Une moitié de saison plus tard, seul Cabella a vraiment convaincu les dirigeants marseillais. L'OM devrait d'ailleurs lever l'option d'achat de 9M€ qu'il possède sur l'ancien joueur montpelliérain. Tous les autres éléments peinent à réellement trouver leur place au sein du onze de Michel...

Lucas Silva est l'exemple-type des prêts qui n'ont pas rapporté gros sur la pelouse. En août dernier, Vincent Labrune comptait beaucoup sur cet espoir brésilien pour tirer son équipe vers le haut. Cinq mois plus tard, le joueur du Real Madrid a perdu sa place dans le onze de départ de Michel. L'entraîneur espagnol avait pourtant fait jouer ses réseaux d'ancien Madrilène pour obtenir l'accord du milieu relayeur, courtisé par plusieurs autres écuries européennes de renom. La déception est telle qu'un retour au bercail fut évoqué ces derniers jours. Face à ces rumeurs, Lucas Silva a tenu à répondre qu'il honorerait bien son contrat jusqu'en juin à l'OM...

Si le Brésilien a dû mal à s'adapter à Marseille et au jeu de l'OM, c'est parce qu'il est peut-être coupé d'une partie du groupe olympien. Ne parlant pas le français, il s'est rapproché de Lucas Ocampos et de deux autres joueurs prêtés, Mauricio Isla et Javier Manquillo, dont les performances globales déçoivent également. "C'est vrai qu'on est souvent ensemble, explique le Brésilien. Isla est un peu notre chef de gang. Mais dans le bon sens ! Et on tente aussi de se rapprocher des autres." En allant se faire prêter des joueurs étrangers, l'OM savait qu'il pouvait s'exposer à former des clans au sein de l'équipe. Outre une langue commune (espagnol), ces joueurs se sont légitimement sentis proches les uns des autres car ils possèdent le même statut.

Avec un contingent assez important de joueurs n'appartenant pas réellement à l'OM, le club olympien s'est mis dans une situation délicate. Car ces éléments ne se projettent pas plus loin que la saison en cours. Lucas Silva sait qu'il retournera au Real Madrid car il ne possède pas d'option d'achat. Si Cabella a bon espoir que la sienne soit levée, il n'en est pas de même pour Isla et Manquillo dont les tarifs sont prohibitifs. L'OM doit verser 7M€ pour faire venir définitivement le Chilien. Et la clause de départ a été fixée à plus de 20M€ pour le jeune défenseur espagnol, détrôné de la place de titulaire au poste d'arrière droit par Dja Djédjé.

Sachant qu'ils ne vont probablement pas rester à l'OM, les joueurs prêtés cette saison ont du mal à vraiment se sentir 100% marseillais. Difficile pour eux de s'investir réellement dans un club où ils ne sont que de passage pour une saison. Michel doit composer avec cet état de fait. Le technicien espagnol veut profiter de toutes les compétitions pour donner du temps de jeu à ces joueurs prêtés. Dimanche soir lors des 32e de finale de la Coupe de France face à Caen, Isla, Manquillo, et Lucas Silva pourraient d'ailleurs débuter la rencontre, profitant ainsi des nombreuses absences pour accumuler du temps du jeu.

Devant faire face à la volonté de l'actionnaire majoritaire de limiter toujours un peu plus les dépenses, les dirigeants olympiens pourraient de nouveau faire appel à des joueurs prêtés lors du mercato hivernal. L'été prochain, les départs risquent d'être encore très nombreux du côté de l'OM...